Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Aujourd’hui on a peu de kilomètres à faire, mais un gros morceau en cours de route : l’ETNA.
Je veux traverser les « ACI… », chapelet de villages : ACI CASTELLO, ACI TREZZA, ACI SANT’ANTONIO, ACIREALE … c’est la « riviera dei Limoni », nous sommes depuis un petit bout de temps au pays des citrons, des champs entiers, dans les rues, les jardins, en décoration et bien sûr dans l’assiette sous forme de sauce, accompagnement ou dessert ; sans oublier les rafraichissants granités !
Contrée du citron, mais aussi pour ces quelques kilomètres et ce golfe, « riviera dei Ciclopi » ! c’est l’histoire d’amour entre Acis, le petit berger fils de Pan et Galatée, la nymphe marine. Mais l’affreux cyclope Polyphéme, hôte des entrailles du volcan, a des vues sur la belle et il tue son rival. Elle est désespérée ; Zeus intervient alors, faisant jaillir du corps d’Acis une rivière qui rejoindra le monde marin de la nymphe les liant ainsi à jamais. Le corps d’Acis s’est divisé en neuf, formant les neuf petits villages disséminés le long de la côte du Cyclope.
A 9h40, nous sommes à ACI CASTELLO, une petite ville pour un gros rocher surmonté d’un vieux château. On se gare près du port.
On fait un tour vers ce gros récif volcanique, à sa base, la côte déchiquetée est aménagée avec des pontons et esplanades en bois pour recevoir les baigneurs.
Le sommet est occupé par un massif château fort normand du XIIème siècle, construit en lave noire, il est aussi sombre que son rocher et fait une curieuse impression dans ce décor estival.
On repart rapidement, à 10h05 nous sommes à ACIREALE ; on ne s’arrêtera même pas, une impression de déjà vu, et on ne ressent pas l’élégance annoncée par mon fameux guide ! … aller, on roule ! le gros monstre nous attend … sagement !!!
J’ai choisi de l’aborder par la « face » sud et NICOLOSI, pour redescendre par l’est via ZAFFERANA ETNEA, une bonne manière de concilier tourisme et progression dans notre parcours.
D’ACIREALE, on bifurque donc vers PEDARA et NICOLOSI, quittant la côte pour commencer l’ascension de la bête que nous avons toujours en perspective.
D’abord jolis et très fleuris, les paysages virent à la désolation plus on monte, bientôt ce ne sont que mâchefer et arbres jaunes, on dirait de gros buissons de genêts. Le sol est de plus en plus désertique, de plus en plus noir, nous traversons la Valle del Bove, les récentes coulées de lave sont clairement visibles, c’est assez impressionnant.
Et voilà, à 11h30, nous y sommes ; on s’arrête au refuge de SAPIENZA, à 1910 mètres d’altitude. Vaste plateforme, très bien aménagée : le refuge est een fait un gros complexe touristico-hôtelier, de nombreuses boutiques de souvenirs, des restaurants et largement de quoi stationner sur plusieurs parkings ; et bien sûr le téléphérique.
On dépasse le « sommet » pour aller se garer vers un second parking, entre deux cratères.
Le temps de prendre un peu le pouls de l’endroit et nous nous lançons dans l’escalade du premier : cratère SILVESTRI, 1892 !
Pas très haut, la montée est facile … et aussi très fréquentée !! par contre, il y fait frais, un vent soutenu souffle et on supporterait bien un petit gilet !
Cette balade est très agréable ; le paysage est magnifique, coloré ( ?) avec des teintes vertes ou rouges dues aux différentes oxydations (dis, mon prof adoré, tu me referas un cours sur la question ?!!). La végétation parvient à regagner du terrain par-ci par-là !
On change de crèmerie pour aller se renseigner sur les conditions d’ascension au sommet en téléphérique.
Il y a la queue, mais ça sera sans nous : 53€ par personne pour monter et faire un tour en 4X4 … tarif unique et non négociable ! ceux qui veulent juste monter jeter un coup d’œil en sont pour leurs frais ! tant pis !
Du coup, on décide d’aller escalader un second cratère … beaucoup plus haut … et beaucoup plus récent : une brèche ouverte en 2001, et qui a enseveli le petit restaurant juste à ses pieds (et qui en tire maintenant ses titres de gloire !).
Le panneau nous annonce 20 minutes de marche ! allez, c’est parti … et ça grimpe !!
Contre notre attente, il fait bon au sommet, j’avais pris la précaution de pendre un gilet (l’expérience de l’autre cratère …), mais là, il n’y a pas de vent, peu de monde, et une vue magnifique !
