JOUR 7 - KNYSNA => PORT ELIZABETH => DURBAN - 305 KM + Avion

Ce matin le soleil est au rendez-vous ! ça mérite d’être souligné !!

Allez, c’est parti, et aujourd’hui pas une journée passionnante, une journée de transfert sans grand-chose à voir ou faire sinon prendre l’avion de PORT ELIZABETH pour DURBAN.

Quand nous quittons KNYSNA nous passons à proximité des bidonvilles, implantés sur les hauteurs, loin des beaux quartiers et de la marina, au moins ils ont vue sur mer !

On s’éloigne toujours du CAP, toujours sur la N2, qui relie la ville à DURBAN dans la province du Kwazulu Natal. On longe les forêts de pins et d’eucalyptus qui étaient la base de l’économie de la région

Après KNYSNA, on traverse PLETTENBERG BAY, une autre petite ville balnéaire mais qui n’a plus rien à voir avec KNYSNA, suivant toujours « la route des jardins » … sans jamais voir de jardins ! En fait ces « jardins » ne sont pas d’agrément mais font référence aux cultures maraichères si présentes dans la région autrefois.

Il est 9h30, nous sommes maintenant dans le Parc National de Tsitsikamma, coupé par la profonde Storm River. C’est une longue zone protégée de seulement 5 km de large et 70 de long, coincée entre l’Océan et la montagne.

« Tsitsikamma », en khoïkhoï, signifie « l’endroit où coule l’eau », on s’arrête un moment faire quelques photos des Bloukrans Gorges, ces vallées vertigineuses couvertes de végétation, nous sommes sur un pont duquel on peut faire du jumping l’été !

On poursuit … notre guide entreprend de nous présenter la province d’Eastern Cape, tandis que sur le bord de la route on croise encore des babouins … que le chauffeur manque d’écrabouiller !

Donc cette province est nouvelle dans la carte de l’Afrique du Sud, elle est le fruit de la réorganisation de 1994. Elle compte 7 millions d’habitants d’ethnies différentes.

Les Xhosa, éleveurs nomades, arrivent du nord progressant au rythme du bétail, ils sont chassés par les zoulous et finissent par se fixer dans cette région pauvre vers le XVII^ème siècle ; on les surnomme le « peuple rouge » à cause de la couleur de leurs vêtements traditionnels.

Il est à signaler que Nelson Mandela est xhosa.

De leur côté, les boers, fuyant LE CAP, viennent chercher ici de nouvelles terres et se heurtent à ce peuple, c’est la Première Guerre Bantoue, en 1779 ; il y en aura neuf au cours du siècle suivant, se concluant par la défaite des Xhosas face aux blancs afrikaners.

Les bantous qui dominent ici ce sont les Zoulous, « le peuple du ciel » amaZulu, rudes guerriers qui, au XIX^ème siècle, livrèrent de nombreuses batailles aux anglais.

Autre « ethnie » présente dans la région, les khoïsans, issus du métissage entre les khoïkhoïs et les sans. Silo nous raconte la dramatique histoire d’une des leurs, une jeune fille nommée Sarah Baartman, nommée par son maître !  Elle nait vers 1789, vivant avec ses frères et sœurs, tous esclaves de fermiers boers. Mais Sarah a la morphologie particulière des femmes zoulous avec des fesses très rebondies et protubérance des organes génitaux, elle est remarquée par un médecin militaire en visite chez ses maîtres, et ramenée en Angleterre où elle est exhibée comme une bête de foire, assimilée à une guenon, elle sera ainsi montrée, touchée, humiliée, jusqu’en France où elle devient un objet sexuel et doit se prostituer. Son corps est étudié, mesuré, répertorié, peint sous toutes les coutures (sauf les plus intimes), après sa mort à l’âge de 26 ans, son corps sera disséqué, ses organes conservés dans du formol, son squelette méticuleusement nettoyé et reconstitué par Cuvier … « la Vénus Hottentot » est une des pièces du jardins des Plantes, puis du Musée de l’Homme, elle ne sera restituée qu’en 2002 à sa patrie d’origine, où elle sera inhumée selon les rites traditionnels de son peuple d’origine. La cérémonie a lieu le 9 août, journée de la femme en Afrique du Sud, date hautement symbolique.

