au compteur : 368 km
au programme : découverte du Lac Saint Jean, route touristique en passant par LA TUQUE et le Parc des Chutes de
la Petite Rivière Bostonnais
Je ne peux commencer le récit de cette
journée sans évoquer le petit déjeuner qui nous a été servi ce matin !
Pour commencer, on nous apporte un jus
d’orange et un yaourt aux fraises de la région et au sirop d’érable. Suit une petite dégustation de fromages, trois variétés régionales nous sont proposées, le plat est décoré de fleurs
comestibles. Arrivent ensuite de jolies assiettes garnies d’un œuf cuit dans un puits de bacon, petites tomates cerise arrosées de vinaigre balsamique et encore des pétales de fleurs. Il y a
vraiment un gros effort de recherche et de décoration dans ce petit déjeuner … et ce n’est pas fini ! bien sûr nous avons des toasts grillés et des confitures pour accompagner nos
cafés ! C’est royal !!!
Et il y a aussi l’ambiance, la convivialité
de ce repas, pris en commun avec nos voisins de chambres (une brochette de joyeux cyclistes québécois, plus adorables les uns que les autres !).
Nous nous mettons ensuite en route en
direction du LAC SAINT JEAN, arrivés à ST GEDEON, on se met en quête d’un point de vue sur le lac … on trouve un marais et un camping ! … et
quelques gouttes de pluie ! Déjà !!
Nous abandonnons l’idée de voir le Lac St
Jean à ST GEDEON et arrivons à METABETCHOUAN, avec sa jolie église St Jérôme, son joli quartier résidentiel, ses vues sur le lac, et l’impossibilité de stationner. Ca nous désole mais rien n’est
prévu pour faciliter l’accès au bord de l’eau.
Et c’est reparti, à 10h30, une pluie
diluvienne s’abat sur nous, c’est pire encore que ce que nous avons déjà subi ici ! Il fait presque nuit, les essuie-glaces fonctionnent à fond, le vent est violent. La traversée de DESBIENS
se fait en apnée, on ne voit rien du paysage avec ces trombes d’eau.
Arrivés à CHAMBORD il ne pleut plus, mais la
température n’est plus que de 19° … on ne s’en sortira jamais !
On se met à la recherche de points de vue
sur le lac, mais c’est peine perdue encore une fois.
On poursuit jusqu’à VAL JALBERT, où il y a
une chute à voir … mais la chute est nichée dans un village historique, à 21,50$, ça nous parait un peu cher juste pour voir une chute, alors que nous n’aurons pas le temps de visiter le reste du
site, avec une météo qui ne se prête pas vraiment à la balade.
On repart vers CHAMBORD et on bifurque vers
LA TUQUE, pour la longue route touristique que j’ai repérée, la route 155, il est déjà 11 heures et on a l’impression de n’avoir rien fait, rien vu ce matin, c’est
désolant !
Nous apprendrons dans la soirée, que les
orages ont fait ici des dégâts, la grêle s’en est mêlée plus tard dans la journée et a endommagé cultures, voitures et maisons.
En fin de matinée on a un réel répit, le
ciel est bleu, les nuages discrets ; sur notre route de jolis lacs aux noms bucoliques, lac Bouclette, de la Carpe … chut … il fait chaud !!
Sur la route, nous traversons de nombreuses
zones de chasse ou de pêche protégées.
On fait ensuite une jolie découverte :
un pont couvert. Perdu dans les champs, ce pont rouge brique enjambe la rivière La Bostonnais, comme posé d’une rive à l’autre. Ce décor est très joli, romantique à souhait, on pense forcément à
Clint Eastwood !
Ce pont ci est le Pont Thiffault, il a été
construit en 1946, il est en bois, renforcé par une armature métallique, la voie de circulation est de planches. Nous le traversons à pied, c’est très agréable, une drôle de sensation, des petits
points de vue sur la rivière à travers la charpente.
Quelques minutes plus tard, nous sommes
devant le pont Ducharme, lui aussi de 1946, moins isolé, mis en valeur par une petite aire d’information. On y apprend que jusqu’à la construction de ces ponts le canot était le seul moyen de
passage d’une rive à l’autre ; c’est encore l’époque du cheval, 25 familles sont installées de part et d’autre de la rivière sur 25 km de LA TUQUE au Lac St Jean. La vie c’est la forêt, le
bois. Nous ne sommes pas au Moyen Age, mais en 1939 ! En 1940, deux premiers ponts provisoires voient le jour ; en 1945 le gouvernement autorise la construction de ponts plus adaptés.
Les gens du pays s’attèlent à la tâche, et en 1948 c’est le vicaire général qui officialise l’ouverture des nouveaux passages en les bénissant. Et depuis … « l’époque où les sabots de chevaux martelaient le tablier des ponts couverts est révolue, laissant le passage aux chevaux-vapeur. A vous d’emprunter un moment de
notre histoire en parcourant la route des ponts couverts. » … on ne peut mieux transcrire le sentiment que l’on éprouve en traversant ces ponts magiques.
Moment d’autant plus agréable que le soleil
est enfin présent, ces ponts arrivent dans notre journée comme des récompenses !
