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Nous voici à la "Fondation Cartier pour l’art contemporain" pour découvrir une exposition consacrée à Ron MUECK.
Je ne connaissais pas du tout cet artiste australien avant de voir l’affiche de l’exposition et d’être interpellée par cette femme soulevant sa charge de branchages, curieuse quant à sa posture, intéressée par la finesse et la justesse de la représentation.
Nous y voici donc.
Cette exposition est, pour moi, tout à fait déroutante. Il n’y a que neuf œuvres exposées … on pourrait crier au scandale … mais elles sont si étonnantes qu’on n’en voudrait pas davantage ! la qualité compense la quantité !!
Un assez long documentaire complète parfaitement l’exposition, montrant l’artiste à l’ouvrage, nous donnant quelques clés de la réalisation de ces étonnantes sculptures, ahurissantes de vérité.
Alors, que peuvent bien avoir de si exceptionnel les œuvres de Ron MUECK ? Ce sont le plus souvent des personnes, dans des postures quotidiennes, intimes, représentations hyperréalistes en silicone. L’exactitude de la reproduction de ses sujets est stupéfiante mais par la magie d’échelles singulières il bouscule l’image et sort du réel !
On est attirés comme par un aimant vers chaque œuvre, pour tout voir, examiner, ne rater aucun détail … la parfaite exactitude d’une posture, d’une expression, une veine, un poil, une ride, … on surveille les poitrines pour voir si elles se soulèvent !!
Pour chacune des pièces exposées, on construit, malgré soi, une histoire autour de ces personnages … et c’est merveilleux ! Dans notre imaginaire, ces personnages prennent corps et vie ! Un peu comme pour les tableaux d’Edward HOPPER, on tisse un scénario à partir de chaque situation …
Et si, au premier abord, on se sent frustré par le si petit nombre exposé, le temps qu’on passe à les détailler et toutes les émotions qu’elles suscitent comblent ce manque et on quitte, à regret, cette magnifique et bouleversante exposition.
On part avec le souvenir de ce vieux couple aimant, de cette femme qui ploie sous la charge sans faiblir, de cette mère absorbée par ses tracas dévorée des yeux par son bébé qui ne demande qu’un regard … et puis il y a ce jeune homme qui s’étonne, comme nous de sa blessure, ces deux gamins qui cachent un émoi, cet homme perdu sur son bateau, celui retrouvé « cloué » au mur, … et ce visage énorme endormi … j’ai construit mes histoires, vous ferez les vôtres ! sinon, vous vous réfugierez devant ce poulet pendu à son crochet ! qui n’attend plus rien !!! … un plat et un four, peut être !!!
Un long documentaire est donc consacré à l’artiste, on le voit au travail … on comprend mieux les étapes de la réalisation de ces œuvres… on refait un tour pour essayer de les regarder d’un œil plus « technique » !!
Peine perdue, le charme opère encore ! Il ressort de tous ces personnages comme une tristesse, une grande mélancolie … une folle poésie !
Il faut aller voir cette exposition insolite, déroutante, époustouflante, et magnifique !
Voici un aperçu de celle qui m'a le plus touchée, "juste pour que vous compreniez" comme dirait une jeune amie !
Et puis avant de partir, il faut faire un tour dans le petit jardin sauvage qui entoure le bâtiment de verre de la Fontation.