Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Notre objectif aujourd’hui : MESA VERDE, j’ai prévu de faire la visite de ce parc national aujourd’hui avant de nous rendre à CORTEZ où nous passerons la nuit.
Une fois de plus la route est agréable, la conduite facile et les paysages très beaux, nous avons toujours des sommets montagneux en vue, de jour en jour ces images ne nous quittent pas, alternant avec les reliefs de canyons.
Il nous arrive, parfois, de traverser une petite ville …
Nous sommes en territoire navajo, quelques tipis en bord de route attirent l’attention, ils accompagnent des petits magasins de tapis, mocassins ou poteries indiennes.
MESA VERDE
Après une heure de route, nous arrivons au Visitor Center de MESA VERDE NP.
L’endroit est très didactique ; reconstitutions, objets, panneaux informatifs aident à comprendre ce que représente ce site, et met l’accent sur la vie quotidienne des habitants des pueblos.
En effet, MESA VERDE est un ensemble de villages troglodytes (pueblos) construits vers 550 par les Anasazis (« ancêtres étrangers» en langue navajo), cette civilisation s’est éteinte au XIIIème siècle de façon inexpliquée.
En effet, bien avant que les européens viennent explorer cette région, une population vivait ici, venue s’abriter ? se réfugier ? Pendant sept siècles, ces peuples ancestraux ont cultivé les terres des plateaux (top mesas), y ont chassé, construisant leurs villages dans les alcôves rocheuses. Villages et canyons étaient reliés par un dense réseau de sentiers.
La visite des différents sites de MESA VERDE permet l’exploration de certains de ces villages, heureusement préservés, et dont l’environnement ne semble pas avoir beaucoup changé depuis le XIIIème siècle et la disparition assez mystérieuse de tout un peuple – les Anasazis.
Ces sites sont précieux et fragiles, leurs accès sont encadrés par des rangers et il faut s’inscrire auprès d’eux, au Visitor Center, pour pouvoir visiter les plus beaux « villages ».
Ces visites sont planifiées, les sites en question sont éloignés de plusieurs dizaines de kilomètres du Visitor Center ; et pour chacun une longue liste de mises en garde prévient le visiteur des difficultés qu’il va rencontrer (dénivelé, escaliers, échelles, mais aussi chaleur, altitude … le rappel est fait aussi sur l’approvisionnement en eau … et en essence – avec une seule station-service sur cet immense parc).
Pour pouvoir explorer complètement MESA VERDE, il faudrait au moins une journée, un choix s’impose, selon nos critères de distance, durée, difficulté, intérêt ... et disponibilité.
Trois options s’offrent à nous : « Cliff Palace », un circuit d’une heure, très court (400 mètres) vers le plus grand site, occupé vers 1190-1280. Cliff Palace est situé à 22 Mi (35 km) du Visitor Center, mais les conditions ne nous conviennent pas.
Autre possibilité « Balcony House », encore une heure, et un court sentier au petit dénivelé, mais qui emploie échelles, escaliers à flanc de falaise et qui nous ferait passer par un étroit tunnel de près de 4 mètres … à une heure de route du V.C. … pas trop notre tasse de thé celui-là !!
Et le troisième « Long House » sur Wetherill Mesa propose une longue promenade de deux heures, vers l’une des plus grandes habitations à flanc de falaise de MESA VERDE. Visite réputée pour être la plus complète proposée par les rangers. Le départ se fait à 43 km du V.C., il faut compter une heure et demie pour y arriver, en traversant la majeure partie du parc national. C’est tout à fait ce qu’il nous faut … et les horaires proposés nous conviennent.
On achète nos billets, l’entrée est assurée par le pass « America the Beautiful », nous devons payer 5$ par personne pour la visite guidée ; nous avons rendez-vous à 15 heures, sur notre ticket, le ranger a entouré les recommandations concernant l’eau !
On repart pour visiter ce qu’on pourra de cet immense parc, créé en 1906 pour préserver l’héritage archéologique des peuples ancestraux des pueblos, que ce soit les « mesas », les plateaux sur lesquels ont vécu les Anasazis, ou les précieuses habitations construites sous les falaises.
Le parc national comprend plus de 5000 sites archéologiques dont 600 habitations de falaise. Il s’étend sur 52 000 acres (21 043 ha).
Ces sites sont répartis sur deux principales « mesas » : Chapin Mesa, qui regroupe, outre un musée archéologique, les « villages » de Spruce Tree House (actuellement fermé), Cliff Palace et Balcony House. Et Wetherill Mesa (accessible de mai à septembre en fonction des conditions météo) qui donne accès à Step house et Long House. C’est vers ce second plateau que nous roulons.
En cours de route voici le point de contrôle d’entrée du parc, nous montrons le pass, mais l’employée demande à voir le reçu d’achat (qu’on doit conserver sur soi) pour valider notre entrée. (un bon moyen pour lutter contre les reventes sur internet de ces pass annuels !)
Pour rejoindre Wetherill Mesa nous devons traverser quasiment tout MESA VERDE NP, la route est encore une fois magnifique, dans ce site préservé nous sommes en pleine nature, et seuls circulent les véhicules des visiteurs.
