Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Aujourd’hui on quitte SEVILLE pour CORDOUE – CORDOBA. Nous avons réservé via internet les places de train et la visite guidée. Et nous avons cherché sur internet les horaires de bus pour aller à la gare, c’est beau le progrès !!
Quand nous partons prendre notre bus vers 6h30 il fait encore nuit noire et très frais, personne dans les rues … du jamais vu, même tard le soir … jamais aussi sombre, ni aussi frais, ni aussi désert ! une découverte … touristique … ethnique, presque !
On arrive rapidement à la gare, le temps d’un petit déjeuner et dès que le quai est affiché on descend rejoindre la voie dans cette belle et grande gare. Quel plaisir de monter dans ce joli wagon tout neuf et très confortable.
Le train part juste à l’heure (7h40), et le contrôleur passe vérifier les billets juste après.
Ce train est omnibus jusqu’à CORDOUE (les trains directs étaient beaucoup plus chers ! et les quelques minutes gagnées ne justifiaient pas la différence de prix). Un écran nous informe sur les conditions de notre parcours : stations, température (il fait 21°) ou vitesse.
A peine sortis de SEVILLE, et nous voici en pleine campagne, on traverse des champs de maïs. Premier arrêt à LORA DEL RIO, une petite ville espagnole comme dans mes souvenirs d’enfance, blanche, avec des maisons basses et trapues et des forêts d’antennes sur les toits.
Après les champs de maïs, place aux arbres fruitiers, c’est résolument une région agricole car nous voyons aussi des ânes et des troupeaux de moutons, et ça et là des petits villages éparpillés dans la campagne.
POSADA, maintenant ce sont des champs de tournesols … aperçus à 159 km/h.
8h55 – CORDOBA CENTRAL, avec trois minutes d’avance !
Un petit tour à l’Office du Tourisme de la gare pour y récupérer une carte et quelques informations et nous voilà partis dans CORDOBA vers notre lieu de rendez-vous, une agence de voyage près des remparts à l’entrée de la vieille ville.
Nous traversons de très jolis jardins, los Jardines de la Agricultura, un joli parc, puis los Jardines de la Victoria, une belle promenade bordée de palmiers, il fait 25°, ça monte tranquillement, il n’est encore que 9h20 ! la ville est fraiche et calme à cette heure-ci.
Nous avons rendez-vous à 10h25, nous prenons donc tout notre temps pour longer ces jardins et maintenant ces remparts.
Un petit bassin en escalier est aménagé sur la petite promenade piétonne que nous suivons, de jolies maisons donnent sur cette rue avec une vue privilégiée. C’est une agréable entrée en matière, nous sommes déjà conquis.
Nous nous présentons à l’agence, aucun problème avec notre réservation, tout est parfaitement organisé.
Quand notre groupe est au complet, nous partons enfin, nous sommes une douzaine, dont une poignée de new yorkais … et deux français !
Notre guide nous regroupe devant la statue d’Abu Al Walid Muhammad Ibn Ruchd, AVERROES en latin, un philosophe espagnol musulman du XIIème siècle, né et enterré à CORDOBA. L’occasion de souligner la grande ouverture d’esprit de cette ville, dans laquelle les communautés musulmanes, juives et chrétiennes ont, un temps, cohabité ; influencées par les grands philosophes, c’est SENEQUE que nous retrouverons un peu plus loin.
Corduba romaine, la Qurtuba musulmane et la CORDOBA chrétienne. Depuis l’antiquité, CORDOBA a brillé dans le paysage andalou, capitale régionale dès l‘époque romaine, devenue émirat elle s’affranchit de Damas et gagne définitivement son indépendance politique et religieuse en 929 avec son nouveau statut de califat. C’est l’époque de son apogée, pendant un siècle CORDOBA jouit d’un développement exceptionnel, devenant la ville la plus peuplée d’Europe, modèle de tolérance, d’urbanisation et de culture. Les vicissitudes politiques et religieuses amorcent le déclin jusqu’à la Reconquista qui va redessiner la ville, remplacer les synagogues et les mosquées par des églises, imposer un nouvel art, celui de la Renaissance.
