Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Ce matin pas de réveil ! Enfin des vacances ! 😊
Ce matin, nous voulons aller visiter l’ancien quartier juif de Kazimierz suivant un trajet trouvé dans le guide distribué par l’hôtel, nous avons vu que le tram n°8 pouvait nous déposer au point de départ de cet itinéraire. Nous savons où trouver un arrêt, nous passons plusieurs fois par jour devant, c’est à la Philharmonie, à côté de la statue hommage à Chopin (un truc moche représentant les touches de son piano … la première fois j’ai pris ça pour des pièces d’une machine, souvenir de l’ère soviétique !!).
C’est donc en tram que nous rejoignons Kasimierz, en descendant à la station « Stradom » !! Le temps de trouver nos marques et nous commençons le circuit.
Jusqu’à la Deuxième Guerre Mondiale, Kazimierz était le centre actif de la vie des juifs de CRACOVIE. L’histoire du quartier et de la religion juive sont liées depuis longtemps. Fondée en 1335 par le Roi Casimir le Grand qui lui donne son nom, la ville indépendante occupe une île sur la Vistule (le bras du fleuve a disparu, rattachant maintenant le quartier à la ville). Le roi autorise les juifs à s’y établir et leur accorde le droit de négocier leurs marchandises, métaux précieux à tout le royaume. En 1495, nouveau pas vers l’indépendance, le roi Jan Olbracht accorde son autonomie à la ville de Kazimierz. La ville prospère, construit édifices, habitations, remparts et bien sûr synagogues et cimetière. Trois portes donnent accès à la cité. La cohabitation avec les catholiques qui occupent CRACOVIE se passe sans souci. Au cours des siècles suivants, nombreux juifs d’Europe, au sort moins favorable, viennent s’installer à Kazimierz. Au XVIIème siècle, la cité devient l’une des plus grandes villes juives d’Europe, les habitants les plus fortunés faisant construire de beaux hôtels particuliers et finançant les rénovations des édifices religieux. En 1800, la Pologne est sous la domination autrichienne qui va décider de rattacher Kazimierz à CRACOVIE dont elle devient un quartier, tandis que le pouvoir en place oblige les juifs à habiter le quartier juif. Les murs d’enceinte sont progressivement abattus, et en 1860, l’Autriche met fin aux discriminations et à l’obligation de résider dans ce quartier pour les juifs. Seuls les plus pauvres ou les plus religieux y resteront. C’est à cette époque que le bras de la Vistule est asséché, rattachant le quartier à la ville, favorisant l’intégration des cultureS juive et polonaise.
Tout bascule pendant la Deuxième Guerre Mondiale. En 1941, les nazis obligent les juifs à déménager dans le quartier de Podgorze, les habitants polonais de ce quartier étant déplacés à Kazimierz. Dans ce ghetto 20 000 juifs sont cantonnés, employés dans les usines installées juste à côté. On connait l’histoire de l’usine Schindler. En juin 1942, une première évacuation a lieu … vers les camps tout proches. Les 13 et 14 mars 1943 le ghetto est liquidé, la population envoyée dans des camps de travail ou pire.
Ceux qui purent revenir après la guerre n’ont trouvé que ruines ou maisons occupées, obligés de se disperser, voire de fuir la Pologne.
Le quartier ne s’est relevé que tardivement de cette période, l’ère communiste a négligé ce quartier, depuis les années 90, peut-être à cause du film « La liste de Schindler », le quartier connait un regain d’intérêt, devient un lieu de mémoire (religieuse, historique, culturelle) et s’ouvre à la vie moderne initiée par les étudiants et les artistes qui fréquentent maintenant Kazimierz.
Nous allons suivre, point par point l’itinéraire conseillé, et au fil des rues, des panneaux « Jewish Heritage Route – Trasa Zabytkow Zydowskich » nous permettent de nous localiser.
Nous commençons par la rue Meiselsa, son nom vient du rabbin Dow Ber Meisels, rabbin de CRACOVIE, puis grand rabbin de VARSOVIE dans la deuxième moitié du XIXème siècle, il a lutté contre les discriminations contre les juifs mais aussi fervent nationaliste il a œuvré pour l’indépendance polonaise, il a ainsi pu siéger au Sénat et représenter sa ville au parlement autrichien.
