Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Aujourd’hui est une journée de transfert, nous quittons BEIJING pour aller à XI’AN, à environ 1100 km, que nous ferons en avion.
Alors que nous quittons l’hôtel, une fête se prépare, un mariage va être célébré ici … bien sûr les préparatifs ne passent pas inaperçus … ils sont grandioses !
On s’autorise à aller voir de plus près la salle, grande comme une salle des fêtes, il doit y avoir plus d’une vingtaine de tables, et un podium central digne d’un défilé de mode ! tout le mobilier est enrubanné, décoré à outrance ! Les couleurs dominantes sont blanc et or ! Dans le couloir accédant à la salle, les longues tables sont recouvertes de compositions florales, plateaux de confiseries et petits cadeaux !
Je crois que tout le groupe défile devant le panneau, grandeur nature, des mariés photographiés en tenue de cérémonie occidentale (mariée en blanc, marié en costume sombre).
Après cette petite récréation, on quitte l’hôtel.
Dans le bus, Claire, après son salut en chinois, revient avec humour sur les traditions du mariage en Chine. Pour pouvoir prétendre au mariage, le garçon doit avoir un appartement et une voiture ! Avant les années 80, les critères de richesse étaient le vélo, la machine à coudre et une montre ! La machine à coudre car autrefois les chinois n’avaient pas accès au prêt-à-porter, et le tissu était rationné à un tant par an, les femmes cousant ensuite les vêtements … d’où la nécessité d’avoir la fameuse machine !
Après la Révolution Culturelle, tout était ainsi rationné, œufs, viande, céréales, fromage … les quantités variant selon l’âge et le sexe.
A partir de la fin des années 70, les choses ont évolué, télé, frigo, machines à laver sont devenus les critères de richesse.
Les chinois pouvant enfin accéder à un mode de vie plus confortable, les usines se sont multipliées pour répondre à la demande, produisant en masse des produits de mauvaise qualité. Un tri s’est imposé afin de mettre de l’ordre dans tout ça ; provocant pour certains la perte de leur emploi ; mais en Chine, on n’est pas « au chômage », mais « en attente d’un travail » ! on touche une allocation, mais pendant deux ans maximum, au-delà, on est tenu d’accepter tout emploi proposé et les aides sont supprimées.
Claire reconnait qu’en Chine on trouve facilement du travail, mais que ce n’est pas forcément un bon travail !
Le pays paye aussi sa politique de planning familial et d’enfant unique ; actuellement deux « jeunes » soutiennent six « vieux » ! Mais les jeunes couples veulent rarement un deuxième enfant, pour des raisons de budget, de logement, et sans doute encore un peu de culture. Pour un couple à revenu moyen, l’achat d’un appartement dans le cinquième périphérique de BEIJING équivaut à un endettement de 120 ans !!! De plus en plus souvent, les parents, grands-parents viennent en aide aux jeunes dans leur installation.
Nous avons de la chance, il fait toujours aussi beau à BEIJING, infirmant définitivement, à nos yeux, l'image d'une ville grise engloutie par un nuage de pollution.
Parc du Temple du Ciel (Tiantan Gongyuan)
Nous arrivons au Parc du Temple du Ciel (Tiantan Gongyuan). C’est le symbole de BEIJING. La dénomination de « temple » s’applique à l’ensemble du site, parc et éléments architecturaux.
Le Temple est construit au XVème siècle (1420), et remanié au XVIème siècle pour lui donner son apparence actuelle. C’est un lieu de prières pour l’empereur qui vient ici deux à trois fois par an pour solliciter la bienveillance divine à l’occasion du solstice d’hiver et au printemps. A cette période, il va demander des bonnes récoltes pour son empire, l’hiver, il remercie le ciel d’une année bien passée et demande une nouvelle année prospère … parfois, il interviendra même l’été pour renouveler des souhaits de récoltes abondantes.
Il s’agit d’un grand parc de 273 ha construit dans un axe sud-nord, à la base carrée mais le mur nord est semi-circulaire figurant la voûte circulaire, et ramenant au yin et au yang, au Ciel rond posé sur une Terre carrée. Il se divise en deux parties, une partie « extérieure » avec le grand parc, et la partie « intérieure » composée d’un complexe architectural religieux.
