Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
C'est le jour J
Et voilà, nous y sommes ! Après des mois de préparation, d’attente, c’est le jour J.
Exceptionnellement, nous avons donc opté pour un circuit organisé par un voyagiste, il s’agira donc d’un voyage de groupe durant lequel nous nous laisserons porter.
Le voyage a été réservé fin février, nous avons ensuite fait faire et récupéré nos visas, nos horaires de vols, mettant à contribution l’employé de l’agence !
Projet donc mûrement réfléchi, et maintenant il faut se jeter à l’eau, dans l’inconnu de ce voyage organisé, bien loin des road-trips que nous nous concoctons sur mesure !
Nous avons un vol de nuit, ce qui est un moindre mal pour ces dix heures de voyage !
Nous arrivons à BEIJING en milieu de journée, nous sommes pris en charge par notre guide à l’aéroport et nous faisons connaissance avec les 28 membres de notre groupe.
Conduits et installés à l’hôtel, nous disposons du reste de la journée pour nous reposer ou entreprendre une hasardeuse découverte de la ville … dont nous sommes finalement très loin … ça sera piscine de l’hôtel et dîner en terrasse, l’occasion d’appréhender les difficultés de communication avec un personnel qui ne parle ni français, ni anglais, à peine sauvés par un logiciel de traduction intégré au smartphone !!! Moment épique et savoureux !
A nous BEIJING
Voici maintenant notre vraie première journée à BEIJING (J+3 sur le programme !).
Elle commence par la découverte de la salle du petit déjeuner et des spécificités de ce repas version chinoise. Bien sûr, des buffets occidentaux sont à notre disposition, mais nous sommes surpris de voir un espace de cuisson pour les soupes asiatiques composées au choix comme les woks et cuisinées par un chef ! Le buffet salé propose, outre les traditionnels eggs-bacon-beans-potatoes, des nouilles chinoises cuisinées, des brocolis sautés et autres déclinaisons des plats typiques d’ici.
Finalement, c’est le buffet sucré qui est le moins attractif … et les viennoiseries pas fameuses !
A l’heure fixée, tout le monde est là, judicieusement notre guide, Claire, a attribué des numéros aux duos participants, chacun aura à l’œil celui qui le précède, étant surveillé par le suivant … un bon moyen, selon elle, de faire connaissance et de limiter les « pertes » !!! en quelques minutes nous avons déjà quelques noms en tête !
Il est temps de rejoindre le car, il fait très bon dehors, il y a un franc soleil et un magnifique ciel bleu.
Le car démarre, Claire nous salue en chinois, nous donnant notre première leçon de mandarin !
Nihao, bonjour, il faut faire la coupure ni-hao et le h ressemble à un raclement espagnol ! Hao, je vais bien ; ni ne, et vous ? xiéxié, merci, qui se prononce ciécié !
Claire nous raconte qu’autrefois au lieu de se dire « bonjour », on posait la question « Avez-vous déjà mangé ? » ; et que, si on prend des nouvelles de quelqu’un par écrit, la formule consacrée est de lui demander « si il a rencontré des serpents » … façon de s’assurer qu’il n’a pas de problèmes !
Elle en vient à nous parler de la météo, septembre et octobre étant de bonnes périodes pour visiter Pékin (BEIJING !). Le mois d’avril est plaisant aussi mais plus sujet aux tempêtes de sable de plus en plus fréquentes suite à la désertification du nord de la Chine. C’est l’activité humaine qui en est à l’origine : en Mongolie intérieure, les paysans ont multiplié l’élevage des moutons destinés à la production de cachemire, mais les animaux ont mis les terres à nu, entrainant l’avancée du désert et favorisant ces tempêtes qui peuvent survenir, maintenant, jusqu’à dix fois par an.
L’accent est mis désormais sur la lutte contre la pollution avec l’espoir d’obtenir le seuil de 200 jours de ciel bleu à Pékin par an … pour une ville trop souvent noyée dans un nuage.
Mais aujourd’hui, il fait beau pour notre premier contact avec BEIJING.
