Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Ce matin on veut partir tôt pour aller visiter BLUE GROTTO (Wied iz-Zurrieq). Une promenade en bateau d’une vingtaine de minutes le long de la falaise, et la découverte de sept cavernes, excursion classée 2 ** par mon guide qui mentionne qu’on peut se baigner sur place. Notre programme est donc tout trouvé. Il est conseillé d’y être de bonne heure pour éviter la foule, il faut aussi compter avec les fréquences de bus très espacées dans cette direction et la chaleur ; il faut partir tôt.
Aujourd’hui, changement d’itinéraire, nous n’avons pas à passer par LA VALETTE, nous devons aller jusqu’à l’aéroport, puis prendre le bus 201 jusqu’à BLUE GROTTO, bus dont la fréquence est d’un par heure, on n’y coupe pas et on doit l’attendre plus de ¾ d’heure … au frais dans l’aérogare ! Les « joies » des transports maltais …
On parvient enfin à reprendre notre trajet …
Le paysage par ici est beaucoup moins construit, des champs, des vignes, des vergers, bordés de petits murets de pierres.
A 10h30, le bus nous dépose à BLUE GROTTO … avant de repartir dans l’autre sens : nous sommes dans un cul de sac, rien d’autre à faire ou à voir ici à part les grottes, et les activités qui leur sont attachées.
Nous avons quand même mis une heure et demie pour parcourir 15 kilomètres !!!
On descend jusqu’au petit bureau de vente des billets. Nous sommes au bord d’une crique profonde, une langue de mer au creux de la montagne, de nombreux petits bateaux qui prennent en charge les passagers, avant de prendre … le large ! Plus en amont, des gens se baignent, sautent dans l’eau.
On appréhendait de devoir faire la queue, en fait il n’y a pas grand monde, juste le débit habituel d’un guichet ; 7€ pour un voyage en barque de vingt minutes, « the most beautiful spot in Malta, don’t miss it ! », on va se régaler !
On embarque dans des petits bateaux blancs de 6/8 personnes, on doit chacun enfiler un gilet de sauvetage.
Nous longeons la côte rocheuse et érodée ; c’est vrai que la couleur de l’eau est magnifique. Malgré les remous du bateau on voit bien les différences de couleurs dues à la profondeur, du turquoise au marine.
Machinalement, on laisse trainer la main d’en l’eau ; elle est froide !
En deux minutes, nous sommes en vue des grottes, chacune d’elle a un nom, Cat’s Cave, Filfla Cave, Reflection Cave, Window Cave, Blue Grotto, Circle Cave, Honeymoon Cave et Blue Window Cave ; elles se présentent dans cet ordre.
On peut se faufiler dans certaines, elles sont assez claires pour nous permettre de voir les détails de ces cavernes, les traces d’érosion, les coraux dans l’eau si transparente. Par endroits la mer est très peu profonde, l’eau d’une couleur surprenante, d’un turquoise lumineux.
Avant d’arriver à Blue Grotto, la plus grande de toutes, nous passons sous une grande arche, le décor est vraiment très joli ; les bateaux se suivent à bonne distance, ils ne se gênent pas les uns les autres, c’est agréable.
Nous voici dans une grande crique, très calme, avec un voilier français à l’ancre.
Puis Circle Cave, toute ronde !
Maintenant, nous sommes dans Honeymoon Cave, étonnante par ses murs blancs, leur base violette et surtout le plafond qui reflète l’eau ; c’est étonnant. Des petits poissons nous attendent à la sortie.
Pour finir Blue Window Cave, une petite fenêtre au fond de la cavité apporte de la lumière, la lumière de cette petite fenêtre filtre à travers l’eau, la couleur est tellement belle, tellement pure qu’elle parait artificielle.
