Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Il fait très beau ce matin, quel plaisir après la saucée d’hier !
… Nous devrions être à l’abri aujourd’hui ! Nous allons visiter la mine de sel de WIELICZKA.
Nous avons réservé cette excursion via « Get your guide », nous évitant ainsi les tracas de déplacement, prise de billets et explications durant la visite.
Après moins d’une heure de route, nous arrivons sur le site, la visite en français démarre quelques minutes plus tard.
A l’heure dite nous entrons tous groupés et sommes pris en charge par une guide francophone.
Elle commence par énoncer les consignes à respecter avant de nous faire entrer dans une sorte de sas, on y est bien tassés … il faut refermer la porte derrière nous avant de pouvoir continuer ; il en sera ainsi pendant toute la visite. Ce strict protocole permet de réguler les groupes et surtout de protéger l’atmosphère fragile de la mine.
Enfin la visite proprement dite commence … par la descente d’un interminable escalier de plusieurs centaines de marches … les infos annoncent 800 au total !!
Cette mine est faite d’environ 300 km de tunnels dont nous n’explorerons que 3,5, avec une température constante de 17/18°.
Dès la Préhistoire les hommes obtiennent du sel en faisant bouillir de l’eau saumâtre, le sel a toujours été un produit essentiel à la conservation des viandes ou poissons, il devint même un moyen de paiement et était sujet à l’impôt.
Au Moyen Age, les habitants de la région ont commencé à creuser des puits là où se trouvaient des mares d’eau salée, continuant à récupérer le précieux sel par l’évaporation.
Au XIIIème siècle, au cours d’un de ces forages les ouvriers tombent sur le fameux sel gemme, cette roche dure qu’on va pouvoir exploiter de façon minière.
WIELICZKA devient une petite ville prospère.
Une autre histoire nous est contée dans les souterrains, celle de la reine Kinga de Pologne (Cunégonde), épouse du roi de Cracovie Boleslas le Pudique ou le Chaste. Au XIIIème siècle, la jeune fille d’origine hongroise est fiancée contre son gré au prince polonais, elle laisse tomber la bague offerte par son promis dans le puits d’une mine de sel donné en dot par son père, en Hongrie. Prenant la route pour rejoindre son nouveau royaume, elle s’arrête à Wieliczka pour reposer et rafraichir les membres du cortège, l’eau étant en quantité insuffisante, elle demande qu’un puits soit creusé … un homme de sa cour tombe sur un bloc de roche dure et quand il le ramène à la surface on s’aperçoit qu’il renferme la bague perdue !! Reconnaissante la future reine va donner l’impulsion à cette extraction qui lui est familière. La mine rend hommage à cette scène dans une jolie salle aux statues de sel gemme dans la salle Janowice.
Ce sel gemme provient d’une formation géologique particulière, en (très) bref, des salines naturelles (dépôts de sel) sont recouvertes de couches sédimentaires imperméables, si le continent est soulevé ou que le niveau de la mer baisse, ces couches souterraines se « minéralisent » et deviennent ce « sel de terre ».
Au XIVème siècle, c’est le roi Casimir III qui va jouer un rôle déterminant pour la mine en promulguant, en 1368, les Statuts des Salines de Cracovie, leur assurant bon ordre et prospérité. Il est dignement honoré dans la mine, une salle porte son nom et on peut admirer sa statue, la salle Casimir Le Grand célèbre le 600ème anniversaire du document.
Durant cette période l’exploitation de la mine reste saisonnière, quand les travaux agricoles le permettent ; toutefois la renommée de ces étranges galeries les rend populaires, vers 1493, Nicolas Copernic les visite, en mémoire une salle et une statue lui sont consacrées, chambre Nicolas Copernic.
Durant les siècles suivants l’exploitation de la mine devient permanente.
L’Histoire vient jouer les trouble-fête, en 1772 la Pologne est divisée entre trois puissances, Autriche, Prusse et Russie ; la mine tombe dans le giron austro-hongrois. Les galeries sont consolidées, une voie ferrée souterraine est mise en place, la mine est un fleuron de l’industrie autrichienne ; la visite de la mine devient une attraction touristique populaire très organisée, promenades, concerts …
A la fin de la Première Guerre Mondiale la mine redevient polonaise pour la plus grande fierté des polonais.
Après la Deuxième Guerre Mondiale, on mise sur la productivité sans se soucier des conséquences ou d’une quelconque politique de conservation, en 1964 on atteint le neuvième niveau à 327 mètres de profondeur.
Deux évènements vont initier un grand changement, en 1978 la mine est inscrite au Patrimoine culturel de l’UNESCO et en 1992, une importante fuite d’eau se produit dans la galerie centrale. En 1996 la fin de l’exploitation de la mine est décrétée.