Mais le cœur de CORDOBA reste le magnifique témoignage de l’Histoire, et devient, en 1994, patrimoine de l’Humanité.
Après un petit salut à SENEQUE, nous pénétrons dans la vieille ville par la Puerta de Almodovar, une porte fortifiée arabe construite au XIVème siècle, donnant accès au quartier juif, la Juderia, des petites plaques dorées au sol en délimiteraient les contours.
Nous sommes dans un réseau d’étroites petites ruelles blanches pavées avec les tout petits galets ronds du Guadalquivir, la palme de la patience pour les bâtisseurs … de l’inconfort pour la marche (petits talons ou tongs à proscrire). Le guide nous conduit, à travers un petit passage presque confidentiel, jusqu’à une jolie cour, un patio bordé de belles maisons à arcades de deux étages. Depuis 1960, un marché artisanal se situe ici, ZUCO, Mercado de Artesania, il reprend l’idée du souk, avec des artisans à l’ouvrage, prêts à répondre à nos questions, ils travaillent le cuir, l’argent, la céramique. Nous allons regarder le travail d’un cordonnier (le nom même de sa profession vient d’ici, étymologiquement « cuir de Cordoue »), nous lui demandons si ses cuirs sont espagnols, hélas, les peaux arrivent en majorité d’Argentine, mais elles sont travaillées ici.
La cour est très jolie, couverte par les voiles que nous avons déjà vus à SEVILLE, dotée d’une grande fontaine, et les murs garnis d’une multitude de joyeux petits pots de fleurs bleus. C’est la mode à CORDOBA, c’est même un mode de vie, une tradition : tous les ans, depuis 1921, au mois de mai, il y a, en ville, un concours de patios ; les jardins s’ouvrent, révèlent leurs trésors amoureusement cultivés, jusqu’à 1000 pots de fleurs dans un seul jardin !
Ici nous n’en sommes pas là ! Nous allons ensuite sur la toute petite Plaza de Tiberiades devant la statue de Rabbi Moshé Ben Maïmon, MAÏMONIDES, médecin et philosophe cordouan du XIIème siècle, il est contraint de fuir au Maroc après la chute du Califat, pour les juifs c’est l'époque de la conversion ou de l’exil. Il gagne ensuite l’Egypte et devient le médecin du Sultan SALADIN. Il est emblématique de la CORDOBA almohade.
Voici maintenant une grande place, Paseo de la Ribera. D’ici nous avons un bel aperçu de ce qu’avait dû être jadis la grande forteresse dont la surface était autrefois bien supérieure à celle que le palais occupe maintenant. Remparts, tours délimitent ce secteur. Sur la même place se trouvent les grands baños del Alcazar qui datent du Xème siècle, éléments incontournables des palais musulmans.
Notre petit groupe est attentif et studieux, des questions sont posées à notre guide qui répond, comme pour ses commentaires, en espagnol, anglais et français, nous ne sommes que deux, mais à chaque intervention, il s’excuse auprès des autres participants et s’adresse à nous pour les explications comme pour faire le relais des questions posées.
Il est un peu plus de 11h30. Nous allons maintenant visiter l’Alcazar – la forteresse. Il s’agit de l’Alcazar de los Reyes Cristianos dont on doit la construction à Alphonse XI au cours du XIVème siècle (1328). En 1236, les chrétiens ont reconquis CORDOBA, et ce palais va être bâti en ne conservant qu’une partie de ce qui subsiste des constructions maures. Un peu plus d’un siècle plus tard, Ferdinand et Isabelle en feront leur résidence pendant huit ans. Le palais a aussi été le siège de l’Inquisition. Il deviendra garnison pour les troupes napoléoniennes, et prison. Mais deux événements capitaux vont marquer son histoire, le faire entrer dans l’Histoire : c’est ici que le couple royal reçoit Christophe Colomb en 1486, refusant une aide qui ne sera accordée qu’en 1492 à GRENADE, tout juste reconquise ; et justement, c’est ici qu’est décidé l’ultime assaut sur GRENADE qui verra la chute définitive du règne musulman en 1492.