Au n°17 de la rue on doit voir la Fondation Judaïque, centre culturel judaïque, devant la porte on reste perplexe, on est au bon endroit, mais le bâtiment, qui aurait pu être assez joli, est tagué, donne une impression d’abandon et de désolation ; d’après nos informations ce lieu de prières, construit vers 1880, a fait l’objet d’une rénovation et a été transformé en centre culturel dans les années 1980, il serait ouvert à l’occasion d’expositions, projections, concerts rattachés à la culture juive de Pologne. Pas terrible, on continue.
Au bout de la rue voici une grande place, en son centre une grande rotonde, autour une sorte de marché aux puces. Il s’agit de la place Nowy, le centre spirituel du Kazimierz contemporain. Désignée depuis le XVIIème siècle comme « la place juive », ici se tenait le marché, et la rotonde (okraglak) servait d’abattoir rituel pour la volaille jusqu’à l’arrivée des nazis. Aujourd’hui, ce sont des petits marchands de streetfood qui s’y sont installés, avec une spécialité : les zapiekanki’ (les casseroles en polonais), une pizza en forme de baguette garnie avec … ce que l’on veut ! ce « plat » aurait émergé durant la période communiste, un truc bon marché, rapide, facile à faire et économique, il faut juste une prise, un grille-pain et de quoi farcir le pain, le plus souvent champignons, fromage, salami, mais aussi épinards, cornichons, féta ou fromage fumé … le tout assaisonné de sauce ketchup ou autre … on regarde les autres s’en délecter ! C’est copieux, coloré, dégoulinant, sans doute hyper calorique ! il est midi, mais vraiment pas l’heure de manger pour nous !
Autour de la place, il y a des stands de babioles, objets en bois, bijoux fantaisie, vêtements, souvenirs.
Les immeubles qui entourent la place sont assez jolis, mais si certains sont bien entretenus, d’autres laissent voir des murs détériorés.
Un peu plus loin voici la synagogue Tempel, présentée comme la plus belle de la ville. La plus récente aussi, construite dans le style néo-mauresque dans les années 1860.
Hélas, mauvaise surprise à l’arrivée. Le conflit israélo-palestinien se manifeste ici sous la forme de portraits affichés sur la clôture et une grande banderole : « Bring them home now ». la porte est fermée, l’entrée semble se faire au compte-gouttes, validée par un vigile, quelques personnes font la queue. On passe notre chemin.
Nouvelle synagogue un peu plus loin, la Synagogue Kupa, Elle a été construite en 1643 grâce aux contributions des orfèvres Kazimierz (le mot hébreu « kupa » signifie la contribution des membres de la communauté), elle est de style baroque, aujourd’hui elle n’est pas ouverte aux visiteurs.
On poursuit en passant par une petite ruelle, la rue Szeroka, occupée par des boutiques de commerçants ou d’artisans, portes fermées, vétusté apparente et toujours de vilains tags. C’est – parait-il – une mise en scène pour ressembler aux devantures d’avant-guerre. Encore faut-il le savoir !
La rue s’élargit et on débouche sur une jolie place, toujours la rue Szeroka. J’ai envie de dire, enfin quelque chose de joli dans ce quartier banal, assez miséreux et, s’il est touristique, pas du tout mis en valeur.
Cette rue forme une petite place qui a longtemps été l’épicentre du quartier, des édifices importants s’y situent : la synagogue de Remuh et son cimetière, les bains publics du XVIème siècle au sous-sol de l’hôtel Klezmer Hois, le mémorial aux victimes de l’Holocauste. Héléna Rubinstein est née au n°14 de la rue.
La place est charmante, fleurie, animée, bordée de terrasses. L’alphabet hébreu est omniprésent. Sur cette place se trouve la statue de Jan Karski, résistant polonais catholique qui a donné aux alliés, dès 1942, des preuves du génocide commis par les nazis. Il a été, à ce titre, reconnu Juste parmi les nations.
Nous traversons une petite cour pour arriver à la synagogue Remuh qui n’a pas du tout l’apparence d’un édifice religieux.