Et voila, l’exploration est terminée, un petit coup d’œil en passant sur le gros rocher planté dans la mer à quelques 5 kilomètres du rivage, c’est l’ilot FILFLA, un gros caillou de 700 mètres de long, émergeant de 60 mètres, réputé inaccessible à cause de ses hautes falaises abruptes, l’ilot reste inhabité, une chapelle y fut toutefois construite en 1343, détruite en 1856 par un tremblement de terre ; la petite île est désormais totalement déserte, elle va servir de cible aux essais militaires anglais jusqu’en 1971 ; elle est finalement devenue, en 1988, une réserve naturelle.
Maintenant, retour à la crique de départ.
Nous remontons un peu le long du rivage, vers les baigneurs : ce sont en majorité de très jeunes gens, beaucoup sautent dans l’eau depuis les rochers ; plus loin des plongeurs s’équipent pour aller explorer les magnifiques fonds marins de cette côte.
On fait l’impasse sur la baignade, il est 11 heures et on doit réfléchir maintenant à la suite de la journée, il faut déjà se sortir de ce cul de sac … reste à espérer que le bus ne mettra pas une heure pour arriver.
Pas bien loin, il y a un site de temples, HAGAR QIM et MNAJDRA, recommandés, un ensemble néolithique ; mais nous ne sommes vraiment pas tentés, le néolithique n’est pas notre tasse de thé, et on vient de lire que le site était à l’abri de grandes tentes qui apportent ombre et protection mais gâchent la vue globale.
Examinant le parcours de la ligne 201, on remarque qu’elle passe par RABAT, on avait prévu de la visiter un autre jour, mais nous sommes déjà sur la route, autant en profiter.
On a du mal à prendre notre mal en patience ! après ce matin, on se retrouve encore piégés par le système de transports maltais, même plus drôle !!
Le bus n’arrive qu’à 11h50 !
Vu le trajet qu’on a devant nous, on n’est pas au bout de nos peines ; enfin, au moins on est au frais, sous la clim du bus.
On emprunte des chemins improbables, la route est toute cabossée, on est secoués là-dedans comme c’est pas possible !
On est en pleine campagne, quelques arbres fruitiers sur le bord de la route, et ce qui ressemble à des champs de fraises.
La traversée de IS-SIGGIEWI est homérique : les rues sont si étroites que le bus a du mal à passer, le chauffeur qui arrive à s’y faufiler est un artiste, on se dit que quand on peut conduire un bus ici, on peut conduire partout !
Maintenant place aux vignobles, puis des sortes de grosses courges ; on quitte les champs pour des carrières sur la route de DINGLI.
Finalement, on a l’impression d’être dans un bus touristique, « South Malta Tour » ; on manque juste un peu d’infos !!! et pour les photos, à travers les vitres du bus, ce n’est pas terrible !
On longe les falaises de DINGLI CLIFFS, environ 250 mètres au dessus de l’eau, et avant de bifurquer vers HAD-DINGLI, on passe à côté d’un observatoire.
A HAD-DINGLI, justement, on retrouve une vraie ville, déserte à cette heure ci ; bien solitaire sur la place du village, la statue de Francis EIBEJER, l’enfant du pays devenu romancier-dramaturge. Le paysage ensuite est plus vert, il y a quelques serres, et cinq minutes plus tard nous voici enfin à RABAT, il est 12h30.
On descend à l’arrêt « RABAT4 »,sur une grande place, avec un peu plus loin la station du petit train touristique mentionné dans Le Routard et que je voulais nous faire prendre pour avoir une vue globale des trois villes qui se touchent : RABAT, MDINA et MTARFA ; on se renseigne immédiatement sur les conditions : 4€ la promenade de 30 minutes.
Le prochain départ est à 13 heures, Encore une petite demi-heure d’attente … nous ne sommes plus à ça près ! l’occasion d’aller jeter un coup d’œil aux Howard Gardens.
A l’heure dite, le train démarre. Un petit tour dans RABAT, nous passons une première fois devant la porte principale de MDINA (Mdina main gate/Bieb-l-Imdina), cité collée à RABAT ; puis on passe devant la grande église St Paul (St Paul’s church/Il-Knisja ta’San Paul), on traverse la ville ; puis on fait le tour de MTARFA, on voit rapidement la tour de l’Horloge et l’hôpital de la Marine Royale ; du petit train nous avons une belle vue sur la ville close de MDINA que nous ne ferons que frôler avant de revenir à notre point de départ.
