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1971, les Etats Unis sont enlisés depuis des années dans la Guerre du Vietnam.
Un rapport classé « secret défense » est transmis à la presse, il révèle que, pendant plus de trente ans, les gouvernants américains ont eu une position ambigüe quant à ce conflit.
A cette époque, le «Washington Post » est dirigé par Katharine GRAHAM, consensuelle et proche du pouvoir. Première femme américaine patronne de presse, elle doit négocier, pied à pied, avec son rédacteur en chef, le fougueux Ben BRADLEE.
Lorsque l’affaire éclate, ils vont devoir prendre position : publier ou non ces documents ? S’exposer aux foudres présidentielles (NIXON) et risquer leurs carrières.
Ce film est passionnant ! Et pourtant, il n’a rien de glamour, d’un classicisme assumé, très technique, sans suspense puisqu’on en connait déjà l’issue … et pourtant !!
Et pourtant, il se regarde comme un thriller, on est captivés par cette course contre la montre, on est pris par les enjeux, les procédures, les conflits ouverts ou personnels, les points de vue et objectifs différents quant à la nécessité de la sulfureuse publication.
Steven SPIELBERG revient sur cette page majeure de la presse américaine ; il prend le temps de resituer le contexte historique, de présenter les protagonistes sans nuire au rythme du film. La suite est captivante, l’ambiance, tendue, les rebondissements fréquents, le final grandiose (même si il est connu d’avance !). quel savoir-faire !!
A la tête de cette aventure, Meryl STREEP, patronne de presse presque malgré elle, plongée dans un conflit bien éloigné de sa nature consensuelle ; elle est, comme toujours, formidable, accompagnant, sans fard, son personnage dans son évolution. A ses côtés, ou plutôt face à elle, Tom HANKS, rédacteur en chef passionné et intransigeant, plein de fougue, il semble rajeuni pour le rôle qui lui va comme un gant.
L’autre atout du film est sa précision dans la reconstitution d’une époque, tant par l’ambiance que par l’image : décors, costumes et accessoires au service d’une société masculine (alcoolisée et tabagique !) dans laquelle la femme commence à faire entendre sa voix !
A la sortie, je n’avais qu’une envie … revoir « Les Hommes du président » (All the President’s men) qui avait l’audace, dès 1976, d’aborder les petits secrets de Nixon ! Là où se termine « Pentagon Papers » …
Titre qui me laisse perplexe ! En effet, le titre original du film est : «The Post » ; et on a droit à un absurde « Pentagon Papers » qui trahit l’intention originale sans nous proposer un titre en français … faudra qu’on m’explique !