Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Aujourd’hui c’est l’été !!!
… Et bien l’été au COLORADO, c’est pas terrible !! Le ciel est très nuageux, et la brume est accrochée aux sommets des montagnes … peut être les âmes du peuple Ute.
Au moment du check-out, je me renseigne sur les conditions météo car des chutes de neige étaient annoncées … les employés de l’hôtel me confirment qu’ils attendent de la neige sur les Rocheuses et me déconseillent la traversée prévue ; on y avait de toute façon renoncé car, outre la neige, la praticabilité des sentiers se posait. Celle de la visibilité aussi … le plafond est très bas ce matin, on n’aurait rien vu ! Ca sera donc « tour du Colorado » sans passer par les Rocky Mountains ! Ce soir nous serons à DENVER, notre dernière étape L
Allez, on part pour cette dernière journée de route, bien amputée ! … il ne fait plus que 48°F (8,8°C !!!!) … l’été quoi !
Après quelques kilomètres on commence à regretter notre choix, le ciel s’est éclairci et les sommets tout blancs sont bien dégagés ! L … quoique l’horizon reste bien sombre !
Après une heure et demie de route, on arrive à CENTRAL CITY.
Je me gare sur un grand parking, gratuit, à l’entrée de la rue principale, Main Street Central City, qui semble figée dans la fin du XIXème siècle. Le maintien en l’état de cette rue est une démarche commune et volontaire des habitants et commerçants de la ville en vue de préserver l’intégrité historique et culturelle de cet héritage.
Et quel héritage ! L’histoire de CENTRAL CITY commence le 6 mai 1859. John H.GREGORY, originaire de Géorgie, suit le Clear Creek pour venir chercher de l’or dans les Rocky Mountains, il dégage une branche d’arbre et se met à fouiller le ruisseau, il découvre ce qu’on appellera par la suite « the Gregory Lode », un ravin entre CENTRA CITY et BLACK HAWK, un filon dont il est le premier à revendiquer la propriété. Des milliers de mineurs, prospecteurs vont lui emboiter le pas ; s’installant ici quelques mois après son arrivée. Dans un article d’un journal local, le Rocky Mountain Gold Reporter, datant du 13 août 1859, on pouvait lire, à propos de la ville qui s’appelait alors Mountain City : « bien qu’elle ne soit vieille que de trois mois, elle possède déjà 300 bâtiments construits, une population de 2 800 à 3 000 habitants, dont la plupart sont des mineurs. Les autres corps de métiers ne sont pas négligés, il y a environ 25 magasins, 2 bijouteries, 3 ateliers de couture, des forgerons, cordonniers, peintres … ».
Il ne reste plus que 600 résidents perpétuant des dizaines d’histoires, légendes de cette grande époque, du temps où la ville avait un ratio de millionnaires supérieur à NEW YORK !
La petite ville a conservé les bâtiments de l’époque qu’elle entretient du mieux qu’elle peut, rendant à chacun son identité, ses propriétaires et ses anecdotes … nombreuses et croustillantes car la ville des chercheurs d’or était – et reste – le paradis du gambler, joueur de tripot ! … Doc HOLLIDAY aurait été un habitué du coin ! Maintenant l’entrée de la ville est matérialisée par une grande arche portant la mention : « Historic Central City, Casino parkway » !!
Avant de commencer à découvrir cette Main Street, un panneau fait le bilan de la ville : date de création, altitude (8 496 ft - 2 590 m), superficie, population … et des informations cocasses telles que les nombres de bars, casinos, ours … et fauteurs de troubles !! Et aucune fusillade !
Nous nous promenons dans la rue, sous un ciel menaçant, nous arrêtant pour lire les plaques apposées sur chaque façade, rappelant l’histoire de la maison, le plus souvent reconstruite en briques à la toute fin du XIXème siècle après qu’un incendie ait ravagé la précédente, le 21 mai 1874 la majeure partie du quartier est partie en fumée !
On entre dans le Visitor Center où nous sommes reçus par un monsieur charmant, en veine de conversation, fier de nous présenter sa ville, de nous montrer et expliquer les photographies anciennes accrochées aux murs montrant la ville depuis sa création.
On passe devant les casinos, mais aussi un temple maçonnique et une église ! Mais aussi un opéra !! Car CENTRAL CITY, en 1878, s’est dotée d’un opéra ! C’est dire l’importante et l’opulence de la ville à l’époque ! De 1859 à 1866, elle était la ville la plus importante du territoire du COLORADO, pressentie pour en devenir la capitale !