L’hôtel est à plus d’une vingtaine de kilomètres du centre de la ville, pour le moment, ce que nous en voyons est assez étonnant : buildings rutilants, hautes tours d’habitation dépassant les vingt étages, et embouteillages monstres sur la large voie rapide à multiples échangeurs qu’emprunte le bus !! Parfois un bâtiment au toit typique nous rappelle que nous sommes en Chine !
Claire entreprend de nous présenter ce que nous allons voir aujourd’hui.
Nous allons commencer par la Place Tian’anmen, sous haute surveillance. Chaque jour s’y tient, matin et soir, la cérémonie du drapeau, lorsqu’il est enlevé, le soir, la place est fermée. L'importante présence policière et militaire a été mise en place après les événements de 1989, mais elle est aussi justifiée par la forte concentration de touristes et l’accès à la Porte de la Cité Interdite.
BEIJING n’a pas toujours été la capitale du pays. Il est commun de dire que l’histoire commence à XI’AN, il y a 2000 ans, tandis que BEIJING commence à compter il y a 1000 ans.
BEIJING, littéralement « capitale du Nord », n’acquiert cette position de premier rang qu’à partir de 1153, quand les fondateurs de la dynastie Jin, la désignent comme tel ; mais ce n’est qu’en 1420 qu’elle assurera définitivement ce rôle, quand les empereurs de la dynastie Ming y installent leur administration et achèvent d’y construire la Cité Interdite.
Pendant que Claire nous parle, nous entrons dans le périmètre du centre-ville, matérialisé par une porte à l’architecture typique, il s’agit de la Porte du Sud. Autrefois, au-delà de la porte, s’étendaient des champs de légumes alimentant la ville. Pour chaque point cardinal, une porte dédiée, celle du sud était réservée aux marchands, celle du nord aux militaires, celle de l’ouest laissait passer les marchandises tandis que la porte de l’est permettait l’entrée des céréales, du blé.
Nous arriverons bientôt Place Tian’anmen, entrée de la Cité Interdite.
C’est le troisième empereur de la dynastie Ming qui a fait construire cette cité dans la cité, de 1406 à 1420. On connait aussi ce palais impérial sous le nom de Cité Pourpre Impériale, la couleur pourpre étant une couleur bénéfique associée au ciel ; dans la culture chinoise, Dieu habite dans un palais céleste pourpre, il est normal que l’empereur en fasse de même, et ce palais lui est exclusivement réservé, le peuple n’y a pas accès, jamais.
Tout dans la construction est codifié, répond à un féodalisme chinois très hiérarchisé, et quiconque voudrait s’extraire de ces règles encourrait une mort certaine !
Ainsi, par exemple, la porte est un élément qui reflète le niveau social : l’empereur réside au-delà de la cinquième porte, tandis que les ministres ne dépassent pas la troisième porte du palais. Les portes des résidences de l’empereur sont dotées de rangs de neuf clous, neuf étant le chiffre suprême, utilisé uniquement pour l’empereur. Suivant leur position, ses ouailles s’accommoderont du sept, cinq … le peuple usant du chiffre un ou des chiffres pairs ! Le six indiquant que tout va bien et le huit portant chance … Mais attention, il faut veiller à ne pas avoir neuf marches devant sa porte …
Après ces amusantes digressions, Claire revient sur le sujet de la Place Tian’anmen, place de la Porte de la Paix Céleste (entrée principale de la Cité Interdite).
Avec ses 440 000m², elle est la plus grande place du monde ! C’est ici que, le 1er octobre 1949, Mao Zedong a proclamé la République Populaire de Chine. Quarante ans plus tard, elle reviendra tragiquement dans l’actualité suites aux manifestations étudiantes. Elle est bien sûr connue pour les défilés militaires qui ont lieu à l’occasion de la fête nationale, et chaque jour se tient la cérémonie du drapeau, matin et soir, mettant la place au cœur de la vie chinoise.
Nous y arrivons enfin ! Claire nous a mis en garde, il y aura beaucoup de monde et une importante surveillance policière ; c’est vite confirmé !
Un sommet sino-africain se tient en ce moment, du coup l’accès à la place est fermé, il l’est souvent, sous différents prétextes.
