Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Ce matin, le soleil est revenu et espérons que tout s’enclenchera comme il faut.
C’est le vaporetto # 12 qui va à BURANO, il part de la station Fondamente Nove. La traversée dure une quarantaine de minutes.
C’est un bateau plus grand que ceux que nous avons déjà empruntés, beaucoup plus confortable aussi, avec une grande cabine, des toilettes ; une sorte de bac, quoi !
Il part à l’heure prévue. Nous nous sommes déjà fait la réflexion que, dans un pays connu pour son dilettantisme, avec une circulation sur l’eau assez aléatoire, les vaporetti étaient très ponctuels (les horaires de passage sont affichés !) … Nous restons debout au grand air pour pouvoir profiter du paysage et faire des photos.
On commence par longer le long mur de briques du cimetière de VENISE, construit sur l’île San Michele, qui fut port d’encrage, monastère puis prison, avant de devenir au XIXème siècle, le cimetière de VENISE. Le vaporetto s’arrête, l’occasion pour nous de nous interroger sur le déroulement des enterrements, puis des visites dans ce cimetière tout à fait particulier. Au-dessus de murailles, on voit le sommet de certaines chapelles, de hauts cyprès.
Puis cap vers MURANO, où nous faisons arrêt, et dont nous voyons, en la contournant, les ateliers de verriers.
Ensuite arrêts à MAZZORBO et TORCELLO, la lagune offre un paysage très sauvage, étonnant si près de VENISE. Le débarquement à TORCELLO se fait en pleine végétation. Au loin, on voit le trafic aérien de l’aéroport Marco Polo, nettement moins bucolique !
Voici les premières maisons colorées de BURANO. En effet, la ville est réputée pour ses rues bigarrées, on raconte que les pêcheurs voulaient ainsi reconnaitre leur maison en rentrant à bon port … on dit aussi qu’un arc-en-ciel serait tombé sur l’île … version beaucoup plus crédible quand on visite la petite ville !
Nous touchons terre, le bateau se vide ! Sans nous poser de questions nous suivons le flot des voyageurs … et sommes immédiatement charmés par les lieux. Ce n’est pas une légende, les maisons sont vraiment de toutes les couleurs, vives de préférence … et encore le mot est faible ! C’est ... bariolé ! en bordure de canal, il y a du rouge, du jaune, bleu, violet, rose, vert, orange … c’est l’arc en ciel ! Dans le désordre !!!
On a l’impression de se balader dans un décor de parc d’attraction ! C’est joli, vivifiant et festif ! En plus le soleil s’est invité à la fête, on est enchantés ! Il n’aurait vraiment pas fallu rater ça !
On arrive dans la rue principale, très touristique, magasins de souvenirs, beaucoup de dentelle, qui est à BURANO, ce que la verrerie est à MURANO ! Et bien sûr beaucoup de restaurants.
Nous arrivons jusqu’à l’église qui serait plutôt tristounette sans son facétieux campanile penché !
De là on va jusqu’au rivage, où un petit bateau de pêche nous attend, c’est tout à fait charmant ; nous sommes dans un secteur nettement moins touristique, ici place à l’authentique avec les maisons d’habitations entourées de jardins tout aussi colorés, les petits bateaux, les filets qui sèchent au soleil !
Retour vers le centre-ville, en passant par de petites rues, toutes aussi jolies les unes que les autres ; ce qui est agréable ici, c’est qu’on n’a pas l’impression qu’il y ait un « envers du décor » quand on quitte la rue principale ; la couleur est vraiment l’âme de la ville, et pas seulement un argument touristique !
Revenus vers la rue principale, nous prenons le temps de nous attarder davantage sur les objets en dentelle ; il y en a de toutes sortes et de toutes tailles, vêtements, napperons, éventails …
Quelques courses et un agréable repas, et il ne nous reste plus qu’à retourner vers le vaporetto et prendre le premier qui se présente !
Nous débarquons, de retour à VENISE, dans le quartier de CANNAREGIO, nous décidons de poursuivre notre visite et aller ainsi visiter l’ancien quartier juif de VENISE.
Nous sommes devant l’église Santa Maria Assunta, autrement appelée Gesuiti, construite au XVIIIème siècle … par les jésuites.
Continuant sur ce quai, nous voyons un truc tout à fait étonnant auquel nous n’avions pas pensé avant : une station-service ! Indispensable, évidemment à tous ces bateaux qui circulent … mais tellement décalée ! Le pompiste fait le plein, tandis que le propriétaire du bateau, probablement, l’arrose pour le laver ! C’est drôle !!