Pour le moment, nous allons à la rencontre des pékinois qui, le samedi matin, investissent le parc pour communier avec la nature. C’est enthousiasmant !
Par petits groupes, sans critère d’âge ou de sexe, les gens s’associent dans une même activité, certains tapent dans leurs mains pour solliciter les points d’acuponcture, d’autres dansent deux par deux, celui-ci n’a pas trouvé de partenaire, qu’importe, il enlace une danseuse virtuelle et virevolte avec ses compagnons. Un peu plus loin, il y a les installations d’un parcours sportif, chaque agrès est occupé, et quand il n’y a plus de place, les barrières du parc, les grilles entourant les arbres font office de soutien pour les exercices d’étirement.
C’est très étonnant, tout le monde semble à la fois concentré sur son activité et réceptif à son environnement, certains groupes répètent une chorégraphie de postures bien rôdée, prêtant à peine attention à nous ! Pour ces activités somme toute assez physiques, pas d’équipement sportif adéquat, les gens sont, la plupart du temps, en tenue de ville.
Moins de mouvement mais davantage de musique, nous nous rapprochons d’une chorale. En cercle, une trentaine ? Cinquantaine ? de personnes chantent à tue-tête avec fougue, elles sont accompagnées de quelques musiciens, guidées par un chef d’orchestre. Un frisson nous parcourt tous à ce spectacle ! Ce groupe dégage tant de joie, de ferveur ! Ils savent qu’ils sont le centre de notre intérêt mais ça ne les gêne pas ; ils vont même, après que nous les ayons applaudis à la fin de leur chanson, jusqu’à entonner « Vive le vent – Jingle Bells » pour nous, nous invitant à les rejoindre dans une grande ronde improvisée ! C’est un merveilleux moment où les voix chinoises et françaises s’unissent !!! d’une main, suivant la farandole, je parviens à filmer ce moment, on verra bien ce que ça donnera, mais il fallait garder un souvenir de ce beau moment ! on enchaine sur « My darling Clementine » … et on se sépare, serrant des mains, prenant des photos, se faisant prendre en photo, faisant signe de la main… tout le monde repart très ému de cet instant exceptionnel qui marquera le voyage à coup sûr … mais le timing nous presse d’avancer !
D’autres rencontres nous attendent dans ce parc au tracé assez déroutant, les arbres sont plantés au cordeau et les longues allées sont si rectilignes que ça contraste avec la nonchalance ambiante !
Voici un joueur de flûte (chinoise) solitaire qui se détourne quand on veut le photographier avant de revenir à de meilleurs sentiments ; puis une jeune fille, joue de ce même instrument, le hulusi, instrument traditionnel chinois formé d’une calebasse naturelle et de trois tuyaux de bambou, elle est perdue dans ses pensées.
Il y a un monde fou dans ce parc qui reste pourtant très calme, la vraie foule nous allons la retrouver en arrivant dans la partie construite du parc. Nous empruntons une galerie pleine de monde, la Longue Galerie (Chang Lang) des tas de gens sont assis sur les rambardes occupés à jouer aux cartes, à discuter ; la galerie est belle, en bois rouge, décorée de poutres joliment peintes de couleurs pastels.
Le Temple du ciel
Nous arrivons sur la grande esplanade où se dresse la majestueuse Salle de la Prière pour de bonnes moissons (Qinian Dian) une imposante construction circulaire, coiffée d’un triple toit aux tuiles vernissées bleues. Claire nous explique qu’à l’intérieur le bleu domine, bleu comme le ciel pékinois. C’est une prouesse architecturale car la charpente du toit repose sur des piliers de bois uniquement fixés par des tenons et mortaises, sans aucun clou ou vis. Cette tour ronde n’est pas vraiment belle, mais, posée sur un large socle de marbre blanc, elle offre une image incomparable. Nous allons voir de plus près à quoi elle ressemble, contemplant de loin l’intérieur, toujours inaccessible, mais cette fois bien visible ! L’accès impérial à cette salle est, ici encore, une voie céleste, déjà rencontrée dans la Cité Interdite !