Dans le vestibule, une simple table fait office de guichet, l’entrée coûte 15PLN, l’employé nous remet les tickets sous forme de billets marqués 5 et 10, ils attestent d’une donation pour la rénovation et l’entretien de la synagogue, le principal lieu de prière de la communauté juive de CRACOVIE.
La synagogue est construite vers 1558 dans le style Renaissance. Son fondateur était le marchand et banquier royal Israel Isserles Auerbach. Il l’a construite pour son fils – un érudit, un commentateur exceptionnel du Talmud, le rabbin Moïse Isserles de Cracovie, appelé Remuh.
Nous entrons dans la petite salle de prière ; nous ne sommes pas familiers du culte juif et ne savons pas interpréter les lieux, toutefois on ne peut échapper à la spiritualité de la pièce. Elle est claire et lumineuse, le plafond est peint de beaux motifs géométriques.
Quelques bancs sont tournés vers la bimah, là où se lit la Torah, ici un espace entouré d’une clôture en fer forgé fermée par une porte à double battant richement décorée. Un « autel », aron ha-kodesh, l’arche où sont conservées les Tables de la Loi, date de la Renaissance.
Passant par la salle des femmes, sans caractère, nous arrivons dans le cimetière.
C’est très étonnant, les premières tombes sont réparties le long d’une allée pavée, bien visibles, les inscriptions en hébreu très lisibles. Plus on avance dans ce grand parc, plus la végétation s’impose, allant jusqu’à masquer totalement les stèles.
En fait, il s’agit de « l’ancien » cimetière juif de CRACOVIE. Etabli à côté de la synagogue vers 1550, il est remplacé, pour des raisons de salubrité, en 1800 par « le nouveau cimetière juif », situé quelques rues plus loin. Il est le plus ancien cimetière juif de la ville.
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les occupants nazis vandalisent le cimetière, abattant les murs, volant les stèles pour en faire des pavés. Rares sont les tombes à avoir été épargnées, celle du rabbin Mojżesz Isserles Remu et ses enfants est restée intacte, la rumeur dit qu’ils auraient eu peur d’être poursuivis par une malédiction ; certains pensent que c’est l’aura de sainteté du personnage qui a épargné sa sépulture. Les rares tombes concernées sont entourées de grilles en fer forgé et font l’objet d’attentions particulières, des petits messages sont déposés, tels des ex-voto, sur ces monuments.
Vers 1959-1960 des travaux de rénovation sont entrepris, les fouilles révèlent plusieurs couches de sépultures, des tombes très anciennes, datant pour la plupart du XIVème siècle, 750 stèles et sarcophages sont retrouvés, ils sont minutieusement restaurés et exposés.
De nombreuses pierres tombales abimées et déplacées par les allemands ont pu être retrouvées et remises en place.
Les pierres (issues des fouilles ou du pillage nazi) trop endommagées et non identifiables constituent aujourd’hui, le mur du souvenir de ce cimetière si particulier.
Nous n’avons pas les codes pour une interprétation juste des stèles (écriture, lecture des symboles …) mais notre déambulation dans ces chemins est agréable, ça ressemble plus à une prairie d’herbes folles qu’à un cimetière, la végétation est presque aussi haute que les monuments mortuaires qui émergent çà et là.
Nous rapprochant de la sortie, on passe devant le Mur du Souvenir, et près de la synagogue nous trouvons un panneau présentant l’histoire du cimetière et localisant certains de ses occupants parmi les plus de 700 tombes remises en place.
Le ciel est toujours aussi bleu et rend cette promenade funèbre très agréable, presque poétique !
Nous quittons la synagogue de Remu’h pour retrouver la rue Szeroka et l’emblématique restaurant « Ariel » et sa galerie d’art. Deux jolies façades blanche et rouge reliées par une arche surmontée du chandelier à neuf branches, le lierre court sur les murs et les lettres d’inspiration hébraïque indiquent le lieu.
Le nom de « Ariel » vient de l’Ancien Testament, c’est l’un des archanges bibliques annonciateurs de grandes nouvelles et combattants du Mal.
La galerie expose des pièces d’art judaïque (ancien ou contemporain), le café-restaurant propose des concerts de musique juive.
C’est très, très joli et cet ensemble donne à la place un charme fou.