Nous ne visitons pas l’intégralité de cet Alcazar, nous ne verrons qu’une grande salle, ancienne chapelle du palais, où sont exposées des mosaïques romaines retrouvées pour la plupart Plaza de la Corredera à l’occasion de récents travaux.
Nous nous arrêtons aussi devant un riche sarcophage datant du IIIème siècle après J-C, taillé dans un bloc de marbre, une pièce magnifique.
Par la fenêtre nous pouvons voir la cour du palais, un grand espace de fouilles, c’est le Patio des Femmes, différentes datations sont relevées, de l’Antiquité à la Reconquista, et des éléments, bien sûr datant de l’occupation maure.
Mais nous allons pouvoir passer beaucoup de temps à découvrir les magnifiques et étonnants jardins de cet Alcazar. Des jardins conçus sur le modèle arabe : différents degrés avec de longs bassins, de grandes allées, des fontaines et des massifs fleuris.
La première révélation est cet interminable bassin bordé d’arbres taillés avec précision et dont la perspective mène à une grande statue composée de trois personnages : c’est la rencontre de la Reine Isabelle II, du Roi Ferdinand avec Christophe COLOMB. C’est le Paseo de los Reyes (la promenade des Rois). Pas facile de prendre une photo sans un intrus … il faut être patient.
Tout autour de nous les jardins sont magnifiques, des petits buissons rectilignes canalisent une profusion désordonnée de fleurs de toutes les couleurs.
De grands ifs sont taillés en hauts cylindres, une petite niche au pied de l’un deux … tout le monde cherche à s’y faire photographier … on échange nos bons services.
Puis d’autres jardins, des escaliers, de longues bandes de fleurs, des joyeux jets d’eau sautillants, des haies qui cachent un instant la vue … et de belles fontaines …
Notre guide a réuni son groupe, il en profite pour nous apprendre comment reconnaitre, au premier coup d’œil, un oranger classique d’un oranger « amer », si la feuille est en une seule partie, l’arbre donne des oranges douces, à manger ; si la feuille a l’air d’être double, avec deux parties superposées, on a affaire à des oranges amères plutôt destinées aux confitures.
Nous délaissons, maintenant, l’Alcazar pour nous diriger vers la Cathédrale, la Mezquita de CORDOBA. Mais avant un petit arrêt sur une nouvelle place, occupée par une haute colonne, le Triunfo de San Rafael, saint qui, à défaut d’en être le patron, est le protecteur de la ville.
Au-dessous de cette esplanade court le Guadalquivir enjambé par le Puente Romano. La construction primitive date bien de l’Antiquité, maintes fois remaniée depuis.
Maintenant place à la cathédrale, la Mezquita. Disons-le tout de suite, ça va être le choc de la journée, l’une des plus belles visites de nos vacances ; à la fois surprenante et éblouissante …
Pour le moment nous sommes sur le parvis, entre le Palais Episcopal et les hauts murs de ce qui est un édifice religieux majeur. C’est assez décevant pour l’instant, on a l’impression de longer les murailles d’une citadelle dont le seul attrait serait les portes cloutées dorées de style tout à fait musulman.
Bon, allez, on visite !
Une clé est indispensable avant d’entrer : depuis les temps immémoriaux lieu de culte ; en 785 la première mosquée est construite ici, elle est agrandie au fur et à mesure des nécessités dues à l’augmentation de la population ; jusqu’à la Reconquista où elle est convertie en église catholique. La révolution majeure va se faire à partir de 1521, on va transformer cette grande Mezquita en Cathédrale.
Jusque là rien de bien exceptionnel par rapport à ce que nous avons vu à SEVILLE.
