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Mark vit à travers le monde qu’il a créé dans son jardin et qu’il scénarise et photographie. Bienvenue à Marwen, petit village belge qui, pendant la Deuxième Guerre Mondiale, tient tête aux nazis grâce à l’intrépide Capitaine Hogie (son double) et sa troupe de pin-up guerrières invincibles, tous interprétés par des poupées mannequins !
Le réel et cette douce fiction s’entremêlent dans sa tête …
… Et sur l’écran … pour un film extra-ordinaire, enchanteur, au sens propre comme au figuré !
Ce film est une perle rare, décalé, délicat bien que tiré d’une cruelle histoire vraie.
Il s’inspire du drame vécu par Mark HOGANCAMP, dessinateur de talent, agressé, tabassé et laissé pour mort en 2000. Après plusieurs jours de coma, il se réveille amnésique et lourdement handicapé ; on lui a volé sa vie … il va s’en reconstruire une dans laquelle il pourra survivre … ce sera le monde de Marwen.
Le film se situe au moment crucial du procès des agresseurs, et l’impossibilité viscérale pour Mark de se retrouver en présence de ses tortionnaires.
Comme pour « Forrest Gump », Robert ZEMECKIS est un maître pour nous raconter ces êtres hors normes. Il sait rendre son héros touchant, attendrissant, drôle, tout en dressant le portrait d’un homme dévasté.
Et il réussit ici un tour de magie, ce film est une merveille visuelle : on suit le quotidien de Mark, et on vit avec lui les aventures de ses petits héros … et c’est purement et simplement magique ! La chair devient plastique, le petit jardin un village en guerre, un brin d’herbe un champ de blé ! C’est visuellement incroyable, grandiose !
Malicieusement, le film n’est pas daté, pas situé dans le temps, ce flou ajoute à la féerie de l’ensemble.
Les effets spéciaux sont donc particulièrement soignés, comme les décors, costumes maquillages ; on retrouve l’atmosphère particulière des vieux films en Technicolor avec des héros gominés et des bimbos permanentées alors que les images nous montrent le combat d’un homme désorienté en perdition. C’est troublant.
Les séquences virtuelles se fondent dans la vie réelle avec virtuosité, on est finalement captivés par ces deux histoires qui interfèrent, fusionnent, s’alimentent l’une de l’autre. C’est magistral.
Mark, c’est Steve CARELL, asocial, marginal, malade, survivant et captain’courage ! Soldat tombeur de ces dames ou victime accro aux médocs ayant peur de tout. Brillant.
Et, alors que la bestialité humaine-masculine est au centre de l’histoire (nazis – tortionnaires), le salut vient toujours des femmes, armées jusqu’aux dents, perchées sur leurs talons aiguilles anachroniques, prêtes à tout pour sauver leur héros.
Le discours est donc très féministe, invitant à la tolérance vis-à-vis des différences, pointant les homophobes, les harceleurs, les violents mis au rang de nazis ! … un conte moderne tiré d’un cauchemar réel.
A voir, pour ceux qui aiment le cinéma intelligent, généreux, talentueux ... et magique !