Au bout de la rue, voici la Stara Synagoga, la « vieille synagogue », la plus ancienne de Pologne. C’est la seule synagogue forteresse au monde. Elle a été construite, en briques rouges, à la fin du XVème siècle, plusieurs fois victime d’incendie, elle est reconstruite, agrandie, réaménagée jusqu’à la guerre. Elle est pillée et détruite par les nazis, laissée à l’abandon, les travaux de remise en état ne débuteront qu’en 1956 grâce à des fonds publics polonais, et depuis 1958 l’édifice religieux est devenu Musée du Judaïsme.
Nous n’entrons pas mais la contournons pour la voir sous d’autres angles, découvrant son petit jardin et un grand mur de fresques modernes.
Quelques rues plus loin, voici un très imposant bâtiment, toujours en briques, c’est le Lycée Adama Mickiewicza ; une école créée en 1902, c’est l’un des plus anciens lycées de CRACOVIE. Elle porte le nom d’un des plus grands poètes polonais. Affiliée à l’UNESCO depuis 1965, l’école met l’accent sur l’apprentissage des langues étrangères, avec la mise en place d’enseignements bilingues (français depuis 1962, anglais en 1993 et espagnol en 1997).
Pas bien loin, rue Josefa, voici une nouvelle synagogue, la synagogue Wysoka, la synagogue « haute » Une construction assez banale datant du XVIème siècle qui vaut pour l’emplacement atypique de la salle de prières située au dernier étage du bâtiment, ce qui devait la protéger … mais qui ne résista pas aux nazis !
Nous poursuivons notre découverte du quartier, passant devant des immeubles très dégradés, souvent tagués, certains semblent désaffectés.
Et voici « Judah Food Market », rue Sw. Wawrzynca. C’est, au tout début du XXème siècle, une des rues les plus industrialisées de la ville, on y produit de la vapeur, de l’électricité et de la chaleur pour la ville jusqu’en 1985.
Entre les immeubles se trouve un espace de street food, des petits stands vendant toutes sortes de « fast food », gâteaux, sandwiches, burgers et bien sûr pierogi !! Il est 13h25 et c’est bien tentant !! Sur l’un des murs de cette placette une grande fresque représentant une tête d’indien, plutôt étonnante dans ce quartier juif ! On la doit à un artiste de rue israélien, Pil Peled.
Nouvel arrêt et visite de la Basilique Corpus Christi. C’est l’une des plus grandes églises de la ville, de style gothique, elle est construite en briques à la fin du XIVème siècle. Selon la légende, un voleur aurait dérobé une sainte relique, repenti il aurait abandonné ici son larcin. Les prêtres le poursuivant auraient vu briller une lumière émanant du sol et aurait retrouvé la relique ; décidant alors de construire une église à l’emplacement du miracle…. Le quartier avait surtout besoin, à l’époque d’un nouveau lieu de culte !!
Au XVIIéme siècle, pendant l’invasion suédoise, le quartier général du roi de Suède est installé ici, l’église est dévastée, les prêtres emprisonnés, le trésor pillé. De la décoration gothique d’origine il ne reste rien, c’est pourquoi nous n’admirons que des pièces d’ornementation baroque ! une profusion de statues, ciselures, chaires, orgues en bois précieux et dorures. C’est d’une richesse inouïe !
La chaire est étonnante, en forme de bateau, soutenue par des sirènes et des poissons ! On admire les stalles des chanoines et le trône des prévôts, richement décorés et sculptés.
J’aime aussi « l’arc-en-ciel », ce bel arc qui sépare la nef principale du chœur.
Une rue plus loin nous arrivons sur une grande place, avec un bel édifice mis en valeur par un grand espace vide, nous sommes sur la Place Wolnica, c’est l’ancien Hôtel de Ville, devenu un musée ethnographique présentant la culture et les traditions polonaises.
