Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Notre intention aujourd’hui est d’aller découvrir le Parc National de PENEDA-GERÊS, à l’extrémité nord-est du pays, partageant plus de 100 kilomètres de frontière avec l’Espagne. Le Michelin propose plusieurs circuits, on a aussi relevé sur Internet des sites à voir dans le parc ; on va essayer de faire un mix cohérent … et réalisable ! Au programme, en principe, beaux paysages de vallées, lacs, massif montagneux et petits villages typiques et découvertes d’espigueiros (des greniers à grains sur pilotis typiques de la région).
La route est agréable, peu de circulation, nous sommes dans des paysages vallonnés qui font penser au Pays Basque.
Après un peu plus d’une demi-heure, nous commençons à apercevoir le Lac de CANICADA, qui est en fait la retenue d’eau du barrage du même nom.
Le décor est vraiment très joli, des vignobles au premier plan (nous sommes au pays du vinho verde, le petit vin blanc pétillant), et le lac bleu coincé au creux de la verte vallée.
On fait une petite halte dans la ville de CANICADA, la ville aux deux ponts. Nous sommes au bord du lac maintenant, il parait qu’en période de basses eaux les vestiges du village noyé par le barrage sont visibles d’ici, aujourd’hui la surface du lac est bien lisse.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons une nouvelle fois, ici une base de loisirs est installée avec des petits bateaux, des pédalos, une petite plage.
On remarque qu’il y a, le long de la route, à espaces réguliers, des fontaines anciennes qui semblent alimentées par des sources ou le ruissellement, ce ne sont pas de simples abreuvoirs, elles sont toujours un peu travaillées, décorées, avec un petit espace de stationnement.
Nous voici maintenant à GERÊS où on récupère une carte du parc et les tracés de quelques itinéraires de sentiers bien trop longs pour notre programme ; on poursuit donc notre route … On a vraiment du mal à trouver notre chemin : on s’appuie sur l’itinéraire du Guide Vert qui n’est pas très précis, la carte routière ne nous est d’aucun secours et la carte du Parc très incomplète … et les panneaux routiers sont rares ! On se perd dans la montagne faute d’indications … le GPS a atteint ses limites et la route sur laquelle nous sommes n’est sur aucune carte !
En tâtonnant, à la sortie nord de GERÊS, on bifurque vers une aire de pique-nique aménagée avec des installations en granit gris et on suit un petit chemin balisé avec la direction « Espagne » ! Là, c’est la grande aventure ! Une très agréable petite route de montagne, bordée de pins, toute jolie et qui sent bon … et finira bien par nous mener quelque part ! Nous ne sommes pas gênés par la circulation, heureusement car deux véhicules auraient du mal à se croiser ! Pas un chat, donc … mais … des chevaux ! traversant tranquillement … pour aller brouter l’herbe tendre du bas-côté ! un couple de beaux chevaux sauvages ! rencontre inouïe !! et ils ne sont pas farouches, ils ne s’échappent pas devant la voiture mais continuent leur repas !
Un instant après nous voici arrivés à destination, le belvédère de PEDRA BELA (miradouro da Pedra Bela). Et c’est LA surprise, pour le moment pas de mirador en vue mais un grand espace avec des traces de constructions anciennes, un large réservoir d’eau ... et des chevaux en liberté.
Nous suivons un sentier dans un sous-bois, encore quelques chevaux cachés, puis l’indication du mirador, nous sommes à 829 mètres d’altitude. Le belvédère est bien aménagé, mais peut gêner les personnes sensibles au vertige, nous sommes en équilibre au-dessus de la vallée, d’un côté on retrouve le lac de CANICADA qui dévore le fond de la vallée ; de l’autre, au creux d’un autre vallon le village de GERÊS, on peut voir les lacets de la route sur le flanc de la montagne.
Nouveau petit sentier forestier, il fait très chaud, heureusement nous avons de l’ombre. On teste l’eau des fontaines de la montagne pour se désaltérer, elle est fraiche et bonne, pas de goût bizarre … nous franchissons un petit ruisseau avant de voir un panneau signalant le chemin vers la CASCATA DO ARADO.
Sentier, certes, mais escaliers aussi !!! et oui, une cascade, ça se mérite !!! et là, l’ombre est en option !!
En à peine dix minutes nous arrivons sur un promontoire face à la cascade, rien de bouleversant, mais un joli cadre, des petits bassins de retenues d’eau verts, la fraicheur de la chute d’eau.
Il y a pas mal de monde, des familles raisonnables qui regardent la cascade de loin, d’autres plus aventureux qui tentent de s’approcher un peu, quant aux plus courageux … ils ont les pieds dans l’eau !