Désormais les hommes et les femmes qui travaillent encore sous terre le font pour la valorisation et la préservation de la mine devenue un incontournable site touristique polonais.
Donc, nous voilà en train de déambuler dans ces galeries, pas au pas de course mais pas loin, la guide mène son monde à la baguette et impose une cadence de métronome, ce qui se comprend vu l’affluence où les groupes se succèdent sans relâche mais gâche quand même la visite !
La construction de ces galeries est étonnante, consolidées par d’énormes rondins de bois. Chaque salle ou couloir est nommé, daté.
Au fil des salles, nous avons le plaisir de voir des scènes reconstituées nous permettant de comprendre et d’apprécier comment fonctionnait la mine et les conditions de travail des hommes et des animaux, les techniques mises en place.
Salle Fortymbark, on voit les chevaux à l’œuvre.
On voit aussi que des lieux de culte étaient édifiés dans ces galeries.
Et on peut voir le résultat du travail avec ces énormes cylindres prêts à rejoindre la surface.
Dans la salle Spalone on voit des ouvriers ramper une torche à la main, ce sont des « pénitents » portant des vêtements humides censés les protéger qui traquent les poches de méthane, gaz hautement inflammable.
Et voici la chapelle de la Sainte Croix, une immense cavité qui, sortie de son contexte, ressemble à une vaste chapelle. On y accède par un imposant escalier après l’avoir admirée du balcon. C’est magnifique !! Tout est en sel, l’ensemble de la salle bien sûr, mais aussi les nombreuses statues, mobilier et lustres ; des « gemmes » plus purs laissent passer la lumière, le résultat sur une statue du Christ est étonnant, magique !
Au pied de l’escalier se trouve une majestueuse statue de Jean Paul II, l’enfant du pays.
Nous avons enfin quelques minutes pour vraiment apprécier chaque élément.
Nous arrivons ensuite dans une grotte occupée par un lac salé, mise en scène romantique pour ce bel endroit.
Nous accédons ensuite à une grande salle qui semble envahie par un monumental escalier, une charpente très fournie et un beau lustre.
Une surprise nous attend un peu plus loin … un spectacle ! dans une nouvelle cavité renfermant un lac on nous propose un son et lumières, musique de Chopin et bruits de la mine dans une atmosphère sombre ; rien de bien exaltant.
En arrivant dans la salle nous sommes passés devant une statue de Goethe, lui aussi visiteur illustre de la mine.
Une autre salle est consacrée à la patrie polonaise, rendant hommage à Josef Pilsudski, ancien premier ministre qui proclama l’indépendance de la Pologne en 1918.
Nous sommes maintenant à 130 mètres de profondeur, et voici encore une grande cavité et une étendue d’eau qui donne sur un tunnel, au centre une statue de la Vierge veillait sur les ouvriers.
Et voici la dernière salle dédiée à Stanislaw Staszic, homme d’état, aussi ecclésiastique, écrivain et scientifique du XIXème siècle, il est considéré comme le père de la géologie polonaise. Cette salle est vertigineuse. Sont exposées des gemmes du monde entier, de très belles pièces parfois colorées.
La visite est presque terminée … il faut suivre les couloirs du labyrinthe pour sortir, traversant des salles de restaurants de différents styles, du self-service à l’élégant service à table.
Le dédale nous conduit au pied d’un ascenseur, celui qui remontait les ouvriers à la surface autrefois, une toute petite cabine qui frôle presque la roche sur son passage.
Nous étions à 135 mètres de profondeur. Après plus de deux heures de visite (au pas de charge !) nous retrouvons le soleil.
Le bus nous dépose là où il nous avait pris en charge en milieu d’après-midi.
On rentre à pied à l’hôtel … après un peu de tourisme !
Nous commençons par aller visiter la Basilique Notre-Dame de Cracovie (Sainte Marie). Comme tout le monde on fait fi de l’écriteau et on entre par la porte réservée à ceux qui veulent prier … nous sommes vite retenus par une barrière qui nous laisse voir – de loin – la beauté de l’édifice. Il faut aller acheter les billets d’entrée juste en face de la porte réservée aux visites touristiques !
Billets en main, plutôt que d’aller visiter Sainte Marie, nous entrons dans l’église Sainte Barbe, une petite église située sur la place latérale qui borde la basilique. Elle est d’une allure particulière qui reflète les étapes de sa construction, un édifice sobre en briques rouges et pignon pointu agrémenté d’un porche gothique flamboyant. Elle ne passe pas inaperçue et parvient à attirer l’attention malgré son imposante voisine. Reflet de vicissitudes de l’histoire, les sermons, délivrés en polonais ou en allemand selon la langue au pouvoir, alternent d’une église à l’autre jusqu’en 1537 où ils se fixent à Sainte Barbe. En 1945, le pouvoir communiste hostile à la langue allemande interrompt la vocation de la petite église qui devra attendre 1997 pour qu’à nouveau des messes en allemand y soient célébrées. Nous n’y faisons qu’une courte incursion, une messe est justement en cours.