Nous reprenons notre vagabondage à travers les petites rues et les canaux, l’occasion, souvent, de nous émerveiller devant une jolie maison, le charme d’un petit pont, les jolis articles exposés dans une vitrine … l’arrivée vers le campo della Maddalena est très agréable, suivant un petit canal bordé de belles façades et fréquenté par les gondoliers, l’église se dévoile après un virage, c’est la seule église ronde de VENISE.
Maintenant, l’itinéraire vers la synagogue est clairement balisé par des plaques jaunes écrites en hébreu.
Nous sommes visiblement dans un quartier assez populaire, il y a peu de touristes, les maisons sont moins luxueuses, moins bien entretenues ; le linge sèche sur des cordes suspendues d’un bord à l’autre des canaux étroits.
Nous arrivons sur le Campo de Ghetto Novo. C’est une très grande place, assez nue, bordée de maisons de six étages en moyenne, ce qui est beaucoup plus haut que la normale pour les habitations de VENISE, mais nous sommes ici dans le ghetto, et la superficie restreinte octroyée aux juifs de la ville explique ces constructions gagnant de la surface en hauteur à défaut de pouvoir agrandir le territoire. Rien d’ostentatoire dans ce quartier. Bêtement j’avais pensé voir des signes plus évocateurs de la mise à l’écart de la population de ce quartier ; j’avais lu que le ghetto était, autrefois, fermé la nuit, empêchant les habitants de circuler librement dans le reste de VENISE la nuit venue … on n’en voit pas de trace (nous avons dû passer devant sans les voir !). Il n’en est pas moins vrai que, depuis une décision du Conseil des Dix datant de 1516, les juifs de VENISE ont été obligés de se regrouper dans ce quartier et de porter des insignes jaunes (chapeau, ruban, voile … prémonitoire !) hors de leur ghetto. Une grande partie de la population est décimée par la Grande Peste de 1630, et Napoléon décrètera l’ouverture du Ghetto en 1797 ; enfin, en 1866, les juifs obtiennent l’égalité des droits avec la réunification de l’Italie et le ghetto disparait. Mais en 1938, les derniers habitants juifs du quartier seront victimes des premières rafles. Un petit noyau juif se maintient dans ce quartier, et si les synagogues sont très discrètes (nous ne les avons pas identifiées sur la place et avons été très surpris de la simple porte de la synagogue espagnole (Scuola Spagnola)), on croise par ici quelques boutiques kasher ou librairies et autres magasins hébraïques.
Mais sur le Campo de Ghetto Novo, nous ne pouvons pas manquer le mur du Musée Hébraïque sur lequel sont exposées des plaques rappelant l’Holocauste.
La promenade reprend, avec l’idée de nous rapprocher de l’hôtel ; nous passons devant le très joli Palazzo Labia, une famille catalane installée à VENISE en 1646. Ce magnifique palais a appartenu à la RAI (télévision italienne) qui en a assuré la restauration dans la seconde moitié du XXème siècle !
De là, nous arrivons sur le Rio Terra Leonardo, déjà vu hier soir, avant de nous perdre ! Il y a cet après-midi, un beau marché de primeurs, fruits et légumes sont présentés avec soin, ils sont appétissants et ils sentent bon ! Comme toujours, le marché est l’occasion de constater quelques particularités régionales, ici ce sont, par exemple, les cœurs d’artichauts, vendus débarrassés des feuilles, flottant dans de l’eau ; les courgettes encore fleuries, les sachets de légumes coupés en petits morceaux prêts pour le minestrone ! C’est bien sûr le paradis des tomates et des bouquets de basilic qui embaument !
Bien, il est temps d’envisager la suite de la journée … nous n’avons pas encore vu de près le Pont du Rialto !! Il est 16 heures, nous prenons le vaporetto à la station San Marcuola, une église construite au XVIIIème siècle jamais achevée … et ça se voit !! Elle est très vilaine.
Notre petite promenade en vaporetto nous fait passer devant le Palazzo Vendramin Calergi, le palais du Casino, vraiment charmant sur le Canal, alors que l’accès terrestre est si banal !