Partout autour de nous, les petites bouches d’anciens cratères ; de quoi réviser nos notions géologiques : non le volcan n’est pas comme dans les dessins d’enfant une montagne avec un trou en haut ! ce ne sont plutôt que traces d’un bouillonnement désordonné. Décor lunaire, sans doute ! Riche palette de couleurs, c’est sûr, toutes les nuances de rouge, îlots verts, camaïeu de gris, c’est vraiment splendide ; et ne serait-ce la trace d’une piste, c’est le désert absolu, un paysage vierge impressionnant et redoutable.
De là où nous sommes maintenant, les cratères de Silvesti et le restaurant paraissent minuscules !
C’est un très agréable moment, après les efforts de la montée, les quelques appréhensions de la descente, nous sommes sur le toit (ou presque) de la SICILE. Un bon bol d’air au calme ! on a dompté la bête !!!
Comme prévu, la descente n’est pas plus facile que la montée, moins fatigante, elle nous oblige à être très vigilants et équilibristes pour ne pas glisser et tomber dans ces petites pierres acérées ! on effectue quelques beaux rétablissements !! on a l’impression de surfer sur le flanc du cratère.
On arrive en bas les jambes recouvertes de poudre de volcan, les chaussures noircies, et remplies de poussière volcanique !
Notre ascension nous aura pris 40 minutes ! juste dans les temps annoncés, et encore on a un peu trainé au sommet pour les photos, et savourer le plaisir d’être là ! On a donc mérité un petit réconfort, alors festin sur le parking : il y a une camionnette de producteur de miel du pays, le marchand sait y faire, il distribue ses cuillères de dégustation à gogo, et c’est tellement bon qu’il parvient à bien vendre. Les goûts qu’il propose sont si variés que je ne sais lequel choisir, alors je goûte : miel au citron, agrumes, pistaches, figue de barbarie, et à la crème … oh ! la ! la ! c’est trop bon tout ça, et pourtant je n’aime pas particulièrement le miel, mais celui-là … on dirait de la confiture … j’achèterais bien toute la camionnette !! finalement ça sera un petit assortiment !
Bien, 13h20 ; digestion et tourisme ! On repart vers TAORMINE, direction initiale ZAFFERNA ETNEA.
C’est très curieux, de ce côté-là du volcan, la route est totalement différente, pas de coulée noire de lave mais une belle campagne verdoyante. Sans la fumée au sommet enneigé de la montagne, on douterait être sur le flanc d’un volcan.
On se dirige à nouveau vers la côte, que nous retrouvons à GIARRE. On s’offrirait bien une petite partie de plage cet après-midi avant d’aller à TAORMINE, on suit donc la route côtière vers RIPOSTO.
Longeant la mer, en ce dimanche, la question n’est pas tellement de trouver une plage mais plutôt une place où garer la voiture, le bas côté n’est qu’un long parking !!! On en trouve enfin une à FONDACELLO.
Si la plage est grande, elle n’est pas très agréable car faite de petits graviers ! sur place, deux plages, la publique, celle des pauvres !! et la plage privée équipée de transats et de parasols, et bien sûr de la buvette qui va avec … On va faire un peu trempette pas très agréable pour les pieds ! puis on bronze … à 14h30, sans ombre, on cuit bien !
On part vers 15h45, libérant une place immédiatement prise d’assaut !
On longe encore la mer jusqu’à FIUMEFREDDO DI SICILIA, toujours autant de voitures garées le long de la route, et dire que tout ce monde s’entasse sur la plage !
A 16 heures, on va prendre l’autoroute, jusqu’à TAORMINE. Pour la première fois, il est payant ; vu la qualité et l’infrastructure de la route on comprend pourquoi, tous les reliefs sont percés de tunnels. Bosquets de lauriers roses, oliviers et citronniers ; et toujours le gros monstre qui fume !
Arrivée sur TAORMINE sans problème, il faut ensuite trouver l’hôtel ; et il faut compter avec les toutes petites rues en pente de la ville. Nous ne sommes pas mécontents d’arriver !
Enfin ! Nous voilà enfin dans notre chambre !!! écrasés de chaleur, cuits à point, salés, on n’en pouvait plus !!!
La chambre est toute petite, d’un confort restreint au minimum, mais suffisant. Par contre la vue de la chambre est agréable, sur la baie de la ville, même si de grands arbres s’interposent.
Place aux douches indispensables pour se dessaler, se rafraichir, reprendre figure humaine !!!
A 18 heures, nous sommes tout beaux-tout neufs !! d’attaque pour une première découverte de TAORMINE.
Premier challenge, trouver notre chemin pour descendre en ville : un escalier dans la rue sur la gauche, puis un autre presque en face … en dix minutes à pieds on doit y être. Notre hôte nous a même remis un plan de la ville. Cool !!