Entrons … non pas dans la mosquée-cathédrale, mais, suivant l’ordre musulman, dans ce qui fut le jardin des ablutions maintenant Patio de los Naranjos, on sait que dès le XIIIème siècle cette cour était plantée de palmiers, les orangers sont arrivés au XVème, les oliviers et les cyprès n’ayant fait leur apparition qu’au XVIIIème ; donc si la topographie et la destination de cette grande cour ont changé au fil du temps, la végétation reste fidèle à son passé. Cet immense patio ne laisse toujours rien présager de ce qui nous attend : de grandes fontaines, une grande variété d’arbres, de grands bâtiments, de longues galeries d’arcades, et une grande tour.
Elle est l’exemple même de ce qui s’est passé ici ; c’est l’ancien minaret qui a été transformé en clocher dont l’aspect actuel date du XVIIème siècle ; et qui est surmonté par une statue de … Saint Raphael !
Entrons … maintenant dans cet « édifice », par une de ces superbes portes en bois au dessin si complexe.
Et le coup de foudre est immédiat, nous sommes au milieu d’une forêt de colonnes de marbre couronnées d’arches doubles rouges et blanches. C’est magnifique, il faut imaginer ce vaste espace infini, dans la pénombre, et à perte de vue ces lignes fines qui s’élancent vers ces arcades colorées ; je n’ai jamais rien vu de pareil. Ça dépasse l’entendement, on croit pénétrer dans une église catholique et on se retrouve dans un décor typiquement musulman ; on cherche un autel, une nef, on ne rencontre que ces piliers … en marbre aux chapiteaux antiques, corinthiens … on perd ses repères … et on se perd tout simplement dans ce dédale.
Alors nous allons suivre un chemin chronologique pour aller à la rencontre de cette merveille.
Nous commençons par les nefs d’Abd Al-Rahman Ier (VIIIème siècle), CORDOBA est capitale d’Al-Andalus, sa mosquée doit être un brillant sanctuaire. La construction se fait sur les vestiges de l’ancien temple chrétien, la basilique Saint Vincent.
Le décor est stupéfiant, le long de la muraille, sous ces voutes arabes des petites chapelles chrétiennes fermées par de hautes grilles en fer forgé. Et puis, une étonnante perspective, nos colonnes laissent place un instant à une claire façade Renaissance, puis le décor musulman reprend de plus belle, avec des arches ciselées et le retour à la pénombre.
Le « passage » lumineux est l’ajout d’Al-Rahman II, au IXème siècle. Mais ce grand mur blanc incongru est le premier indice de ce qui nous attend, c’est le fond du chœur de la cathédrale !
Retour à un environnement plus mystique, c’est l’agrandissement d’Al-Hakam II, au Xème siècle. Ici la stupeur vient d’en haut : les merveilleuses arches polylobées qui s’entremêlent élégamment et les magnifiques coupoles ajourées pour laisser pénétrer la lumière, richement colorées. C’est simplement magnifique ! Magique ! Tant de finesse et de légèreté apparentes grâce à des prouesses architecturales.
C’est l’époque de la splendeur cordouane, le Califat, ici on ne recycle plus les matériaux comme dans les précédentes parties, ici on construit avec des matériaux nobles pour des pièces remarquables tel ce superbe mihrab. C’est quand même tout à fait exceptionnel de voir une telle merveille dans une cathédrale, la niche de l’imam au chœur de la maison de Jésus ! Ce mihrab est magnifique, la jolie porte entourée d’une superbe mosaïque byzantine, une des plus belles du monde, s’ouvre sur la petite niche. On ne peut pas approcher, seul un photographe, qui doit être professionnel a été autorisé à franchir la grille.
Et nous voici, pour finir, dans la dernière extension de la mosquée, celle d’Al-Mansûr au Xème siècle. Un très grand espace qui double presque la superficie existante. Elle est loin d’être aussi jolie que le reste, très banale, une succession de piliers grossiers, taillés par les artisans arabes qui signent leur travail (309 signatures sont répertoriées) ; sa construction ne répond plus à une exigence démographique, mais à un sentiment mégalomaniaque, le souverain veut faire une démonstration de son pouvoir remis en cause. Elle parait pourtant bien pauvre par rapport à ses voisines.