Plus loin, voici la Demeure Céleste Impériale (Huang Qiong Yu) qui renferme de précieuses tablettes gravées, celle de l’empereur, le Roi du ciel et de ses ancêtres (anciens empereurs), à l’occasion des cérémonies elles sont exposées pour recevoir les offrandes. Dans un autre bâtiment étaient entreposés les instruments de musique destinés aux célébrations, c’est maintenant une salle d’exposition et une petite boutique.
Nous allons ensuite voir l’autel du Tertre Circulaire (Yuan Qiu Tan), pour cela nous devons emprunter une longue allée, bordée de cyprès souvent pluri-centenaires.
Voici donc cette terrasse destinée à la prière, trois terrasses de marbre blanc y conduisent par des escaliers de neuf marches, là encore on obtient une construction de base carrée et un sommet arrondi !
La géométrie de cet espace est remarquable : autour de la dalle ronde centrale sont disposées 9 dalles, le cercle suivant en compte 18, puis 27 … jusqu’à 81, symbolisant les neuf cieux … chacun cherche à se faire prendre en photo, installé sur la pièce du milieu … et pour cause, elle était exclusivement réservée à l’empereur.
Ces rituels n’avaient donc lieu que deux à trois fois dans l’année (tout ça pour ça !!). Ils étaient précédés d’un jeûne de trois jours de l’empereur qui s’enfermait dans le Palais de l’Abstinence (qui ressemble à la Salle de la Prière, en plus trapu, et avec un toit beaucoup plus modeste) pour méditer et se préparer aux célébrations.
Placé sur la dalle qui lui est réservée, il adresse ses demandes au ciel, puis on brûle les offrandes, celles pour l’empereur dans le fourneau vert, celles pour ces ancêtres sans les autres braseros, identifiées grâce aux tablettes sorties pour la circonstance.
Nous n’avons pas beaucoup de temps pour profiter pleinement de l’endroit, c’est dommage, nous aurons au moins eu le plaisir de le découvrir.
Nous quittons le temple, entrés par l’est, sortis par le sud … mais complètement dépourvus de points de repère en ce qui concerne la géographie précise de la visite !!
Voici que se présente au programme du jour la visite d’un atelier de perles d’eau douce … OK, on voit bien le plan : explications, démonstrations, exhibition et repas !!! Un client averti en vaut deux !!
Atelier de perles d'eau douce
A nous donc la culture des huitres perlières, qui sont, avec le jade, signe de richesse en Chine. Autrefois, elles étaient ramassées dans la mer, désormais les techniques permettent de les élever dans les lacs.
La qualité d’une perle s’évalue selon sa taille, son poids, sa régularité et sa brillance. Les perles les moins belles ne sont pas éliminées pour autant, elles sont réduites en poudre et sont utilisées en cosmétique en poudres ou en crèmes.
Les différentes couleurs sont dues aux minéraux présents dans l’eau et ingérés par le mollusque. La taille et la forme de la perle sera, elle, déterminée par l’âge de l’huitre.
Maintenant, avant de passer à la boutique (qui ne vend que des produits de qualité et certifiés !), on nous explique comment reconnaitre une fausse perle : si on la croque, la perle doit accrocher la dent, si on frotte deux perles l’une contre l’autre, elles doivent libérer une petite quantité de poudre blanche sans que cela ne laisse de trace à leur surface, les plus experts reconnaitront leur sonorité différente.
Une fois encore, les produits proposés conviennent à tous les goûts et à toutes les bourses !! Du modeste pendentif aux multiples rangs de perles montés sur or !! Difficile de résister !
Comme prévu, voici venu le temps du déjeuner, dans un agréable restaurant dont nous apprécions le cadre et les plats, plus intime qui se différencie des usines à touristes.
L’aventure pékinoise s’achève, bye bye BEIJING … nous partons pour l’aéroport … nous avons, dans le meilleur des cas plus d’une heure de route … deux si la circulation coince !
Claire aborde le sujet de l’eau à BEIJING ; un sacré problème ! La ville a épuisé tout son capital sous-terrain.
Le lac du Palais d’été est alimenté par des sources montagneuses, En son temps, Mao avait fait creuser un grand réservoir pour satisfaire la consommation des deux millions d’habitants de l’époque, ils sont 23 maintenant et le réservoir est à sec ! Un canal de 1400 km a été créé à l’occasion des JO de Pékin, mais désormais l’accent est mis sur l’économie !