Nous découvrons la place de l’autre côté de la grande avenue … et c’est, de prime abord, une grosse déconvenue ! Comme annoncé, nous ne pouvons la voir que depuis le trottoir opposé, isolée par une très large avenue (huit voies de circulation !) et des barrières ! Ce n’est pas une vaste esplanade dégagée mais un espace partiellement construit !
Nous allons donc longer la place, sur le trottoir opposé, bravant la foule très nombreuse sur ce site exceptionnel, cœur de la vie historique et symbolique pékinoise, chinoise.
Place Tian’anmen
Le premier bâtiment, à la forme typique avec les toits en queue de phénix, est situé au sud, c’est la Porte Zhengyan Men, la porte du sud ou Porte du Devant, qui donnait accès à la cité populaire, tandis qu’à l’opposé, la place était délimitée par la Porte de la Paix Céleste ouvrant sur la Cité interdite. Elle faisait partie du mur d’enceinte de la ville maintenant disparu.
Un peu plus loin, voici le Mausolée de Mao, édifié en 1976, après la mort du Grand Timonier, à l’emplacement de l’ancienne Porte de Chine (Zhonghua Men) détruite en 1954 lors de l’aménagement de la place pour répondre aux ambitions de Mao d’avoir un espace « pouvant rassembler un million de personnes ». Nous ne pouvons qu’apercevoir de loin ce petit bâtiment trapu avec un toit rouge, à l’intérieur duquel le corps de Mao serait exposé, embaumé, visible dans son cercueil en verre …
De l’autre côté de la place, on peut voir d’imposants bâtiments, surmontés d’une forêt de drapeaux chinois.
Nous continuons notre progression, ralentis par des contrôles policiers que notre guide nous permet d’accélérer.
Nous sommes arrivés au niveau du centre de la place, où s’élève le Monument aux Héros du Peuple National, un gros obélisque, pas bien beau, haut de 38 mètres. Composé de blocs de marbre, c’est un hommage au peuple communiste, il a été installé là en 1958.Derrière lui, nous pouvons voir le Palais de la Grande Assemblée du Peuple, le parlement chinois, où se tiennent les sessions de l’Assemblée Populaire. Edifiée en 1959, c’est une immense construction de 150 000 m². Nous avons une vue bien dégagée maintenant sur la place et ses édifices, mais tout le monde s’agglutine pour pouvoir prendre (et se prendre) en photo devant ! Avec nos nouveaux acolytes, nous échangeons les services, nous photographiant à tour de rôle. Une famille chinoise nous demande de les photographier, insistant ensuite pour qu’on figure, nous aussi, sur le portrait familial ! C’est rigolo et sympathique, un moment d’échange inattendu et chaleureux avec les chinois !
Nous sommes arrivés devant l’enceinte pourpre de la Cité Interdite sans avoir eu le temps d’accorder beaucoup d’attention aux bâtiments de l’Ancien Quartier des Légations que nous longions, là où les européens avaient établi, vers 1860, leurs administrations (ambassades, écoles …).
Nous voici donc devant la fameuse Porte de la Paix Céleste, décorée d’un portrait de Mao et de deux citations en chinois : « Vive la République Populaire de Chine » et « Vive l’Union des peuples du monde entier ». C’est du balcon de cette porte que Mao a proclamé la République Populaire de Chine le 1er octobre 1949, lourd symbole puisque depuis le XVème c’était l’accès principal à la Cité Interdite … interdite à tous … résidence exclusive de l’intouchable empereur !
La Cité Interdite
C’est un joli moment ! J’ai enfin l’impression de rencontrer la Chine ! De magnifiques parterres fleuris soulignent les murs de l’enceinte tandis que des drapeaux chinois se détachent sur le ciel d’un bleu si rare à BEIJING, parait-il !
Nous allons pénétrer dans la Cité Interdite, palais impérial où ont résidé 24 empereurs des dynasties Ming et Qing, depuis 1420.