Il parait que le cirque Barnum s’y est produit, et ce qui est sûr c’est que la grande Lillian GISH y a initié un festival d’été dont la tradition perdure.
Et voici l’imposant Teller House, qui fut un luxueux hôtel, maintenant l’un des bâtiments les plus anciens et les plus grands de la ville. Henry M.TELLER arrive en ville en 1861, c’est un juriste, il participe à la ruée vers l’or grâce à ses connaissances juridiques et à son sens des affaires. Il ne prospecte pas mais fait de juteux investissements très diversifiés, allant des exploitations fruitières aux entreprises de télégraphie. Mais son coup de maître tient à ce qu’il participe à l’organisation du chemin de fer sur le territoire. Sa renommée lui vaudra de devenir sénateur du COLORADO de 1876 à 1909 ; il sera aussi secrétaire de l’Intérieur sous les présidences de James A.GARFIELD et Chester A.ARTHUR. Mais revenons en 1871 … l’homme d’affaires réalise que la ville de CENTRAL CITY doit se doter d’un hôtel à la hauteur de son développement rapide. En juillet 1872, il ouvre un établissement cossu et moderne : un toit en béton, une belle terrasse et un balcon sur la rue. L’hôtel construit en briques compte quatre étages et 150 chambres !! Le président Ulysses GRANT y séjourne en avril 1873 à l’occasion d’une tournée dans le COLORADO, il est invité à pénétrer dans l’hôtel par un trottoir recouvert de lingots d’argent, et on lui sert un festin comprenant pas moins de huit plats ! (… l’histoire ne dit pas si James WEST l’accompagnait J !).
Le hall est maintenant désert, mais la décoration, le mobilier semblent ne pas avoir changé depuis les grandes heures de cet hôtel, malgré les changements de propriétaires et revers de fortune !
On flâne tranquillement, s’étonnant de tout !! Comme ces toilettes pour dames, si spacieuses et élégantes, comme un boudoir d’antan !
On entre aussi dans le bar, là le barman, loquace, content d’avoir affaire à des français, attire notre attention sur les peintures murales de l’établissement, et surtout sur celle du plancher qui est l’attraction principale du bar … et on y est indirectement liés ! En effet, en 1936, l’artiste Herndon DAVIS, ivre, aurait peint ce visage de femme sur le sol en hommage au poème « The face upon the floor », plus connu sous le titre de « The face upon the barroom floor » (le visage sur le sol du bar) du poète d’origine française Hugh Antoine D’ARCY, qui raconte comment un peintre malheureux peint le visage de sa bien-aimée sur le plancher du bar où il noie son chagrin après que celle-ci l’ait quitté pour les beaux yeux du jeune homme blond dont il avait fait le portrait ! Quelle histoire !!
Bien plus ludique, le barman s’amuse à nous faire trouver toutes les incongruités des fresques peintes derrière le bar. Le peintre, un illustrateur anglais, s’est amusé à semer des incohérences dans ses dessins … à nous de les repérer maintenant … les deux pieds gauches, la main à cinq doigts, le corps de femme au visage d’homme … c’est rigolo !
Mais il faut se rendre à l’évidence … aujourd’hui ce qui fait la renommée de CENTRAL CITY, ce sont ses casinos … il faut bien se résoudre à leur faire une petite visite !!!
On commence par le Famous Bonanza Casino !! Dans un cadre ancien, feutré, les bandits manchots clignotent et sonnent à tout va sous le regard indifférent d’un vieux pionnier en cire ! … et on l’aime bien ce Bonanza Casino, plutôt généreux avec nous !
Nous n’avons qu’à traverser la rue pour entrer dans un autre casino … ambiance identique pour le Century Casino & Hôtel …
Encore un petit tour dans un troisième lieu de perdition avant d’entrer dans une délicieuse boutique « Golden Rose Antiques », la caverne d’Ali Baba du chineur … deux étages de merveilles du temps jadis : mobilier, accessoires, bibelots, gravures, tableaux, vaisselle, chapeaux, bijoux, livres … plein de livres dans des éditions anciennes … et de belles robes de mariée. Ce magasin est magique ! On y trouve tant de choses, des objets inattendus, rares, on a l’impression de visiter un musée.
Mais il nous reste de la route à faire et nous devons partir après avoir découvert avec beaucoup de plaisir CENTRAL CITY … sous la pluie.