Un quart d’heure plus tard, on s’arrête au Montezuma Valley Overlook qui offre un beau point de vue. Un peu plus loin, vers Park Point Overlook, on atteint 8572 ft (2613 m) d’altitude !
Nouvelle pause photo à Geological Overlook, le paysage est magnifique ! … Et décrypté par des panneaux explicatifs sur la formation géologique de ces reliefs étonnants qui vont permettre l’installation des maisons troglodytes.
Sur cet immense plateau fertile qui domine toute la région, on comprend le choix des Anasazis de s’établir ici !
Arrivés à Far View, on a du mal à s’orienter, on se trompe de route et finissons dans le Far View Lodge, l’ensemble hôtelier du parc !
Je remarque – bien sûr – qu’il y a des toilettes à presque tous les points de vue, ce qui contribue au confort des visiteurs … et à la propreté (et à la salubrité) du parc.
La dernière portion vers Wetherill Mesa est une magnifique route de crêtes, le panorama est exceptionnel ! on a l’impression de dominer le monde, comme le faisaient les peuples des pueblos il y a des siècles.
On arrive à Wetherill Mesa plus d’une heure et demie après avoir quitté le Visitor Center.
Wetherill Mesa est une longue et étroite péninsule bordée de canyons profonds qui abritent de nombreuses alcôves naturelles creusées dans les falaises, propices à l’installation de « pueblos ».
Bon, nous disposons de deux heures avant le rendez-vous de notre excursion, sur le parking de cette mesa se trouve une grande halle abritant un guichet de rangers, ainsi qu’un point vente de boissons et snacking (conforme aux informations données au Visitor Center) et un stand de babioles souvenirs, et bien sûr des sanitaires.
D’ici part le sentier vers « Step House », un circuit de 0,8 Mi (1,3 km) permettant de découvrir librement un petit village troglodyte.
C’est tout à fait ce qu’il nous faut pour nous mettre en jambe !
Nous commençons ce parcours, le chemin est très agréable, sur l’autre versant de la falaise nous avons une belle vue sur ces curieuses habitations nichées sous le rebord de la crête, presque invisibles elles semblent inaccessibles !
Step house
Le chemin suit maintenant le bord de la falaise et nous conduit jusqu’au village. C’est impressionnant ! Il épouse la forme circulaire du canyon, le toit est formé par la roche.
« Step House » a été occupée durant deux périodes distinctes. La première vers les années 600 par ceux que les archéologues appellent les basketsmakers (les faiseurs de paniers) ; la seconde, plus construite, plus élaborée, date de 1226.
Effectivement, dans la première partie, on peut voir un habitat reconstitué : une cabane rudimentaire recouverte de glaise, une pit house il s’agissait d’une pièce partiellement enterrée, équipée d’un système d’aération et de divers aménagements, d’espaces de stockage. On peut voir plusieurs traces de ces « foyers »
Plus loin, nous retrouvons le même type d’habitations plus élaborées, et sur plusieurs niveaux, on y accède avec une échelle, les murs sont en maçonnerie. Ce sont des kivas, le nom vient de la langue Hopi qui désigne une pièce ronde. L’entrée se faisait par le toit fait de poutres et écorces de pin juniper, elles dateraient de 1226 … 1226 … Saint Louis accède au trône de France, l’Europe vit au rythme des croisades, et de l’art gothique !
Nous bouclons ce petit circuit découverte en une grosse demi-heure. En cours de route nous avons pu admirer plein de petits cactus en fleurs !
Long House trail
Un peu avant l’heure prévue, voilà notre ranger qui se présente ! Une vraie dégaine de ranger, les cheveux gris et longs, à l’aise comme un cowboy, plein d’humour et d’autorité !! Il commence par les mises en garde : le circuit n’est pas difficile mais il présente quelques parties plus fatigantes, il nous invite à ne pas présumer de nos forces, et nous demande de l’avertir avant qu’il soit trop tard ! Bien sûr il insiste sur l’importance d’avoir suffisamment d’eau, vérifie comment nous sommes chaussés, et nous met en garde contre le soleil ! Il rappelle aussi les règles élémentaires de bonne conduite dans ce site archéologique : ne pas s’asseoir, monter, escalader les structures, l’exigence de rester sur les sentiers balisés, l’interdiction de ramasser des objets (naturels ou culturels).
Les consignes sont données, nous n’avons plus qu’à lui emboiter le pas pour les deux prochaines heures.
Très pédagogue (c’est un professeur à la retraite !), il fait de fréquents arrêts pour nous donner diverses explications.
À commencer par le commencement ! Les mouvements de la plaque continentale et de la plaque pacifique qui ont donné naissance à cette époustouflante formation géologique qu’est le Plateau du Colorado ! Et d’où nous sommes, nous pouvons voir quatre états des Etats Unis : le Nouveau Mexique, l’Arizona, l’Utah et bien sûr le Colorado ! Ce qu’on appelle ici « Four Corners ». It’s amazing !! tout le monde est d’accord sur ce point !!!