Quelques chiffres pour situer l’immensité du site : 780 000m², dont les constructions occupent 167 000 m² pour 9999 pièces, dont il ne subsiste que 8704 !! L’ensemble est isolé du monde par une muraille de dix mètres de haut, et se « lit » du sud au nord, porte après porte, on se rapproche des espaces réservés à l’empereur, avec des conditions d’accès de plus en plus drastiques pour les visiteurs de l’époque et une mort immédiate pour les contrevenants !
La cité est divisée en deux parties bien distinctes, les cours extérieure et intérieure, ensembles d’esplanades et pavillons (« portes »). Dans la première, l’empereur assistait aux cérémonies, les fêtes ou banquets annuels, validait la publication du calendrier lunaire, rencontrait les représentants étrangers et rendait la justice (décisions et exécutions de justice). Cette partie extérieure regroupe les portes de l’Harmonie Suprême, du Milieu (Centrale) et Préservée, ainsi que les salles dites de la Gloire Littéraire et du Génie Militaire. Dans la cour intérieure, l’empereur traitait les affaires courantes avec ses ministres, et menait sa vie personnelle privée, entouré de l’impératrice et des concubines, ce sont les palais de la Pureté Céleste, de l’Union, de la Tranquillité Eternelle et les six palais orientaux et les six palais occidentaux.
C’est la destitution du dernier empereur en 1911 qui a fait perdre son inviolabilité à la Cité, même si l’empereur Puyi, dernier représentant de la dynastie Qing, et sa famille ont continué de vivre dans la cour intérieure jusqu’en 1924, date à laquelle l’empereur quitta la Cité Interdite, dont la partie extérieure fut transformée en musée en 1925.
Nous franchissons la première porte (Paix Céleste – Tian’anmén). Ce n’est pas une porte à la romaine, dirais-je, mais un grand pavillon au toit vernissé. Nous arrivons sur une grande esplanade surveillée par les statues de deux dragons adressant un message à l’empereur, l’un regarde vers l’intérieur du palais, l’exhortant à ne pas se laisser distraire par les frivolités du monde extérieur, l’autre ouvert sur l’extérieur pour que l’empereur ne se coupe pas du monde et de son peuple.
Notre guide souligne qu’il faut être attentif aux symboles, la société chinoise et ses expressions en étant riche !
Après une courte marche dans un grand jardin, voici la Porte Sud (ou du Midi – Wu Mén) la véritable entrée dans la Cité Interdite, le domaine impérial ; déjà, il faut savoir que seul l’empereur pouvait emprunter l’arche centrale, et une fois, l’impératrice la franchissait, à l’occasion de son mariage, pour entrer dans la Cité dont elle ne ressortirait jamais. Les ministres et les militaires utilisaient la porte de droite, le régent et les civils celle de gauche.
En forme de U, elle est énorme, d’un rouge intense, qui porte bonheur dans la symbolique chinoise, recouverte de tuiles jaunes, couleur, là encore, réservée à l’empereur, représentant le soleil, l’or, la puissance … malheur à quiconque voudrait décorer sa demeure de tuiles jaunes … il perdrait la tête sur le champ !
Nous entrons dans une vaste cour … et au milieu coule une rivière … que franchissent cinq ponts ; la rivière aux Eaux d’Or (Jin Shui) est artificielle, elle est symbole de générateur, de source éternelle, sa couleur or est à relier à l’empereur. Elle a la forme d’un arc mongol ; les cinq ponts représentent les vertus indispensables à l’empereur : bienveillance (humanité), droiture (honnêteté), bienséance (respect des rites), sagesse (justice) et loyauté.
Ces ponts nous conduisent à la Porte de l’Harmonie Suprême (Taihé Mén), un joli bâtiment aux grandes ouvertures, gardé par deux lions en bronze, le mâle, tout puissant, dont la patte repose sur un globe terrestre au message très clair ! Et une lionne protégeant son petit qui figure la famille impériale invulnérable.
Cette porte est très gracieuse avec son magnifique double toit vernissé en forme de queue de phénix, ingénieuse façon d’éloigner la pluie des murs, et sur les lesquels figurent de petits dragons et personnages. De jolies arcades peintes complètent l’ensemble.