Puis, c’est le joli petit Palazzo Erizzo, tout rouge, avec ses fenêtres et balcon blancs
Et voici le magnifique Ca’ d’Oro, le palais gothique de VENISE. Construit en 1420, la façade était à l’origine très colorée, bleue et rouge, surtout décorée de motifs à feuilles d’or, d’où son nom. Hélas, au fil des temps, des restaurations malheureuses lui avaient fait perdre tout charme, jusqu’à ce qu’un mécène, le baron Franchetti, en finance la restauration fidèle à l’origine, et le lègue à l’Etat en 1915, qui assure depuis son entretien. La lente progression du vaporetto nous permet de le contempler longuement.
En vingt minutes, nous sommes arrivés au Rialto Mercato. Nous allons sur le campo de San Giacomo Apostolo. L’église, surnommée San Giacometto, a été construite au XIIème siècle, et remaniée aux XVI et XVIIèmes ; mais la légende veut qu’elle ait été fondée en 421, le 25 mars, soit le jour même de la création de VENISE ! Elle est curieusement accolée à une maison avec laquelle elle fait corps. Elle est complètement intégrée au marché du Rialto qui se tient tout autour, dans les galeries d’arcades de la place, et un peu plus loin le long du quai. Elle est toute petite et passerait facilement inaperçue sans son clocher à trois cloches et surtout le large cadran de son horloge très original puisqu’il indique l’heure sur 24 heures.
Juste derrière l’église s’ouvre le fameux pont, qui fait partie de l’image de VENISE. Son nom serait la contraction de l’appellation de Rivo Alto (Rialto), la rive haute, car nous serions là sur le point culminant de la lagune. Avant sa construction, pas de liaison entre les deux rives du Grand Canal. Le premier pont, en bois, voit le jour en 1175 ; mais sera détruit, comme ses successeurs par des incendies. Enfin, à la fin du XVème siècle, on décide d’une construction plus solide, il sera construit en pierre d’Istrie. Il a trois allées, deux piétonnes, de part et d’autre de l’allée centrale bordée de boutiques, maintenant des vendeurs de bricoles touristiques, plus que moins Made in China !
L’arrivée au pied du pont annonçait la couleur, les escaliers sont pris d’assaut par les touristes, ceux qui sont à l’affût des bonnes affaires au centre, ceux qui viennent pour les vues et les photos sur les bords !! … nous, on va faire un peu des deux. Les vues depuis le haut du pont sur Le Grand Canal sont jolies, malgré les nuages qui ont pointé le bout de leur nez.
On le traverse et on redescend sur l’autre rive, côté San Marco, l’occasion de l’admirer une fois encore, c’est vrai qu’il est beau, solide et élégant avec son arche unique, son arcade centrale et les autres portes un peu plus basses. Comble de chance, une gondole passe alors que nous regardons le pont ! Génial !
Nouvelle petite balade en vaporetto, du Rialto jusqu’à l’hôtel, l’occasion de voir, revoir, les beaux palais qui bordent le Grand Canal. Le Palazzo Bernardo, gothique du XVème siècle, beige et blanc, bien moins beau que le Ca’ d’Oro.
Nouvel ouvrage gothique, rouge, le Palazzo Pisani-Moretta, encore du XVème siècle
Puis, restant dans l’esprit gothique, l’ensemble Ca’ Foscari et le Palazzo Guistinian, tous les deux du XVème siècle ; notre roi Henri III séjourna dans le premier lors de sa visite à VENISE, alors que Richard Wagner habitait le second quand il composa « Tristan et Yseult ».
Amorçant un virage du canal, voici le Palazzo Contrarini delle Figure, lui date du XVIème siècle, il a une drôle d’allure avec son balcon à colonnes et chapiteau antiques, pourtant c’est des sculptures qui décorent sa façade qu’il tire son nom.
Nous arrivons maintenant au Pont de l’Académie, bizarrement, le pont d’origine est construit au XIXème siècle en fer, dans les années 30, un pont provisoire est bâti durant sa rénovation … c’est celui-ci qui va perdurer !
Et voilà, Santa Maria della Salute se profile, nous sommes bientôt arrivés.
Ce soir, après un diner aussi typique qu’agréable, nous ne nous perdrons pas, profitant de VENISE la nuit, guidés par l’itinéraire sûr du vaporetto, avec, cette fois, de belles vues nocturnes sur le Grand Canal. Les maisons ne sont pas illuminées, seulement éclairées par quelques lampadaires. Les plus beaux palais sont, eux, illuminés. Le Ponte Rialto est discrètement éclairé d’une douce lumière blanche.
Une fois encore, c’est la Salute qui donne le signal de l’arrivée, elle est bien belle dans la nuit.