Nous entrons maintenant dans la basilique Notre-Dame, ou Sainte Marie … son nom réel étant « Basilique de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie ».
Elle est construite à la fin du XIIIème siècle sur les fondations d’une ancienne église romane et est consacrée vers 1320. Elle a bien entendu connu de nombreuses transformations au fil des siècles, notamment l’ajout vers 1400 de ses deux tours : la plus haute mesure 81 mètres, elle faisait office de guet, en 1666 elle est coiffée d’une couronne mariale, hélas, pour nous elle est cachée sous des bâches de travaux de restauration. L’autre tour ne culmine qu’à 69 mètres, mais c’est elle qui renferme les célèbres cloches de la ville, elle est chapeautée d’une coupole Renaissance.
L’intérieur de l’édifice est un foisonnement baroque inouï !!! bois sombre et ors à profusion. Les plafonds des nefs sont d’un bleu azur parsemé d’étoiles d’or, c’est tellement joli… et riche ! Les murs sont peints de couleurs chaudes, ocre, brique, …
Deux chaires magnifiques se font face, rivalisant de prouesses décoratives, j’ai une nette préférence pour la dentelle de bois, si fine, si gracieuse, si fragile !
Un arc triomphal sépare la nef du chœur, surmonté d’un Christ en croix, au-delà se trouvent les stalles surmontées de bas-reliefs représentant la vie de Marie et de Jésus.
Et voici le fameux retable de Veit Stoss, le retable de la Dormition de la Vierge Marie. Réalisé en bois, l’artiste a consacré douze ans de sa vie à le réaliser. Il mesure 13 mètres de haut et 11 de large et est composé de cinq panneaux dont deux sont mobiles. La construction est en bois de chêne, les personnages, qui peuvent atteindre 2,7 mètres, sont en bois de tilleul. Chaque jour l’ouverture du retable est un moment très prisé, nous en serons privés !
Cette œuvre est magnifique, grandiose ! La partie centrale représente la Dormition de Marie, sa mort. Juste au-dessous, l’arbre de Jessé retrace la généalogie de Jésus. Au-dessus, le couronnement de la Vierge entourée de Saint Stanislas et Saint Adalbert.
Les ventaux racontent la vie de Marie, l’Annonciation, la Nativité, les Rois mages, la Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte.
Ce retable est d’une précision et d’une richesse étonnante. On reste un petit moment à le contempler avant de poursuivre en admirant les orgues, un ensemble dans le chœur et les grandes orgues, majestueuses au-dessus de l’entrée principale.
Nous voici de retour sur la petite place médiévale de Sainte Marie, coincée entre les deux églises, collée à Rynek, sur laquelle se dresse une jolie statue, un personnage hors du temps plein de romantisme.
De retour sur la Place du Marché (Rynek) nous nous promenons sur la place chargée cet après-midi de chalets fleuris, on y vend des fleurs fraiches et des fleurs artificielles et beaucoup de couronnes de fleurs typiques du costume traditionnel polonais.
On poursuit notre balade sur Rynek, au milieu de la foule, des pigeons et des calèches. Au bout d’une rue une grosse église baroque attire notre attention, l’église de la Transfiguration de Jésus, un p’tit coup d’œil sur l’intérieur clair et on continue vers … le pont des soupirs !!
Nous sommes arrivés à la limite de la vieille ville fermée par la dernière portion de remparts. C’est le coin des artistes peintres … le festival de la croûte ! il y en a pour tous les goûts !! L’ensemble, si coloré, est finalement joyeux et joli.
Et voici la Porte de Florian, datant du XIVème siècle, c’est la dernière porte subsistante des remparts de la ville ; nous la franchissons et allons voir la Barbacane, vestige des fortifications du XVème siècle, où des soldats en armes attendent les touristes.
On se balade longeant les Planty, c’est le nom donné au grand parc qui ceinture la vieille ville de Cracovie, donnant une impression de profusion de verdure dans ce quartier, car il suffit de traverser quelques rues pour retomber sur une partie de ce grand jardin public accueillant, aux bancs très nombreux, fontaines et statues sont disséminées dans l’ensemble du parc. Il est mis en place au XIXème siècle après la destruction des remparts, ils vont être installés sur les remblais, quand on les suit, on peut voir encore quelques traces de l’ancien mur d’enceinte.