La Porte de l’Harmonie Suprême renvoie à la pensée d’une coexistence harmonieuse entre toutes les créatures célestes et terrestres. C’est ici que l’empereur réglait les affaires courantes de l’état, donnant audience dès le matin à ses ministres qu’il recevait dans la salle du trône, aujourd’hui bien protégée des visiteurs par un cordon de sécurité. C’est la bousculade pour essayer d’apercevoir, et de photographier, le fameux trône à peine visible dans la pénombre de la pièce. Bon, j’admets qu’il faille protéger ces pièces exceptionnelles mais ce manque de mise en valeur et surtout la bataille à livrer pour y jeter un coup d’œil sont assez irritants !
Voici maintenant l’immense cour de l’Harmonie Suprême, 30 000m², une cour immense, pouvant accueillir jusqu’à 100 000 visiteurs, qui, même si elle est pleine de monde semble très vide, rares sont les décorations, la végétation est absente, c’est assez curieux mais s’explique par le fait que rien ne devait s’élever au-dessus de l’empereur. Les pavés de la cour sont taillés et disposés de façon à estomper les bruits
De cette cour, on accède à la Salle de l’Harmonie Suprême (Taihé Dian), le plus grand bâtiment de la Cité, planté en haut de trois niveaux d’escaliers ornés de braseros destinés à brûler l’encens. Le bâtiment a été plusieurs fois victime d’incendie, et construit en 1420, le pavillon actuel date de 1695.
Les audiences impériales se déroulaient ici! Durant les dynasties Ming et Qing, on fêtait ici la nouvelle année, les solstices d’hiver et d’été ; l’anniversaire de l’empereur, son accession au trône, les mariages impériaux et couronnements des impératrices, la proclamation des résultats aux examens (très importants pour l’accès aux hautes fonctions de l’Empire) ou le lancement des expéditions militaires. Le trône est encore là, le Trône du Dragon, laqué à l’or, et la décoration aussi précieuse que symbolique du sol et du plafond. Hélas, nous ne pouvons qu’entrapercevoir ces merveilles, bien protégées du défilé des touristes avides qui se bousculent sur la petite plateforme aménagée pour voir l’intérieur de la salle ; c’est bien dommage ! En jouant des coudes on parvient à glisser un œil, faufiler un appareil photo … mais rien de bien satisfaisant !
Nous avons donc le temps de nous attarder sur la terrasse qui offre un contraste étonnant entre ce monde ancien, impérial et codifié et au loin les gratte-ciel de la modernité urbaine.
Le temps aussi de regarder ces grosses jarres en fer ou cuivre ; destinées à lutter contre les incendies, elles étaient remplies d’eau, des foyers alimentés de charbon leur permettaient, l’hiver, de ne pas geler ! Tout le monde se contorsionne pour toucher les anses décoratives … ça doit porter bonheur … qu’est-ce que je risque sinon un lumbago !! alors, je m’exécute !!
Sur la terrasse, nous voyons aussi un cadran solaire, dont on se doute de ce qu’il signifie ; une tortue qui représente la longévité, une grue, elle aussi symbole de longévité mais aussi de sagesse et d’élévation de l’esprit.
Etape suivante, la Salle de l’Harmonie du Milieu (Zhonghé Dian), une salle plus modeste. Elle était destinée au repos de l’empereur. Il s’y préparait avant ses audiences, et surtout, les jours de cérémonies, ou de rites sacrificiels, il venait là pour méditer.
Encore une fois, cette construction a été victime d’incendies et son aspect actuel date du XVIIème siècle.
C’est maintenant la Salle de l’Harmonie Préservée (Baohé Dian), elle se réfère à la nécessité du maintien de l’harmonie entre toutes choses.
Si les empereurs Ming s’y changeaient, s’y préparaient avant les cérémonies importantes, ceux de la dynastie Qing l’avaient choisie pour y organiser des banquets. Et, à partir de 1789, c’est ici que se déroulèrent les examens pour les fonctionnaires.
Toujours le même constat pour l’accessibilité à l’intérieur de la salle, pas d’entrée, peu d’accès !
