Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
On démarre doucement la journée, on a une seule « obligation » aujourd’hui : être à BENEDITA (pas loin de SANTAREM) à 17 heures pour la « grande corrida de toiros ».
C’est notre dernier jour en Estrémadure, demain nous partirons vers l’Algarve !
On commence par aller à PAPOA … la falaise de PENICHE de laquelle nous avions dû partir au galop, rattrapés par une averse. Pas de risque de prendre de la pluie aujourd’hui, il fait 25° et le temps est splendide, le ciel d’un bleu intense.
PAPOA par gros temps nous avait plu (ah ! la bonne blague !!), PAPOA par beau temps nous enchante ! Les vues sur les falaises de ce gros rocher sont belles, on aperçoit la Ilha da BERLENGA au loin et plus près de nous, PENICHE. L’endroit, bien qu’aménagé pour la sécurité des promeneurs est très calme, les oiseaux bien tranquilles, on peut voir de jeunes mouettes, ou des cormorans noirs en train de pêcher. Côté végétation, il faut regarder où on met les pieds pour ne pas écraser toutes les petites fleurs couvre-sol, liserons roses ou pourpiers jaunes … et sur toute la petite presqu’ile, des alliums sont sur le point de s’ouvrir, d’ici quelques jours ça devrait être féérique !
Nous continuons ensuite vers le Cabo CARVOEIRO, l’extrémité de la presqu’ile de PENICHE.
La route qui suit le littoral est bien aménagée, avec des accès nombreux aux belles vues sur la côte déchiquetée, les grottes marines …
Il est maintenant temps de prendre la route pour BENEDITA, on a près d’une heure de route, et, ne sachant pas ce qui nous attend à l’arrivée, on veut prendre de la marge avant la corrida.
Arrivés sur place, il nous faut trouver la « praça do toiros » ; on voit un espace, un attroupement, des camions, beaucoup de voitures stationnées … ça doit être là … mais des arènes, que nenni … enfin, des arènes comme on les conçoit, nous !!! car elles sont bel et bien là … « belles », non ! surtout pas !!! ça ne ressemble à rien, on dirait des barrières de chantier en tôle !!!
A côté des « arènes », il y a donc de gros camions, ceux des cavaliers qui vont toréer tout à l’heure. Ils sont déjà à l’œuvre, répondant à leurs admirateurs, dégourdissant les jambes de leurs chevaux !
L’ambiance est plutôt festive, vente de boissons, de graines (cacahuètes, lupins) … ça vadrouille, ça grouille, ça circule dans tous les sens.
On va acheter nos billets, 20 € la place à l’ombre … il ne faut visiblement pas compter sur la fraicheur de l’ombre d’un balcon, et nous n’aurons pas le soleil dans les yeux !
Entrons dans cette « Praça do Toiros » ! La structure de ce truc est donc faite de l’assemblage de grandes plaques de métal, un gros cylindre creux posé sur le sable. A l’intérieur, pas davantage de modernité ? confort ? ce sont des gradins en armature métallique et planches de bois, qui donnent sur du vide ! bien sûr les places ne sont pas numérotées, par contre les assises sont assez larges, et pour le moment, on a de la place !
Pour une fois, on peut s’installer au bord de la piste ! Là encore, c’est rudimentaire, le strict nécessaire … mais au moins c’est folklorique !!!
L’orchestre s’installe, s’accorde. Les gradins se remplissent peu à peu … les arènes finiront par être pleines. La présidence arrive.
Bon, le cadre est posé … ça peut commencer !!!
Les cavaleiros (cavaliers) entrent en piste, habillés en costume de style Louis XV, avec soieries et dentelles ; ils sont assistés de leurs toureiros (péones) en habits de lumière ; suivis des forcados, en costumes marron, bonnets vert et rouge, et une fourche à la main (de laquelle ils tirent leur nom).
Aujourd’hui, trois hommes, Rui SALVADOR, Paulo J.SANTOS et Luis ROUXINOL Jr vont se mesurer et deux villes sont en compétition : COIMBRA contre CORUCHE, c’est la couleur de leurs vestes qui distingue les deux équipes de forcados.
Après un classique paséo, le premier taureau entre en piste, les cornes protégées par des emboladas (des étuis de cuir). Dans la corrida portugaise, il n’y a pas de mise à mort, ni de risque de cornada. Le cavalier doit planter des banderilles (farpas) de plus en plus courtes sur le dos du taureau. Il doit manœuvrer son cheval pour esquiver les charges du taureau, tout en le frôlant pour placer ses banderilles dans des postures acrobatiques. Selon la réactivité du taureau, la taille des banderilles, il change de monture en cours de « travail ».
Lorsque le nombre requis de banderilles est atteint (en moyenne cinq), le cavalier laisse la place aux forcados, eux vont se mettre en ligne, citer le taureau, leur mission sera d’arrêter sa charge à mains nues, juste par la force et la cohésion du groupe, c’est la pega. Le rôle du premier de la ligne est essentiel, c’est lui qui sollicite le taureau par des petits pas et des appels … c’est lui qui reçoit l’animal de plein fouet et qui devra s’accrocher à lui avant que ses coéquipiers l’immobilisent. La dernière passe consiste à faire rendre les armes au taureau en le faisant tourner sur lui-même en le tirant par la queue … si la prise est mal ajustée ou maintenue, le taureau reprend du poil de la bête … et retrouve de la combattivité.
Le taureau, estourbi, sort de la piste accompagné d’un troupeau de vaches. La mise à mort dans l’arène a été interdite au Portugal en 1799. La bête finit à l’abattoir (en règle générale), ou, s’il a montré des qualités particulières, dans un pré comme reproducteur.
Après une heure de « spectacle », on marque une pause.
Nous sommes étonnés par l’attitude du public qui n’est pas du tout discipliné, les gens sont très bavards, ils s’interpellent d’un rang à l’autre ; un type devant nous passe son temps au téléphone. Ils n’ont pas l’air très concernés par ce qui se passe sur la piste, il n’y a pas d’implication, d’enjeu … ici pas d’oreille, ou de queue, ce sont les forcados qui se mesurent les uns aux autres.
Le spectacle est plutôt élégant avec les cavaliers en habits qui virevoltent, on retient son souffle au moment des forcados ; le tout en musique !!!
Autre bizarrerie, autant le paséo du début a été long, avec un important cérémonial (en plus il y avait une remise de trophées), autant la fin est bâclée … le dernier taureau rentré au toril … tout le monde s’en va … pour se retrouver à la buvette.
Les équipes de forcados restent sur place, se mêlant au public, posant pour les photos. L’orchestre lui aussi sort des arènes et se met à jouer sur la place. C’est sympa et festif.
Il est 20 heures, il fait encore grand soleil.
Retour au bercail pour tout le monde.
Ce soir, on commence à ramasser nos affaires ; demain nous reprenons la route pour notre avant dernière étape, au Sud, dans l’Algarve, pour un séjour qui devrait être un peu plus balnéaire.
Assister à une tourada est une expérience "folklorique", mais qui ne fera pas l'unanimité !
Quant à la balade à PAPOA, elle est très agréable ... et peut même se terminer autour d'un plat de poissons au restaurant "M de Marisco", un peu plus loin sur la route du bord de mer.
Dernière nuit chez Nikki, Silvercoast Apartments