Il faut s’imaginer cette place au XIVème siècle, quand la cité de KAZIMIERZ était l’écho de CRACOVIE. Elle est le reflet de Runek, l’emblématique place du centre de CRACOVIE, elle aussi était la place du marché, de la vie sociale et politique de sa ville. Les deux places avaient initialement quasiment la même superficie, et surtout la même organisation : l’hôtel de ville et en face la basilique, Sainte Marie pour Rynek, Corpus Christi pour Wolnica, de grandes artères pour en permettre l’accès, Grodska pour l’une, Mostowa pour l’autre. Mais lorsqu’en 1800 les deux cités ont été réunies, Wolnica a perdu sa suprématie administrative, des immeubles bourgeois ont grignoté l’espace, l’hôtel de ville victime d’incendies a été reconstruit, à la fin du XIXème siècle, perdant son allure gothique pour une architecture néo-Renaissance.
Il est beau, tout en sobriété, et sans concurrence sur cette immense place.
Au Moyen Age, la place était très animée, on y trouvait de la nourriture bien sûr, mais aussi des centaines de marchands d’étoffes, ambre, et sel (celui de Wieliczka !), maintenant la place voit parfois des foires de produits régionaux, mais surtout des concerts et des événements culturels.
Juste à côté se trouve un petit square, la statue moderne de trois musiciens fait le bonheur des pigeons, notre itinéraire dans Kazimierz se termine ici.
Nous sommes à mi-journée, il fait très beau, on décide de rentrer à l’hôtel à pied en suivant le fleuve, l’occasion de poursuivre notre découverte de la ville.
Nous suivons la rue Skaleczna vers la Vistule et arrivons devant une nouvelle église gothique en briques, Sainte Catherine d’Alexandrie (Sw. Katarzyny), l’église des turpitudes 😊 !!
La légende raconte que l’évêque de CRACOVIE, mécontent de la vie sentimentale dissolue de son monarque lui envoie un émissaire pour lui faire part de ses critiques. Ulcéré, Casimir fait noyer le messager dans le fleuve avant de se repentir quelques années plus tard. En échange de l’absolution, le pape lui impose de construire des églises en guise de repentir … Sainte Catherine sera l’une d’elles.
Sa construction commence vers 1343 et ne sera jamais achevée, néanmoins, malgré les incendies, inondations et autres agressions, l’église reste très belle … et mystérieuse ! Une des saintes les plus vénérées de l’église est Rita, la sainte des causes perdues, il parait que, dans le cloitre, un rosier fleurissait même en hiver d’une unique rose qui soulageait souffrances et maladies, les fidèles lui témoignent leur dévotion en déposant une rose à ses pieds. Et puis il y a le moine Izajasz Boner, il était capable de repérer les femmes aux mœurs dévoyées … et il parait que, désormais, si une femme « éhontée » marche sur sa pierre tombale, la pierre tremble révélant la nature de la dame !!! Brrr !!! Heureusement pour nous, la découverte de cette belle église se passe sans intervention divine !
Nous poursuivons ensuite notre chemin vers le fleuve … pour trouver encore une église, ou plutôt un grand complexe religieux autour de l’église Na Skalce (l’église « sur le petit rocher »).
Situé au bord du fleuve, sur un promontoire, comme le château de Wawel (on continue le parallèle CRACOVIE/KAZIMIERZ !) ce beau sanctuaire est un des plus anciens de Pologne.
Sa légende commence en 1079, avec le martyre de l’évêque de CRACOVIE, Stanislaw de Szczepanow. Suite à un différend, le roi Boleslaw II le Hardi le condamne à être décapité (il aurait même participé à l’exécution, coupant sauvagement les membres du prêtre). Le corps disloqué est exposé sous la surveillance de deux aigles. Mais la nuit venue, une lueur bizarre attire les curieux qui voient un corps indemne, on l’enterre sur place ; il sera ensuite déplacé au château de Wawel. La malédiction va s’abattre sur le roi sanguinaire qui sera déchu, puis exilé, et la Pologne divisée. Le malheureux évêque est canonisé en 1253 et il devient le saint patron de la ville et du pays.
Au XVème siècle, église et monastère sont confiés à l’ordre religieux des frères Paulins.
Durant l’occupation suédoise du XVIIème siècle l’église est détruite.
L’église actuelle a été construite au milieu du XVIIIème siècle, elle prend alors son nom de Basilique Saint Michel Archange et Saint Stanislas l'Évêque et le Martyre ou Basilique des Paulins (sw.Michala Archaniola i Stanislawa BM).