On passe devant l’imposant monument Grunwald, statue équestre du roi Ladislas II Javellon II. Le monument avait été mis en place en 1910 pour célébrer le 500ème anniversaire d’une victoire du roi. La statue a été détruite par les allemands pendant la Deuxième Guerre Mondiale ; le socle a été réinstallé en 1976 et depuis 2010 la statue a repris sa place.
Derrière elle une jolie église nous fait de l’œil : murs blancs, clochers verts, toit orange sur fond bleu azur !! Une vraie carte postale !
Il s’agit de la Basilique Saint Florian ( Parafia Sw Floriana). Bien sûr on entre. Comme elle est jolie !! Toute blanche, un carrelage à damier blanc, les bancs en bois brillant et quelques dorures baroques … et surtout de la musique ! Un organiste joue quelques morceaux, c’est assez lugubre mais beau.
Une première église romane a été consacrée en 1216 pour abriter les reliques de St Florian, d’importants travaux à partir de 1467 la transforment et lui donnent une allure gothique ; détruite en 1655, elle est reconstruite dès 1657 en style baroque. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale les allemands la mettent à sac, pillant œuvres et reliques, elle a aussi subi les bombardements de l’époque. Après la guerre, de 1949 à 1951, le pape Jean-Paul II a servi dans cette église et l’a élevée au rang de basilique mineure en 1997.
Nous repartons sur la pointe des pieds pour ne pas troubler musique et prières.
Nous continuons notre balade suivant toujours les allées animées des Planty.
On passe rapidement devant l’Université de Jagellonne, un grand bâtiment en briques qui fait penser à une vieille université anglaise ! Celle-ci a été fondée au XIVème siècle, c’est la plus ancienne université de Pologne, parmi ses étudiants on compte Nicolas Copernic et Jean-Paul II.
Et revoici notre grande avenue en travaux … et bientôt l’hôtel ! OUF !
La journée n’est pas finie, il va falloir aller diner !! La question du « où » est vite réglée …. On n’est pas follement courageux, chercher une bonne table demande d’aller en ville … alors qu’on a une bonne adresse juste en face, une rue à traverser et la promesse d’une saucisse grillée !!!
Et oui, nous sommes bien d’accord, ce soir nous voulons tester la formule BBQ, ça nous intrigue cette façon de faire 😊
Et voilà, fin de cette grande journée, demain on a un autre rendez-vous ; nous allons faire un tour en montagne et visiter la station renommée de ZAKOPANE ! Une journée pleine de belles promesses !!
Encore et toujours le centre-ville ! Aujourd'hui couronné d'un beau ciel bleu, la ville est si jolie !
Bon, ne boudons pas complètement notre plaisir ! La mine de sel est très belle et surtout très surprenante ... même si les conditions de visite gâchent un peu l'affaire ....
Donc satisfaction teintée d’un bon bémol pour cette première visite.
On a apprécié de faire cette visite dans ce cadre étonnant, inhabituel ; mais on ne gardera pas un bon souvenir des conditions dans lesquelles on l’a faite : déjà les mises en garde concernant la température et la nécessité de prévoir des vêtements chauds sont superflues, on a eu trop chaud dans ces galeries, devant s’encombrer de nos vestes ! le rythme de la visite n’est pas satisfaisant avec le rituel de fermeture d’une porte pour en ouvrir une autre ; la circulation à la file et la guide qui commence son discours quand son auditoire est encore en mouvement, et le timbre faible et mâtiné d’accent de sa voix qui rend ses explications inaudibles. Et cerise sur le gâteau l’interminable cheminement jusqu’à la sortie pas balisé.
HOTEL NOVOTEL KRAKAW CENTRUM pour une deuxième nuit
KARCZMA SMIL'Y : Nous revoici donc au Karczma Smily (l’auberge Smily), on crâne un peu en choisissant notre plat … qu’on montre quand même du doigt sur la carte, mais oui, on sait comment il faut faire !! On choisit notre table, en milieu de salle, le serveur vient nous apporter nos deux assiettes – en carton – avec chacune deux énormes saucisses et un tas de ketchup, un tas de moutarde et deux grosses tranches de pain. Pendant que j’attends les frites (bah oui quand même, un légume est indispensable, mais commandé à part !), mon binôme sort faire cuire nos saucisses, dehors, sur un grand barbecue collectif ! Un autre client s’affaire déjà, répandant largement des épices sur ses saucisses ! Les deux cuistots sont concentrés sur leurs cuissons, ça surveille, ça retourne, ça veille à ce que ça ne flambe pas !!
Rien de formidable mais c’est bon, classique et surtout ce diner sort tellement de l’ordinaire, et est, finalement, très typique !!