Petit tour un peu rapide et dont nous avons eu du mal à suivre les commentaires, mais bon tour d’orientation qui nous a permis d’avoir une vue globale de ces trois cités.
Nous sommes donc sur la grande place, devant la Domus Romana, un petit temple, une ancienne villa romaine transformée en musée. Il est 13h30, nous allons visiter un peu la ville, comme toujours désertée aux heures chaudes !
A l’origine, RABATet MDINA ne sont qu’une seule et même cité, MELITA « la ville du miel », on pense tout de suite à la couleur des murs qui nous entourent. L’envahisseur arabe va les séparer après la conquête de 870, et il y aura désormais MDINA (la ville) et RABAT (la banlieue).
On remonte Triq San Pawl, dans ces petites rues ocre ; on arrive à l’église Saint Paul, un très bel édifice baroque construit à la fin du XVIIème siècle. Nous prenons du recul pour la photographier, et somme séduits par la curieuse fontaine qui occupe le fond de la place, un cube surmonté d’une sphère qui semble flotter sur l’eau qui ruisselle et la fait tourner, aussi joli qu’inattendu.
Devant nous, donc l’église dédiée à Saint Paul, le saint se serait réfugié et caché dans une grotte après avoir fait naufrage sur les rivages de l’île, en 60 après J.C... La grotte réputée pour être le berceau du christianisme sur l’île, est aussi créditée de pouvoirs miraculeux, guérison de fièvres et morsures de serpents, elle « s’auto-régénérerait », chaque pierre endommagée se reformant pour conserver à la grotte sa forme originale. Magique !
On irait bien faire un tour à l’intérieur, mais, pas de chance, l’église ferme ses portes : son gardien a un rendez-vous à l’hôpital !
On ne pourra en voir qu’une toute petite partie, surprenante par ses couleurs blanc, or et écarlate, superbe.
Un rapide petit tour du monument et nous repartons vers notre point de départ. La ville nous réserve de jolis petits trésors : de jolies ruelles, balcons et jalousies colorés, petits médaillons incrustés dans les façades représentant des images pieuses, ou encore cette petite échoppe de cordonnerie.
On repasse devant la Domus Romana, avant de s’engager sous le petit pont pour aller visiter MDINA.
Jusqu’au grand siège de 1565, MDINA est la capitale de l’île, quelqu’en soit le régime. C’est donc une cité riche et fortifiée. Perchée sur sa colline, non seulement elle domine toute l’île, mais on a, de ses remparts, une vue très complète de tout le territoire, vouant à l’échec toute attaque surprise. Après le déplacement de la capitale à LA VALETTE, c’est le grand tremblement de terre de 1693 qui lui porte le coup de grâce, reconstruite depuis le XVIIIème siècle, on la nomme « La Silencieuse » (the silent City) ; ce qui lui correspond parfaitement cet après-midi où les touristes sont rares et les habitants absents ou reclus !
L’entrée dans la ville se fait par une petite porte dans les remparts intacts, grandes murailles blanches.
On a l’impression de pénétrer dans une ville fantôme, il est 14h15 et pas âme qui vive, un labyrinthe de ruelles étroites sans fioritures, ici pas de charmantes jalousies colorées, d’arbres, de fleurs aux balcons ; seulement un décor très dépouillé, aucune indication, rien d’hospitalier. On se laisse guider par nos pas, silencieux, nous aussi ; un curieux sentiment de solitude.
Nous arrivons dans un quartier plus vivant, maintenant il y a des touristes, et même des calèches , un peu plus loin la cathédrale Saint Pierre et Saint Paul ; c’est elle LA cathédrale qui vaut à celle de LA VALLETTE de n’être que « co » cathédrale ; en signe distinctif de cette hiérarchie qui fait d’elle l’édifice religieux le plus important de l’île, il y a deux branches horizontales à sa croix. Elle est des monuments détruits par le fameux tremblement de terre ; reconstruite au même endroit, elle est terminée en 1702.