En ville, les prix varient selon les quartiers. Quand, à l’hôtel, on utilise l’eau à volonté, chez l’habitant on fait tout pour récupérer l’eau, il n’est pas rare d’avoir trois robinets, pour l’eau potable, pour laver les légumes et un autre pour les sanitaires et la lessive.
L’action écologique se porte aussi sur l’énergie, en 1997, l’Etat a fait fermer un grand nombre de centrales à charbon, trop polluantes, privilégiant l’hydraulique, l’éolien et le nucléaire auquel la France est étroitement associée.
Là encore, la facturation sera faite en fonction de la consommation, les gourmands subissant un tarif plus élevé.
Pendant les explications de Claire nous traversons une dernière fois le quartier boursier de BEIJING, ses immeubles ultramodernes, pris dans une circulation très dense.
De BEIJING à XI'AN
S’ensuivent les traditionnelles étapes de l’embarquement, compliqué par la rigueur chinoise. Les douaniers sont très pointilleux sur les produits interdits en soute comme en cabine, il n’est pas rare qu’une valise soit interceptée avant de monter dans l’avion, en soute, sur une suspicion d’article illicite … nous en ferons l’expérience à chaque vol !
Le vol est agréable, et tout à fait ponctuel ! Deux heures.
Après les formalités de débarquement, nous voilà installés dans un luxueux bus, faisant la connaissance de notre guide locale dont le prénom signifie « Hirondelle de la mer », mais que nous appellerons Mireille.
Elle nous présente sa ville, XI’AN, qu’il convient de prononcer chi-un, et qui signifie « paix de l’ouest », autrefois « paix éternelle ».
XI’AN peut être considérée comme le berceau de la Chine, n’y a-t-on pas retrouvé le crâne d’un homo erectus ! La ville est forte de plus de 6000 ans d’histoire ! Elle a longtemps été la capitale de la Chine.
Aujourd’hui, la ville de XI’AN est surtout connue par sa fameuse « armée de soldats de terre cuite », datant de 210 av. J-C.
C’est une province riche grâce à ses forages de gaz naturel du nord, à ses plaines céréalières, le blé y est cultivé sept mois par an relayé ensuite par du maïs, la saison humide étant favorable à cette culture, il fait chaud et la plante pousse vite ! Ensuite, place aux légumes d’hiver.
Au sud, les montagnes forment la frontière naturelle entre le nord et le sud du pays.
La région est riche de ses productions de jade (le diamant chinois), de soie, de laque (avec la résine locale) et de pâtes !! On en trouve 300 sortes différentes et la star absolue est le ravioli ! La spécialité de la ville étant ses fameux banquets de ravioli au cours desquels on peut en déguster jusqu’à 18 variétés conservant la tradition du banquet impérial ! … mais Mireille nous dit qu’à XI’AN on en cuisine 400 sortes, variant les farines, les garnitures, les formes, les cuissons (presque) à l’infini !
La ville moderne a su s’adapter, devenant la quatrième ville universitaire du pays, développant les entreprises technologiques de machines lourdes, Airbus s’y est installée.
La culture des plantes médicinales – si importantes dans la culture chinoise – y a aussi trouvé sa place !
Mais, nous, c’est le passé de la ville qui va nous concerner, à travers cette fameuse armée de terre cuite, par la visite de la vieille ville aussi, avec ses beaux remparts !
Pour le moment nous traversons, de nuit, la ville assez déroutante, nous arrivons avec l’image du passé prestigieux de XI’AN et nous retrouvons au milieu de buildings modernes éclairés de néons multicolores.
Demain nous plongerons dans l’histoire de XI’AN, en allant à la rencontre de ses sites.
Sans hésitation, le plus beau moment de la journée restera celui partagé avec la chorale chinoise. Un instant inoubliable !
GRAND BARONY HOTEL : Somptueux !! Bel hôtel luxueux. Chambre spacieuse, très bien aménagée et confortable. Literie irréprochable. Salle de bains idéale, nécessaire de toilette bien garni !!
Petit déjeuner très complet, asiatique et occidental.