On s’attarde ensuite un moment devant la Voie Impériale, une grande sculpture de marbre, ou plutôt un bas-relief posé sur le sol. Il mesure 16,57 mètres sur trois de large, pour un poids évalué à plus de 250 tonnes ! Les pierres utilisées venant d’une carrière située à 70km de BEIJING. Sur un fond de nuages, neuf dragons y sont représentés ; quant à l’empereur, il n’y circulait pas mais survolait cette voie céleste, installé dans un palanquin porté par des serviteurs qui marchaient sur un chemin parallèle !
Nous quittons maintenant la partie « extérieure » de la Cité, pour pénétrer dans la partie privée, dans « l’intérieur » de l’empereur, nous y accédons par la Porte de la Pureté Céleste ( Qianqing Gong)
Les espaces et les volumes n’ont plus rien à voir avec la partie « officielle », nous sommes maintenant dans la partie résidentielle, la différence est flagrante.
Nous nous attardons autour du Palais de la Tranquillité Terrestre (Yikun Gong). Nous sommes dans la partie réservée à l’impératrice, devant le bâtiment des grues et des phénix sont représentés, symbolisant la sagesse et la beauté de la maîtresse des lieux.
L’endroit est beaucoup plus intime, élégant et plaisant. L’appartement est meublé et richement décoré … et un peu plus accessible, doté de grandes baies vitrées (poussiéreuses) on parvient à se faire une idée de l’intérieur de la résidence, là où elle passait ses journées et recevait les hommages dus à son rang.
La construction suivante est le Palais de l’Elégance Accumulée (Chuxiu Gong), c’est l’un des six palais de l’ouest de la Cité Interdite ; résidence du couple impérial durant les dynasties Ming et Qing, la fameuse (et décriée) impératrice douairière Cixi y vécut pendant plusieurs années. Décoré de jolies statues de dragons, l’intérieur présente un joli mobilier (qu’on observe toujours de l’extérieur).
Voici maintenant le jardin impérial (Yù Huayuan). Il est situé au nord de la Cité Interdite et semble minuscule au regard du reste du domaine, que 12 000m² ! C’était le jardin privé de la famille impériale. Une vingtaine de petites constructions sont disséminées, dissimulées, dans une végétation luxuriante savamment organisée, arbres, buissons, massifs de fleurs, autant d’écrins pour les statues, brûleurs d’encens, parmi lesquels serpentent les sentiers de galets colorés formant de jolis tableaux figuratifs menant à des ensembles rocailleux, et même à une colline artificielle dotée d’une grotte.
C’est un endroit absolument délicieux ; un régal pour les yeux, avec le magnifique ciel bleu qui accompagne notre journée. Malgré le monde, c’est un vrai plaisir de s’y balader, promenade beaucoup trop rapide mais nous devons suivre le rythme du groupe !
Il est bientôt 13 heures, la visite est terminée, rapide et incomplète, mais il y a tant à voir ! Il a été calculé qu’il faudrait 27 ans pour visiter les 9999 pièces initiales de la Cité !! Nous y avons passé près de trois heures !
Nous devons quitter la Cité Interdite !! Nous franchissons les larges douves qui finissaient d’isoler la résidence impériale.
Les « Hutong » de BEIJING
De retour dans le bus, nous sommes tous enthousiastes et fatigués. La première partie de la journée est terminée, maintenant nous allons déjeuner chez l’habitant dans le quartier Hutong, et pour circuler dans les petites ruelles, nous serons véhiculés en cyclo-pousses !!!
Les « Hutong » de BEIJING constituent un quartier formé par un ensemble de ruelles et de petites maisons typiques. C’est le passé médiéval de la ville qui s’illustre ici, leur histoire apparaît à partir du début du XIIIème siècle ; en 1215, le mongol Gengis Khan s’empare de la ville et en fait table rase, ces petits passages étroits se développent alors, on les estime à 2000 sous la dynastie Qing, pour atteindre 6000 dans les années 50 ; victimes du modernisme et du manque de place, on n’en dénombre plus qu’un millier maintenant.
Il s’agit la plupart du temps de petites cours carrées, étriquées, dans lesquelles une maisonnette basse sert d’habitation, sans confort, il était fréquent qu’une douzaine de membres de la même famille y cohabitent.