C’est parti … comme prévu … on enchaine les marches, dans de sympathiques petites ruelles bien abruptes ! Je ne me souviens plus à quel moment j’ai été saisie d’angoisse à la pensée de devoir remonter tout ça ce soir après diner !!! c’est sans doute là que, réalisant l’effort, je me suis dit qu’il faudrait les compter ces marches !!
On met un bon quart d’heure à descendre, et on arrive piazza Guiseppe BUCIUNI devant la porte Catania. On va se promener le long du Corso Umberto.
On tombe rapidement sur une manifestation qu’on ne peut pas manquer, dans l’église des Carmes (chiesa del Camine), construite en 1662, une exposition intitulée « La Vespa et le Cinéma » ! Une expo tout à fait pour nous : photos et affiches de films où la Vespa apparait sont réunies ici, « Vacances Romaines » bien sûr et tant d’autres, plus ou moins connus ! on joue à reconnaitre ces vieux artistes, certains nous demanderont un effort de mémoire, comme Raf VALLONE par exemple ou William HOLDEN ! mais si tu vois … on connait que lui !!
Sympa cette petite visite, gratuite ! nostalgique aussi ! et rigolote puisqu’elle nous a offert ces casse-têtes !
Etape suivante, la piazza del Duomo, dans la belle lumière de cette fin de journée !
Ce gros duomo remonte au XIIIème siècle, et ressemble à l’église des Saintes Maries de la mer, cathédrale crénelée comme une forteresse ! Juste devant le portail une fontaine avec une drôle de petite statue naïve au sommet, pour moi une sirène, pour le Michelin un centaure en version féminine !
Il y a beaucoup de visiteurs sur la place, chacun essayant de se faire photographier assis au bord de la fontaine … nous n’y manquerons pas.
Plus loin, c’est la grande et belle piazza IX Aprile, un magnifique belvédère, bordé de terrasses de cafés et de trois grandes et belles églises.
De cette grande esplanade, la vue sur la baie de TAORMINE est superbe : la montagne plonge dans la mer, de nombreux bateaux de toutes tailles sont à l’ancre, la vue sur la côte découpée jusqu’à GIARDINI NAXOS est très belle.
19 heures, et si on s’offrait une petite pause à la terrasse du MOCAMBO BAR (mentionné dans mon précieux guide sous ces mots « un endroit agréable du matin jusqu’au soir ») ? Endroit stratégique pour observer les très nombreux passants, qui vont et viennent, certains repassant plusieurs fois sous notre regard amusé.
On reprend le chemin du tourisme, on suit toujours le Cordo Umberto qui traverse le centre historique, de belles ruelles, de belles façades plutôt renaissance ; puis l’église Santa Caterina, illuminée à cette heure. Dans cette église de la deuxième moitié du XVIème siècle, de la musique, c’est un gamin qui joue du piano.
Nous arrivons à la fin du corso, Porta Messina, matérialisée par une arche.
Nous poursuivons encore un peu, jusqu’à l’église San Pancrazio (Saint Pancras est le saint patron de la ville), et les ruines grecques du temple de Zeus datant du IIème siècle avant J.C.
Fin de la ville historique, d’autant qu’il nous faut garder des visites à faire demain.
Place au diner maintenant ! Nous avons la possibilité de manger à l’hôtel, en terrasse, face au golfe, mais nous avons réservé cette idée pour demain soir. Aujourd’hui, il nous faut trouver un p’tit coin sympa ; on va trouver l’endroit idéal dans une petite ruelle pavée, une charmante terrasse, vieux murs, verdure et bougies sur les tables.
Nos pizzas savourées, c’est l’heure de rentrer ; nous refaisons le chemin inverse, dans le corso Umberto illuminé, toujours autant de monde et la surprise de constater qu’il y a une messe à 22 heures, à la fraiche !!
Nous voici bientôt aux pieds des marches … courage le repos est en haut de la pente !
Hôtel VILLA GRETA : un B&B sur les hauteurs de TAORMINE. Le plus, c'est la vue magnifique sur la baie que l'on a des terrasses de l'hôtel ; le moins en est sa contrepartie, si haut perché il faut dégringoler (et remonter) plus de 200 marches pour arriver au centre ville. Des difficultés aussi pour garer la voiture. Annoncée comme "cosy", la chambre est tout à fait banale.
Petit déjeuner en terrasse très agréable pour peu qu'on soit placé près du balcon ; restauration possible sur la terrasse, là encore très agréable, mais pas bon marché !
Accueil agréable du propriétaire mais le serveur ne s'est jamais montré aimable ; on s'est même séparés sur un conflit arbitré par Expédia !!
TAVERNA AL PALADINO - via Naumachia, 21 : un agréable restaurant. Nos pizzas étaient savoureuses, et c'est surtout l'environnement qui nous a séduits,
dans une ruelle à l'écart du grand passage, et un personnel charmant. ... et une bonne grappa !!