La chronologie et la topographie posées ; où se manifeste donc la fameuse cathédrale ?
En 1236, Ferdinand III entre dans CORDABA conquise, la mosquée revient au sein de l’Eglise sans grandes modifications. C’est en 1523 que les grands travaux vont commencer, en sacrifiant plus de 400 belles colonnes des anciennes constructions, les architectes espagnols vont purement et simplement inclure une cathédrale en forme de croix latine dans ce qui fut la plus belle des mosquées. Ainsi va naitre cet ajout de marbre utilisant les volumes arabes. Et c’est encore une pure merveille !
La chapelle, baroque, est somptueuse, en face d’elle, c’est le chœur que j’ai préféré, avec ses orgues monumentales et ses stalles en acajou finement travaillées. L’ensemble raconte l’ancien Testament, tandis que chaque siège rend hommage à un martyr (reconnaissable, je l’apprends, à la feuille de palmier qu’il tient dans sa main gauche). Les bancs du transept sont eux marqués du clocher-minaret de la cathédrale.
Quel foisonnement de petites merveilles ! La juxtaposition des architectures maure et chrétienne dans les colonnes, ces magnifiques peintures Renaissance, ces lourdes statues de marbre, cette éblouissante coupole ! Une merveille !
Notre visite guidée se termine ici. Il est 13h45. Le temps d’échanger quelques mots avec notre accompagnateur, nous lui demandons conseil pour la suite de notre visite de CORDOBA. Il nous indique un itinéraire assez précis de ce qu’il ne faut pas manquer dans sa ville. Nous pouvons profiter maintenant autant que nous le souhaitons de cette merveilleuse mosquée/cathédrale.
On refait bien sûr un tour général, l’occasion de revoir la chapelle de Sainte Thérèse et son trésor, un ostensoir en vermeil, or et argent de 200 kg qui est porté lors des processions religieuses dans la ville ; cette chapelle est juste à côté du mihrab.
On jette un coup d’œil aux petites chapelles installées tout autour de l’édifice, elles ont été acquises par de riches familles cordouanes pour manifester leur foi ou s’y faire enterrer.
Nous retournons ensuite dans le Patio de los Naranjos, toujours aussi beau. Du haut du clocher, c’est Saint Raphael qui nous salue et nous engage à poursuivre notre visite de sa ville.
Il est 14h10 quand nous franchissons la porte de ce surprenant édifice.
Nous voilà livrés à nous même dans CORDOUE ! Et une priorité va vite s’imposer à nous : on a faim !!! Il est loin le petit déjeuner sévillan ! Alors, tout en se promenant dans les petites rues du centre ville on se cherche une table.
On trouve un joli petit restaurant qui propose un menu bon marché.
On trouve un joli petit restaurant qui propose un menu bon marché. Je vais gouter une spécialité de la ville, le flamenquin, un rouleau de jambon farci de viande et pané, rien de bien exceptionnel mais au moins j’aurai testé ! Je me fais plaisir en commandant un gazpacho … le projet couvait depuis le départ !
Cette petite pause est bien agréable, et reposante !
On repart à 15h05 à la découverte de CORDOBA. Direction plaza de las Tendidas dans la ville moderne. C’est l’une des places les plus vivantes de la ville, entourée de jolis immeubles.
Une avenue plus loin, voici des vestiges antiques, onze colonnes dressées (restaurées) voilà ce qui reste de ce qui fut le forum de la ville. Il est clair que le site est en cours d’aménagement.
Encore un petit effort, un gros, sous ce soleil de plomb … de lave !! Voici la grande plaza de la Corredera, celle des mosaïques de ce matin ! Dans l’Antiquité, c’est l’entrée de l’amphithéâtre qui se trouvait là, d’où l’importance des vestiges retrouvés à l’occasion des fouilles pratiquées au moment de la rénovation de la place ! C’est une belle place fermée « à l’espagnole », avec ces longues maisons à étages et longues galeries à arcades, un exemple unique en Andalousie.