Quelques minutes plus tard, nous nous
arrêtons au Parc des Chutes de la Petite Bostonnais. L’accès à ce petit parc est gratuit et pourtant il est très bien agencé, organisé et dès l’arrivée un poste d’informations nous accueille, un
petit bestiaire très bien fait met en scène les animaux des bois empaillés. Pour la première fois nous avons l’occasion de voir un orignal (à ne pas confondre avec le caribou, qui est un
renne !), un ours noir, et des loups, renards, marmottes, et les petits écureuils, tamias … des jeunes femmes nous accompagnent et proposent leurs commentaires.
Un peu plus loin dans ce petit parc, la
reproduction d’un poste de traite, avec des peaux à notre disposition pour pouvoir les toucher, les comparer, des objets d’époque également, un intéressant tableau du « barème » du
troc : une couverture valant 4 peaux de castor, ou 8 de martre ; pour un fusil, il fallait fournir 5 peaux d’ours ou de lynx ou 10 de castor ; pour un piège les prix baissent 5
peaux de castor ou 50 rats musqués ; dernier exemple la hache, elle, coûte 2 peaux de castor ou 4 peaux de vison !
Après les étapes informatives, nous arrivons
à l’escalier qui mène aux chutes. 60 mètres pour 110 marches, et à côté coule une rivière ! la rivière La Bostonnais, qui doit son nom bizarre au nom d’une famille installée ici, celle
de Jean-Baptiste Bostonnais qui vivait là au XIXème siècle … et venait de Boston.
La chute a un dénivelé de 35 mètres, le
chemin l’accompagne tout du long permettant de très jolies vues sur tous les degrés du sentier.
Le parc a eu la bonne initiative, en
2007-2009, de construire une tour d’observation, haute de 21 mètres faite exclusivement en bois de la région. Les paliers de la montée permettent de faire connaissance avec les différents
poissons qui peuplent la rivière. Et une fois arrivés au sommet, la forêt, la rivière et le parc se révèlent, c’est très beau, et si paisible !
Cette courte visite est un bon moment, une
belle petite promenade, et enfin le soleil, quel réconfort !
Nous suivons maintenant la rivière Saint
Maurice, nous trouvons les paysages que nous sommes venus chercher avec ces grandes forêts de sapins glissant tranquillement jusqu’à la rivière large et paisible, avec quelques passages plus
chaotiques, et surtout bleue comme le ciel … une grande première (ou presque !).
Faute d’avoir passé du temps vers le Lac
Saint Jean, nous sommes en avance sur le timing de la journée ; nous allons arriver de bonne heure au gîte, à SAINT JEAN DES PILES, proche de l’entrée du Parc de la Mauricie prévu pour
demain.
Nous arrivons au Paradis ! On croit
rêver, une superbe propriété, en bordure de rivière ! C’est le cadre idéal, la perfection, nous sommes aux anges et regrettons déjà de n’avoir qu’une nuit à passer ici, surtout après
l’adorable accueil que nous avons reçu. … ce Paradis a un nom : « la Maison Bellemare », salle de concert à ses heures !
Cette étape à SAINT JEAN DES PILES va rester
un exceptionnel souvenir dans ce voyage !
j'ai apprécié le Parc de la Petite Bostonnais, j'ai beaucoup aimé la rivière St Maurice ; mais le coup de coeur va
aujourd'hui, sans conteste, à "La Maison Bellemare", plus qu'un coup de coeur, c'est un coup de foudre ; un endroit enchanteur qui donne l'envie d'y déménager sur le champ ! Et
il n'y a pas que le cadre de ce gîte, il y a aussi toute la gentillesse, la disponibilité, l'attention, la douceur de Ghislaine, la propriétaire.
. LA MAISON BELLEMARE :
Ce domaine est magnifique, d’une belle superficie, le terrain descend jusqu’à la rivière. Outre le grand garage et la maison où nous sommes logés, belle, blanche et spacieuse ; il y a des
bungalows qui portent les noms de châteaux de la Loire. De petits tamias gambadent dans la propriété.
Une grande pelouse va donc en pente douce jusqu’au bord de l’eau, sur un petit promontoire, une jolie gloriette à l’intérieur de laquelle se trouvent chaises et bancs pour un agréable moment de
repos ou de détente. On croit rêver, c’est fou que des endroits pareils existent, cette petite construction est charmante, on dirait une peinture, et la vue ! splendide ! exceptionnelle !
ciel bleu parsemé de légers nuages blancs, l’eau bleue de la rivière, quelques collines rondes entre les deux, et tout fier un petit sapin planté au milieu de tout ça !
La
chambre est petite et la salle de bain partagée. J'ai déjà fait état de la qualité de l'accueil, il ne s'est pas démenti au moment du petit déjeuner plus que copieux (croissants, muffins, toasts
!).
RESTAURANT BOREAL : Le cadre de ce petit
restaurant n'a rien d'exceptionnel mais nous avons le plaisir de diner sur une petite terrasse couverte ; sur les chaises des couvertures sont à la disposition des clients frileux. Nous
choisissons la formule "table d'hôte". J'ai littéralement craqué sur la crème brûlée au bleu et aux
noix et confit de carottes, très étonnant . nous avions choisi de belles salades et les desserts ... hummm ! Repas arrosé de bières locales, une rousse aux noix pour Monsieur, une
rose aux griottes pour Madame ! On se régale,
c’est très bon, très raffiné malgré la simplicité !