… même ce drôle de gros lézard vert et jaune, c’est un lézard à collier (Crotaphytus collaris), il est magnifique et se prête de bonne grâce au shooting photo dont il fait l’objet !
Mais le parc n’a pas toujours connu cette luxuriance, le feu est son pire ennemi et en 2000 l’incendie « Pony » a ravagé 40% des pins et junipers de MESA VERDE.
A propos … comment reconnaitre un pin banal d’un juniper ? autrement dit un pin d’un genévrier ? Le feuillage du pin est formé d’aiguilles, le fruit est la pomme de pin bien connue. Le juniper, quant à lui, est de la famille du cyprès, il en a les feuilles regroupées en forme de petites écailles, son fruit est plus rond et son tronc s’enroule en spirale dont on peut détacher de longues lanières (propriété qui sera utilisée par les Anasazis). D’une manière générale, le juniper tree est plus bas et touffu que le pin.
Voici un cours de botanique bien utile, les habitants des pueblos connaissaient eux aussi ces arbres, dont ils exploitaient les ressources, écorce, résine, pignes …
Ils maîtrisaient l’agriculture, et faisaient pousser sur les plateaux des haricots, des céréales, du maïs (une variété de maïs nain qu’on mange au Mexique, pas les gros épis du 4th of July !). Notre guide nous montre qu’il en subsiste encore quelques buissons ! Les habitants des pueblos ne manquaient pas de ressources, ni de savoir-faire, tirant partie de la végétation pour fabriquer des cordes avec les fibres de yucca, utilisant, on l’a vu, les pins pour leur bois ou écorce, leur essence pour la pharmacopée … Avec une certaine émotion, il nous conduit au bord de la falaise et nous demande de regarder le paysage en silence … finalement, ici, peu de choses ont changé depuis l’époque des Anasazis et on peut facilement les imaginer, attelés aux récoltes ou partis chasser cerfs, lapins ou écureuils ; sachant qu’ils avaient domestiqué chiens, et dindes !
Revenant à la géologie, le ranger nous fait comprendre l’intérêt de s’installer dans un « box canyon », un canyon qui n’a qu’une entrée et une sortie … un cul de sac ! Facile de voir venir l’ennemi et de le piéger dans ces conditions !
Long House
Nous voici arrivés à Long House après une sévère montée. C’est le second plus grand village de MESA VERDE. On estime que 150 personnes pouvaient vivre ici, suivant une organisation bien précise et des règles strictes. D’après les explications de notre guide, s’installer dans ces kivas était un choix, on adhérait à une vie communautaire matriarcale, le fils dépendait toute sa vie de sa mère, même marié ; sa femme élevait les enfants tandis qu’il était encore tenu de devoir et obéissance à sa propre mère. On voit que les « maisons » sont plus grandes … agrandies de nouvelles pièces, ici les murs sont en pierres. Il semblerait aussi qu’il y ait eu, le long du mur, des espaces de stockage, sur le sol des systèmes d’irrigation.
Il faut emprunter des échelles pour pouvoir entrer dans ce village. On peut assez facilement identifier les habitations, et ce qui semble être la place du village, espace de réunions, fêtes et célébrations.
La visite commentée se termine ici, nous reprenons le même chemin pour retourner au départ, chacun en rangs séparés cette fois.
De retour à la voiture, nous bouclons le tour de Wetherill, apercevant dans les buissons des chevaux sauvages, sans doute quelques descendants des compagnons des Anasazis !
De loin nous pouvons voir, nichées dans les falaises, d’autres alcôves transformées, il y a des siècles, en habitations.
Les archéologues n’expliquent pas avec certitude comment et pourquoi cette civilisation a disparu, famine ? maladie ? envie d’ailleurs ? Les héritiers de ces pueblos ont dû se sédentariser dans la vallée … laissant derrière eux leur empreinte dans les falaises.
La route est toujours aussi belle et sauvage pour rentrer vers le Visitor Center et la sortie du parc.
Nous ne sommes qu’à une dizaine de kilomètres de CORTEZ, où nous ferons étape.
Aujourd’hui nous avons parcouru 112 Mi soit 180 km dont 56 Mi (90 km) dans MESA VERDE !
La découverte des peuples pueblos et des Anasazis est intéressante, et elle devient passionnante durant la balade accompagnée par un ranger.
TRAVELODGE by WYNDHAM : Une catastrophe !! Bon marché, mais nous n'en avions même pas pour notre argent !
L'accueil est à l'image de la chambre, délabré et peu avenant ! Le lit était confortable. Pour le reste ce n'est que l'inventaire des défauts : couvre-lit déchiré et délavé, comme les rideaux, fauteuil dans un état de saleté innommable, micro salle de bains ! (rien à voir avec les photos du site !)
Petit déjeuner inclus, le minimum vital servi dans un coin de la réception, dans de la vaisselle jetable. Une bonne surprise : on peut préparer ses gaufres !
Quartier pas terrible.
Tolérable pour une nuit de passage, et encore parce nous n'avions pas de solution de recours