Cette grande place permettait d’organiser de grandes manifestations plus ou moins festives … des cérémonies religieuses jusqu’aux exécutions … et à partir du XIX, on peut y assister à des corridas.
Il fait 37° sur cette place. On décide, pour mieux l’apprécier, de s’installer à l’une des très nombreuses terrasses qui occupent les galeries sous les arcades. C’est un monde assez particulier que tous ces petits bistrots les uns sur les autres, avec une faune un peu spéciale !
Bien, prochaine destination recommandée par notre guide, la Plaza del Potro (la place du Poulain). C’est une jolie petite place pittoresque, blanche et ocre. Cette vieille place médiévale tire son nom de la petite fontaine qui occupe son centre … ornée d’un petit cheval.
Il est 16h30, nous sommes à présent juste à côté du Guadalquivir, pourquoi ne pas le traverser pour avoir une vue d’ensemble de la ville et revenir vers le centre par le Puente Romano ? Quelle excellente idée ! L’occasion d’étendre un peu notre vision de la ville ; il ne fait encore que 39°, la température idéale pour une petite marche en plein soleil !
Nous voilà donc partis vers le Puente Miraflores qui enjambe le fleuve ; un pont tout à fait banal mais qui nous offre une belle vue sur le Puente Romano.
L’arrivée sur l’autre rive n’est pas très attrayante, tout à fait décevante même. Une grande promenade est aménagée le long du fleuve entre les deux ponts, mais elle n’a pas l’air terminée, en tout cas son agencement laisse à désirer, de grandes allées, de grandes pelouses, mais les bancs sont très rares et les arbres (qui donneraient un peu d’ombre et de charme) absents, c’est dommage.
On part un peu au hasard, nous guidant par le fleuve ; je n’ose même pas imaginer combien il fait sous le soleil au zénith ! On est partagés entre le plaisir de cette promenade et l’épuisement qui commence à gagner les troupes !
Heureusement, en arrivant vers le pont Romain, la vue se dégage et la vieille ville apparait ; la cathédrale émerge au-dessus des maisons et de la végétation.
De l’entrée du pont la vue est encore plus jolie, on distingue bien la colonne de Saint Raphael, l’Arc de triomphe à peine vu ce matin, le palais épiscopal et bien sûr la Mezquita.
Nouvelle traversée du fleuve, beaucoup plus intéressante ; nous approchons de la vieille ville, et sur la gauche du fleuve nous voyons les Sotos de la Albolafia, un petit ensemble d’îles concentrées entre ce vieux pont et celui de San Rafael, maintenant réserve ornithologique. C’est très curieux de voir ces ilots fleuris caillouteux. Ce qui est encore plus surprenant ce sont les vestiges des anciens barrages et ces moulins abandonnés au milieu du fleuve, ils datent de l’époque musulmane, une grande avancée technologique pour la région, puis pour l’Europe entière qui ne connaissaient alors pas le principe du moulin.
Le vieux pont est piéton et il n’y a pas foule à cette heure-ci ! Au milieu du pont, une statue particulièrement honorée, c’est bien sûr celle de Saint Raphael.
Nous entrons dans la vieille ville en nous payant le luxe de passer sous l’Arc de Triomphe de la Puerta del Puente, il n’a rien d’antique ; c’est une construction de la Renaissance, il s’intégrait alors aux murailles de la ville et portait le nom de Puerta de Algeciras, puisque la route s’ouvrait vers le Sud. Il n’a acquis que récemment cette allure imposante, une fois débarrassé des bâtiments qui l’étouffaient !
Un petit effort pour retourner voir la fameuse statue de Saint Raphael, El Triunfo. De là nous allons trainer dans les petites rues de la Juderia, nous voulons faire quelques emplettes avant de partir, et nous avons largement le temps de flâner encore, notre train n’étant qu’à 20h15. Il est 17 heures.
On se promène avec beaucoup de plaisir dans ces petites rues blanchies à la chaux et souvent décorées de petits pots de fleurs.
