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Des rumeurs d’armistice courent dans les tranchées, mais un dernier assaut est donné sur l’ordre du commandant, un fou furieux ; Edouard et Albert en sortent vivants mais Edouard est grièvement blessé.
Deux ans plus tard, le retour à la vie civile est difficile. Albert n’a pas récupéré son poste de comptable, il survit grâce à des petits boulots qui assurent à peine sa subsistance et les soins qu’il apporte à Edouard, devenu une gueule cassée, qui n’a plus qu’une occupation, dessiner des masques pour cacher sa blessure.
Quand la patrie décide de rendre hommage à ses morts, les talents de dessinateur d’Edouard vont donner une idée de revanche aux deux anciens soldats.
J’ai énormément aimé ce film, adaptation, par Albert DUPONTEL, du roman de Pierre LEMAITRE, Prix Goncourt 2013.
Du DUPONTEL sans vraiment l’être !
On retrouve l’univers en décalage du cinéaste, ses cadrages si personnels, ses personnages hauts en couleurs, sa palette, justement ; mais il la joue « soft » ! Le film reste classique et n’est pas déroutant, bien au contraire, on se passionne pour cette histoire aux personnages si attachants.
Albert DUPONTEL a fait le choix d’un grand film épique, très spectaculaire, surtout au début dans la scène de combat, digne d’une superproduction.
Mais le film est aussi très intimiste quand il colle au quotidien d’Edouard et Albert, filmant de façon très pudique la souffrance et la mutilation.
Il devient grandiloquent et féroce quand Laurent LAFITTE entre en scène.
Le film est visuellement très esthétique, quel bonheur à l’ère des effets spéciaux explosifs ou des cadrages de sitcoms !
L’image est particulièrement belle et soignée, les couleurs très étudiées. Elle tend vers le sépia pour les décors du Paris des années folles magnifiquement reproduit.
Il faut aussi souligner le très beau travail sur les costumes et une imagination magistrale pour les masques !
Je me suis régalée !
Et puis, bien sûr, l’interprétation !
Albert, c’est Albert lui-même. Il est touchant, émouvant, si sympathique.
Edouard est interprété par Nahuel PEREZ BISCAYART qui nous tient d’un regard !
Autour d’eux, Laurent LAFITTE, maléfique, et Niels ARESTRUP, formidable, aussi poignant que touchant.
La touche féminine est assurée par la présence d’Emilie DEQUENNE et Mélanie THIERRY, aux rôles assez discrets ; tandis que la jeune Héloïse BALSTER apporte dynamisme, espièglerie et fraicheur à son personnage, contrepoint au quotidien pathétique des deux hommes.
Au final, un très bon film, aussi beau qu’humain et si poétique … et bien sûr au discours loin d’être innocent !