Il s'agit de la passionnante lecture de la correspondance échangée entre Paul ROULIER-DAVENEL et son
ami, Sacha GUITRY.
Si le grand Sacha a marqué la littérature et la mémoire collective, qui se souvient encore de l'obscur Paul ROULIER-DAVENEL,
écrivain médiocre et sans succès ?
La scène du théâtre Tristan Bernard ; deux pupitres, deux lecteurs : Jean-Laurent COCHET et Pierre DELAVENE. On ne peut plus sobre et dépouillé, entre eux le portrait du grand homme, toute notre
attention se focalise sur les mots.
Quelle verve, quel esprit ... quelle acidité dans les propos et l'habilité avec laquelle ils sont livrés ! On se délecte de cette lecture, c'est vif, incisif, et pas si bête. Le pauvre Paul n'est
finalement peut être pas si bête, il a la langue bien acérée quand il s'agit de décrire le petit monde qui l'entoure, celui du théâtre, les femmes de sa vie, et les critiques .... ah! la tirade
sur la critique ... pas étonnant que celui-ci se soit si bien entendu avec celui-là !!!
Sacha GUITRY nous abuse, une fois de plus. Il nous manipule par cette vilaine usurpation ; et règle, l'air de rien, ses vieux comptes, incognito !
Et , l'air de rien, les deux comédiens, sous couvert d'une lecture anodine, se livrent à une jolie joute oratoire ; tout en sobriété, pas de démonstration de l'aîné, pas de déséquilibre entre eux
; ils se renvoient la balle, se coupent, s'apostrophent avec naturel et légèreté, pas du tout pompeux !
Un regret, un seul .... le spectacle ne dure qu'une heure ... c'est bien trop peu !!!!