Une chose nous surprend énormément c’est la rareté des marchands d’articles de cuir, pour nous CORDOUE est la capitale du cuir, et curieusement nous n’en voyons pratiquement pas, et on se méfie de celui exposé dans les « boutiques à touristes » qui doit arriver de Chine !
Ce coin là de CORDOBA est vraiment charmant, on se retrouve, dans ce dédale, devant le marché artisanal de ce matin. Nous avons fait quelques achats en cours de route, on va tranquillement prendre le chemin de la gare, choisissant de passer par la ville plutôt que de longer les remparts, l’occasion de voir de nouveaux monuments.
Nous avons bien fait car voici l’église de San Juan de los Caballeros, une drôle de petite église qui laisse perplexe : un portail néoclassique avec fronton et colonnes « antiques », un buste du Sacré Cœur plutôt baroque … et un minaret du Xème siècle, qui, exceptionnellement, n’a pas été transformé ; même s’il est devenu le clocher de cette église, son apparence est restée intacte.
Nous sommes maintenant à côté de l’église San Nicolas de la Villa, une construction très austère du XIIIème siècle, remaniée au XVIIIéme (sans lui ajouter plus de fantaisie !). Elle fait partie des églises dites « Fernandines », car construites sous Fernando III, appelé « Le saint » pour être entré en triomphateur dans CORDOUE en faisant passer la Croix de Jésus avant ses bannières. La plupart de ces églises seront bâties sur l’emplacement de mosquées.
Nous passons ensuite devant le Grand Théâtre de CORDOUE, un petit bâtiment du XIXème siècle.
Voici maintenant la grosse église San Hipolito. Construite à partir de 1343, sous le règne d’Alphonse XI qui est enterré ici, ainsi que Ferdinand IV. Les sépultures des monarques étant dans la chapelle royale de la cathédrale-mosquée, mais elles sont transférées ici en 1736. Porte close … on continue !
Il est bientôt 19 heures, et nous revoici dans les grands jardins de la Agricultura, déjà traversés ce matin. Une petite pause s’impose avant de gagner la gare, et de reprendre notre train pour SEVILLE.
Au cours du trajet nous aurons le plaisir d’assister au coucher du soleil.
On arrive à SEVILLE avec un peu de retard, on reprend le bus vers la Plaza de la Encarnacion.
Après une si grande et belle journée, un festin serait le bienvenu ! …. Mais, fatigués, on ne va pas se montrer trop difficiles ; troquant le régal pour le pittoresque ! … et on va être servis !!
Voilà, fin d’une très belle journée. CORDOUE nous a enchantés, surtout la Mezquita ; et nous avons aimé nos balades en ville.
Nous sommes à l’hôtel vers 23h30 ! Quel délice !
LE COUP DE COEUR DU JOUR : si je dis "CORDOUE" ... c'est peut être un peu trop vague ! alors je joue la carte "Mezquita" ... sans avoir à me justifier davantage, je crois ... j'ajouterai simplement que, maintenant que je l'ai comprise et que je suis revenue de ma surprise, je retournerais volontiers la visiter en détail.
HOTEL PALACE SEVILLA : retour au bercail après la visite de CORDOUE ! c'est notre avant dernière nuit à SEVILLE.
LA FLAMENKA à Cordoue : dans une petite rue de la Juderia, à côté de la Mezquita. Rien d'exceptionnel, mais un cadre agréable, un bon accueil, un service rapide et des plats régionaux ... et un menu bon marché.
BAR RINCON SAN ELOY à Séville : un restau à tapas très, trèstypique !
L’entrée est jolie, en faïence et fer forgé ; une ardoise abordable. Décor d’aficionado, des affiches de corridas et des photos de toreros partout. Des jambons, des saucissons pendent au-dessus du bar ; des fûts de vin, de petites tables ... côté service ça tient de l'antre des pirates, côté assiette on est dans le tapas pur sans fioritures ... il parait que la maison a été fondée en 1982 ... quelqu'un a dû se tromper d'un siècle !