La route défile avec toujours l’étonnement de voir des gens marcher le long du bitume, les bras ballants ou chargés de lourds paquets, on ne sait pas où ils peuvent bien aller dans ce paysage quasi désertique, le « fynbos », cette végétation spécifique à l’Afrique du Sud qui ressemble au maquis ou à la garrigue.

En milieu de matinée le paysage change radicalement, fini le maquis, nous voici dans un environnement beaucoup moins sauvage, grosses fermes, importants élevages de bovins et champs d’éoliennes…. Les voilà les « jardins » !

On dépasse JEFFREYS BAY et sa plage réputée comme spot de surf, on n’en voit que la grande étendue de sable clair, les collines environnantes sont maintenant couvertes d’aloe vera, souvent surmontés de leur fleur rouge.

Aujourd’hui il n’y a pas d’école ; Silo nous fait malgré tout un laïus sur le monde de l’éducation en Afrique du Sud. Là encore, écoles à deux vitesses. L’école est payante, il y a donc des disparités énormes entre les écoles publiques à moindre coût et où les familles à faibles revenus peuvent obtenir des aides et les écoles privées qui bénéficient de meilleures conditions d’enseignement à condition d’en avoir les moyens. Une exception concerne les bidonvilles, Silo en a déjà parlé, où l’école est gratuite pour favoriser l’accès aux noirs les plus défavorisés, mais les classes sont surpeuplées (jusqu’à 95 élèves dit-t -il) et l’enseignement de piètre qualité avec des moyens limités.

Pour masquer les inégalités, les écoliers portent un uniforme, le trousseau étant à la charge des familles, l’usure et les renouvellements tardifs font vite ressurgir les différences.

Et voilà, nous en savons un peu plus sur l’enseignement sud-africain et nous sommes arrivés à PORT ELIZABETH. Nous n’y sommes pas pour faire du tourisme mais pour prendre un avion !

Silo nous en dit malgré tout quelques mots : c’est une grosse ville de plus d’un million d’habitants, majoritairement noirs, qui a officiellement changé de nom en 2021 pour reprendre son nom xhosa de GQEBERHA, que tout le monde appelle P.E. pour plus de facilité !

La ville est fondée par le gouverneur (anglais) du CAP en 1820, il y installe un port et un fort et lui donne le nom de sa défunte épouse, Elizabeth.

Dès sa création, ses activités portuaires favorisent l’implantation d’usines et l’arrivée de nouveaux travailleurs, les non-blancs seront regroupés dans les townships de la banlieue pendant l’apartheid, ils sont toujours là, foyers d’une insécurité permanente. La base militaire est, elle-aussi, toujours présente et fonctionnelle.

Et voilà, nous sommes à l’aéroport, après les formalités tout le monde se retrouve en salle d’embarquement. Il ne reste plus qu’à attendre … c’est un tout petit aéroport, il ne faut pas compter sur les boutiques pour nous distraire !

Vestiges d’un temps révolu (sans doute ?!) il y a trois fauteuils de cireurs de chaussures dans ce hall, servent-ils encore ? On imagine sans difficulté les riches colons blancs faisant lustrer leurs chaussures par des noirs serviles.

On décolle, l’Océan Indien sur notre droite, on atterrit à DURBAN une heure plus tard.

DURBAN est le troisième plus grand aéroport d’Afrique du Sud, nous sommes maintenant dans la région du KwaZulu Natal, la région de la canne à sucre et des premières réserves animalières.

Fin de la journée de « tourisme » ! Nous arrivons à l’hôtel en fin de journée.

Demain sera encore une longue journée de route.

L’étape d’aujourd’hui était donnée pour 305 km + AVION

... Joker !!! rien de passionnant aujourd'hui ! Des kilomètres, des paysages, des vaches et des babouins ! Une journée de transition indispensable mais sans grand intérêt.

HOLIDAY INN EXPRESS DURBAN - UMHLANGA : encore un Holiday Inn, gage de confort et de service ****.

Jolie piscine. 

Chambre standard très confortable, bonne literie ... mais pas le charme de nos derniers hébergements. 

Au déjeuner : déjeuner libre dans une station-service. No coment. 

Au diner : Restaurant de l'hôtel : repas servi à table, grande salle bondée et très bruyante !!! Bons plats en mode brasserie, rien de typique.