Une fois de plus on se fait la réflexion qu’on croise énormément de personnes équipées de bouteilles à oxygène, l’altitude élevée du COLORADO doit justifier la concentration de ces problèmes respiratoires.
Quand nous démarrons, en milieu d’après-midi, il ne fait que 50°F (10°C) !! On roule au milieu des nuages, la brume envahit la route et gêne la visibilité … surtout qu’il pleut toujours !
Inutile d’envisager d’aller visiter RED ROCKS PARK, dont l’accès doit être compliqué par un concert de Stevie WONDER, mais sous cette pluie ça ne présente aucun intérêt ! Même constat pour la tombe de Buffalo Bill … site en extérieur ! Nous allons directement au Airbnb … Ça sent la fin ! On dirait que le COLORADO veut nous faire comprendre qu’il est mécontent de nous voir partir et qu’on lui manque déjà.
Nous arrivons à notre nouvel hébergement, dans la banlieue de DENVER, en une heure.
Et voilà …. Clap de fin … ou presque … sur notre road-trip !! Demain matin nous devons rendre notre voiture …
L’appartement est situé dans la banlieue de DENVER, dans un quartier résidentiel tout neuf, les restaurants ne s’y bousculent pas !
Une possibilité s’offre à nous : un restaurant mexicain … du mexicain dans son jus !!! La décoration, l’aménagement, les senteurs et les serveurs … tout indique que nous sommes au-delà du Rio Grande !! La clientèle est au diapason ainsi que les chaines des écrans de télévision qui diffusent des novellas en espagnol. Ici c’est le paradis du plastique ! Assiettes, verres, corbeilles, pichets … seuls les couverts y ont échappé !
En nous apportant la carte, le serveur dépose des tacos et un assortiment de sauces colorées … me confirmant qu’elles sont toutes épicées !!! OUPS !!
Je manque de m’étouffer en goutant, sur la pointe d’une chip un atome de sauce … et encore je n’ai pas choisi celle qui sent le plus fort !! tandis qu’autour de nous les clients se servent allègrement …
La question se pose de savoir ce qu’on va pouvoir manger dans cet antre dédié au piment !
Nous ne sommes pas servis rapidement, ce qui nous laisse du temps pour suivre ce qui se passe dans la salle : les habitués qui tartinent leurs galettes de maïs de ces sauces piquantes, les enfants qui eux aussi arrivent à en avaler certaines, le brouhaha de tout ce monde qui semble bien se connaitre ; et puis le clochard repoussé vers la sortie auquel la patronne apporte – discrètement – un peu de nourriture !
Nos assiettes, des combos– plats complets - arrivent enfin, copieuses, outre la viande, elles se composent aussi de dés de tomates, de salade, fines tranches d’avocat, de riz, de purée de haricots et de galettes … c’est simple, correct et finalement pas épicé !
A la sortie, après ce repas si dépaysant, nous sommes surpris de retrouver le silence !
Demain, après la restitution de la voiture, nous pourrons découvrir DENVER … peut-être au soleil !
Aujourd’hui nous avons parcouru 100 Mi soit 160,93 km .... les derniers du vrai voyage
CENTRAL CITY ! Il parait qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire .... aujourd'hui la concurrence n'était pas grande pour occuper le podium ! Néanmoins, la visite de cette petite ville nous a beaucoup plu ! Bien plus que CRIPPLE CREEK qui revendiquait haut et fort son caractère historique mâtiné de ville-tripot !!!
Cher COLORADO, je comprends ta tristesse de nous savoir sur le départ ... mais quand même !!! Le premier jour de l'été !! Tu aurais pu faire un effort, retenir tes larmes et nous permettre de découvrir tes belles Rockies que nous étions si impatients de découvrir !!
Ce sera le regret de ce merveilleux voyage !
STYLISH & QUIET SUITE + private bath. Easy transit : Chez Jaclyn. L'appartement est situé à LAKEWOOD, un quartier en périphérie de DENVER.
La chambre est au deuxième étage de la maison. La chambre est assez petite, dépouillée mais confortable. Nous disposons d'une salle de bains privative et d'un dressing très pratique. Ca a un petit côté assez aseptisé avec des murs et des draps blancs, aucune décoration sinon une petite plante verte, aucune touche personnelle ou hospitalière ; ça change de ce que nous avons eu jusqu’à maintenant.
Nous avons rarement vu notre hôtesse et les échanges avec elle ont été très restreints, polis, sans plus.