Pour nous c’est un magnifique édifice « vanille-fraise avec topping pistache » !! La grande façade est blanche, beige avec des décors roses et les clochers surmontés de clochetons verts sur fond de verdure et de ciel bleu, c’est très joli !
Nous allons voir la fontaine miraculeuse de St Stanislas. L’eau est potable, chargée en minéraux, elle soignerait les maladies des yeux et de la peau !! On la goûte du bout des doigts, elle est infecte … Un très mauvais goût d’égout !! … Mais nous ignorons alors qu’elle devrait ses vertus curatives à ce que les aigles surveillant l’évêque martyr y auraient jeté les morceaux du corps supplicié et c’est dans ce bassin qu’ils se seraient régénérés … Avertis, nous ne nous serions pas risqués à tester ses bienfaits !! Après cette expérience nous allons admirer ce beau monument datant du XVIIème siècle.
Avant d’entrer dans l’église nous allons voir la statue de Jean-Paul II, l’enfant du pays ! La statue est simple et jolie.
La basilique maintenant, sa décoration intérieure est très chargée, du baroque dans toute sa « splendeur » ! Beaucoup de bois et marbres sombres, une débauche de dorures, une multitude de statues et ornementations !
Nous ressortons sans aller voir la crypte où sont enterrés d’illustres polonais.
Dans le parc se trouve, depuis 2008, « l’Autel des Trois Millénaires », sur une grande estrade, sept piliers et sept statues modernes de saints et saintes (Stanislas, Jean Paul II, Adalbert, Faustyna, Jadwiga, Jan Kanty et l’abbé Augustyn Kordecki). C’est plutôt incongru, pas très beau … de hautes colonnes séparées aujourd’hui par de grandes voiles blanches, devant les saints en posture de pénitents, on dirait des poteaux d’exécution, c’est très dépouillé, contrastant avec le reste du site.
Nous voici maintenant sur la grande promenade qui longe le fleuve. Derrière nous la belle basilique, parfaitement mise en valeur dans cet écrin de verdure et sous le ciel bleu azur.
Il fait un temps merveilleux, pas un nuage, et il fait très doux
Notre promenade est très agréable, au loin nous apercevons notre hôtel. On s’installe dans l’herbe quelques minutes pour se reposer … comme tout le monde !!
On rentre à l’hôtel après cette bonne journée de marche … et allons nous détendre au spa de l’hôtel !!
Pour notre dernier dîner à CRACOVIE, on ne veut pas errer ou mal tomber ; on retourne à celui d’hier qui nous a tellement plu !
Demain, avant de repartir, nous avons programmé la visite de la cathédrale du château et sa crypte funéraire. Ensuite …. Hélas, il sous faudra quitter cette si belle ville.
Et si les meilleurs moments de la journée étaient la petite pause au soleil après la balade, le spa et le restaurant !!!
Nous avons été déçus par la visite de Kazimierz, des choses à voir , certes, mais une impression d'abandon assez bizarre.
NOVOTEL KRAKAW CENTRUM : pour la dernière .... avec, en bonus, le passage par le spa !!!
Pour une deuxième fois : Restaurant PIWNICA POD KOMINKIEM : Le cadre nous avait enchanté, le personnel était charmant, et la cuisine très bonne .... Alors, nous y revoià !!
Ce soir il fait frais, les braseros sont les bienvenus ! Nous nous installons ce soir encore dans l’agréable petite cour.
En entrées, nous choisissons une pomme de terre cuite servie avec du fromage frais aux herbes et du bacon, c’est très joliment présenté ; et un oscypek, le fromage de montagne fumé que nous avons dégusté lors de notre excursion, il est servi avec une sauce aux cranberries, c’est très bon.
Ensuite, nous testons un pavé de bœuf au crumble d’herbes, pommes de terre et salade, et un filet de poulet sauce au thym, accompagné d’un gratin de pommes de terre et de petits légumes croquants. On se régale vraiment, c’est savoureux et les portions sont généreuses.
On termine par des desserts, brownie avec sauce et glace à l’orange, c’est aussi beau que bon, et une pomme cuite et son crumble, sauce cerise vanille et boule de glace, moins joli mais très bon.
On repart, comblés !