DIPLOMATIE

Paris – août 1944.

La nuit a été longue pour le général von Choltitz, quelques dernières mises au point et il donnera l’ordre de faire exploser Paris pour répliquer à l’avance des alliés.

Entre alors en scène le Consul de Suède, Raoul Nordling, qui va se faire l’avocat de la ville.

S’engage alors une guerre d’arguments entre le militaire inflexible et le fin diplomate.

Spectacle éblouissant !

Le texte de cette rencontre historique imaginée par Cyril GELY,  est passionnant, intelligent, grave, drôle parfois, subtil toujours. Construit comme une partition, il ne tolère pas de fausses notes, chaque mot est essentiel ; le moindre silence, chaque respiration comptent et c’est  là qu’entre en jeu la virtuosité de la mise en scène de Stephan MELDEGG, imperceptible et pourtant si forte, si bien orchestrée, qui parvient à conserver l’équilibre entre les deux monstres en présence, chacun dans un registre aux antipodes de l’autre.

Doux, fin, habile, André DUSSOLLIER est le négociateur pacifique qui va tenter de faire fléchir l’ennemi par sa plaidoirie.

Quelle aisance, quelle justesse, quelle élégance … quel talent (mais qui en douterait encore ?) ; André DUSSOLLIER est formidable dans ce beau rôle.

Mais face à lui, il y a Niels ARESTRUP, le « méchant », l’incorruptible qui va commettre le pire. Et il est époustouflant ! remarquable ! magnifique ! Il EST ce général qui sert son Führer.

Plusieurs fois pendant cette représentation, ce spectacle, je me suis forcée à revenir à la réalité pour admirer, apprécier, savourer tout le bonheur que le Théâtre peut offrir, ce que ces deux formidables comédiens peuvent nous donner ! merci Messieurs ! Assise au premier rang, je n’ai rien perdu de vos prestations, et je vous ai quittés éblouie et reconnaissante ; vous servez avec votre talent et votre fougue ce texte brillant qui tire son relief de vos personnalités.

Un moment merveilleux.