Elle est d’allure très austère, au fond de la place, flanquée de ses deux clochers et encore des deux horloges (date et heure) ; les bâtiments qui l’encadrent ont plus de charme que ce gros édifice.
On continue notre balade, quelques jolis détails sur notre passage : un magasin de souvenirs gardé par deux armures grandeur nature, un magnifique heurtoir de porte, et toujours le regret du manque d’information dans cette ville pourtant signalée comme très touristique.
Enfin une indication, la chapelle Sainte Agathe, si sobre qu’elle passerait presque inaperçue.
Et nous voici arrivés à l’autre porte de la ville close, la porte principale, un peu plus de vie, un point tourisme où je peux me procurer une carte, et la vue au-delà des remparts sur RABAT, bien vivante !
Nous traversons donc la porte principale de la ville, quelle fantaisie dans cette grande et belle porte ! elle rompt avec la surface si lisse des remparts sur lesquels on devine sur la droite (quand on entre dans la cité) la trace de l’ancienne porte arabe. Au registre anecdotique, la porte aurait été déplacée sur un caprice du grand maître de l’époque qui voulait ainsi gagner un peu d’espace privé, son palais étant juste derrière la fameuse porte ! et que penser du court de tennis construit au fond des douves ?
Que dire aussi, dès qu’on repasse côté MDINA, des « Mdina Dungeons » qui à grands renforts de publicité, affiches et mannequins proposent de retracer l’histoire de la torture, de l’Antiquité à Napoléon … quel programme ! on préfère aller voir de plus près le Palais de Vilhena, construit par les français en 1730, ici encore sur les ruines laissées par le tremblement de terre.
Trois petits tours et puis s’en vont reprendre leur visite ; on arrive au discret prieuré des Carmélites. Après une austère galerie, un très joli petit cloître, il faut payer pour visiter le couvent et l’église, on s’en passera préférant continuer la découverte de la ville.
Encore un palais, le Palazzo Falcon, pour une fois, c’est la plaque sur le mur qui attire notre attention plus que le palais lui-même, à tord car en levant les yeux, nous sommes séduits par le charme de ses petites fenêtres. C’est l’un des plus anciens palais de la ville, là encore, nous ne nous attarderons pas à la visite de l’intérieur.
Nous arrivons au bout de la rue, au bout de la ville, place Tas Sur, un beau belvédère duquel on peut voir tout le nord de l’île ; c’est vrai que c’est amusant de pouvoir identifier d’ici les coupoles de LA VALETTE.
Encore quelques détours en ville, quelques belles images, et nous retournons tranquillement vers la porte des Grecs pour reprendre notre bus.
Heureusement, pour un retour via LA VALETTE, nous avons plusieurs bus à notre disposition … dès qu’un voudra bien se présenter ! voilà un 52, il emprunte une voie assez rapide par rapport aux itinéraires auxquels nous sommes maintenant habitués, nous traversons de jolis quartiers, longeons pendant un bon moment un aqueduc antique ; et en une demi-heure, nous voici à LA VALETTE, encore le 91 et on sera à l’hôtel.
On poireaute encore plus de vingt minutes, regardant passer sous notre nez trois bus 91 qui ne s’arrêtent pas prendre de passagers, les autochtones commencent à râler dans la file d’attente ! enfin, notre carrosse se gare !!! il ne perd pas de temps en cours de route ! ouf !!
Nous rentrons satisfaits de nos visites mais contrariés par toutes ces pertes de temps. Certes, nous sommes en vacances, nous voyageons dans de bonnes conditions, mais on a l’impression d’avoir toujours l’œil sur la montre, de pouvoir occuper à autre chose toutes ces heures perdues ! C’est finalement très frustrant !
à consommer avec modération !