Nous regagnons la voiture après s’être aspergés encore une fois grâce aux fontaines.
Nous reprenons le même chemin pour partir, trajet en sens inverse ; on recroise les chevaux.
Après ces jolis détours, nous cherchons à aller vers LINDOSO, ses espigueiros, et rentrer vers BRAGA par un autre itinéraire. Pour cela, nous devrons faire un petit crochet par l’Espagne … amusante perspective !
Sur la carte du Parc, qui nous guide, la route semble bien droite, c’est en fait une route de montagne au milieu de la forêt, aussi quelle surprise de voir, au milieu de la route, un agent qui nous arrête … pour nous réclamer des sous !!! C’est un péage ! pour accéder à Mata de Albergaria ( ??) on nous demande 1,50€, on reçoit un reçu dûment daté (il n’est valable qu’une journée !) avec la mention de l’immatriculation de la voiture … ça ne plaisante pas dans la campagne portugaise !
Tout le long de la route on aperçoit des cascades cachées entre les arbres, et, passant sur un pont, nous voyons une chute d’eau plus importante, c’est le Rio Homen. En fait, nous sommes au poste frontière de PORTELA DO HOMEN, à 757 mètres d’altitude. De « l’ancien temps » subsistent les douanes désaffectées, à pied nous passons d’un pays à l’autre avec de simples panneaux, à peine visibles pour le signaler.
Nous remontons en voiture et passons officiellement en Galice.
Une dizaine de minutes plus tard (et 6 kilomètres !) on se gare devant un belvédère, au loin, on peut voir encore une jolie cascade … espagnole, cette fois ! Nous sommes passés dans le Parque Natural Baixa Limia – Serra do Xurès !
En traversant le village de TORNEIROS, on voit nos premières petites « cabanes » sur pilotis en granit.
Puis, arrivés à LOBIOS, nous bifurquons vers le Portugal et LINDOSO, le paysage est très beau, on longe un grand lac, en fait le réservoir d’un barrage, Embalse de Lindoso.
Une demi-heure plus tard, nous repassons au Portugal … il faut être attentifs, cette fois il n’y a même plus d’ancien poste frontière, juste un discret panneau sur le bord de la route. Changement de pays … changement de fuseau horaire aussi !!
La route se poursuit, toujours aussi belle, nous arrivons à LINDOSO en début d’après-midi. A cette heure-ci le village est complètement endormi, désert. Heureusement ce que nous cherchons est balisé, tout un champ occupé par les fameux espigueiros, les greniers à grains courants dans la région. Ce sont des petites maisonnettes en granit, construites sur pilotis, dotées d’un système de ventilation en pierre ou en bois, ils ont tous une petite porte d’accès et sont, presque tous, surmontés d’une croix, mettant ainsi les grains sous protection divine.
On part se balader au milieu de ces constructions bâties les unes à côté des autres, il fait une chaleur étouffante. C’est assez étrange, les constructions semblent anciennes, historiques ; mais elles sont encore utilisées, pour preuve les épis de maïs qu’on peut apercevoir à l’intérieur, les cadenas sur les portes ou les toits refaits.
Ces espigueiros sont construits à flanc de colline, tout en haut on peut voir les ruines de l’ancienne forteresse médiévale ; au XVIIème siècle, pendant la guerre qui opposait le Portugal à l’Espagne, elle faisait partie du système de défense portugais.
Quel curieux endroit ! presque un musée en plein air … mais utilisé par des fantômes … et fréquenté par des serpents … pour un peu je marchais sur un … mort !!!
On reprend le chemin vers PONTE DA BARCA, la route est très sinueuse, les montagnes alentour ont des reflets jaunes à cause des fleurs qui les recouvrent. Après les chevaux, ce sont un troupeau de chèvres et des moutons que nous croisons !! La route est bordée de vignobles, j’ai enfin l’occasion de prendre en photo la forme particulière des pieds de vigne qui poussent en hauteur, avec tout un système de treillage pour les guider ; la récolte doit être beaucoup plus confortable.
On traverse des hameaux, beaucoup de vergers, et partout, des rosiers en fleurs.
A PONTE DA BARCA, on continue notre chemin vers BRAGA par des routes plus rapides mais bien moins pittoresques.
Demain, retour au tourisme urbain ; nous irons visiter la prometteuse ville de GUIMARÃES (prononcer Guimarech !).
Très belle journée, des paysages magnifiques, une bouffée d'air pur et de calme ! Mais ce que j'en retiendrai surtout ce sont ces curieux espigueiros, car ils sont emblématiques de la région mais aussi pour le charme de leur découverte, leur présence incongrue dans la campagne.