Mais le problème de la nécessité de construire de nouveaux logements dans une zone déjà saturée, et le manque d’hygiène des maisons de ce quartier vont amener à une destruction importante, avant la mise en place d’une sauvegarde partielle au titre du patrimoine historique.
Les pékinois ont désormais la possibilité d’acheter leur appartement, spacieux, confortable et bien équipé ; hélas les prix du marché rendent l’accession à la propriété très difficile, à moins de s’éloigner de plus en plus du centre-ville (comme pour toutes les capitales !!).
Nous y voici donc, alignés dans la rue, une armada de petits véhicules attendent les touristes, les « chauffeurs » tous vêtus d’un large pantalon noir et d’une ample chemise blanche. Chaque couple s’installe dans l’habitacle tandis que nos cyclistes enfourchent leurs machines, le nôtre a l’air encore moins motivé que les autres !!
Nous voilà partis pour une découverte de cette partie de BEIJING, située à l’est du Lac Qianhai (au nord de la Cité Interdite). Nous longeons même un court moment ce joli lac.
Nous voici maintenant dans de toutes petites ruelles, étroites et ombragées.
C’est vrai que ces maisons sont très typiques, petites et trapues, les balcons parfois décorés de lanternes chinoises, avec une touche de modernité apportée par les voitures stationnées dans la rue et souvent couvertes d’une bâche.
Un petit quart d’heure de promenade et notre véhicule s’immobilise, nous sommes arrivés à destination. Nous pénétrons dans la cour de la maison qui nous accueille pour le déjeuner, c’est un petit passage étroit et encombré de tout un tas de choses qui semble distribuer plusieurs habitations.
Franchissant le seuil, on passe devant une minuscule cuisine pour arriver dans une petite pièce de vie dans laquelle sont dressées quatre larges tables rondes, autour desquelles dix convives peuvent prendre place. Nous nous installons et le maître de maison vient déposer divers plats : des pilons de poulets, du canard, du porc aux tiges d’ail, des raviolis, du porc aux champignons, des haricots verts, des brocolis et bien sûr du riz. Pour tout couvert, nous avons une petite assiette, un gobelet en plastique et une paire de baguettes.
Les boissons sont déposées sur la table, nous avons le choix, eau, sodas, bière et le thé traditionnel, incontournable, diversement parfumé, jamais sucré.
Chacun se sert à la bonne franquette, goûtant à tout. C’est très bon, le porc aux tiges d’ail a beaucoup de succès. La conversation s’installe rapidement autour des plats, la cuisine étant un inépuisable sujet.
Nous avons donc l’occasion d’apprécier le cadre de vie des chinois des Hutong … finalement nous tenons à 30/35 dans la pièce … mais on ne circule plus (mais on ne nous le demande pas !) ; la décoration est aussi kitch que chargée, du chinois pur jus, chargée de symboles (tigres, panneaux calligraphiés ...).
Claire nous explique qu’ici le confort sanitaire n’existe pas, comprendre « il n’y a ni WC, ni salle de bains », ça se passe dans la rue et c’est collectif … nous l’avons expérimenté en arrivant, voulant faire un tour aux toilettes avant le repas, nous avons été dirigé(e)s vers le fond de la ruelle vers des toilettes publiques qui ne manquaient pas d’un charme très typique : quatre toilettes à la turque en inox, alignées les unes à côté des autres, sans aucune séparation ; le seul emplacement bénéficiant d’un peu d’intimité étant la place handicapé équipée d’une paroi d’un mètre environ mais sans porte. Après un moment d’amusement, c’est le défilé, bien sûr, chacune va se soulager, plus ou moins à l’abri des regards dans l’espace du fond ! Il faut que je montre ma photo pour que les hommes réalisent de quoi il s’agit !!
Nous reprenons nos cyclopousses et passons par des rues plus vivantes, plus commerçantes des Hutong, qui sont un quartier résidentiel. L’occasion d’observer la vie quotidienne des chinois et d’admirer les branchements électriques aériens … s’y retrouver dans cette pelote relève de l’exploit !
Le Palais d’été (Yihé Yuan)
Nous sommes de retour au dépôt des pousse-pousse, nous donnons un pourboire bienvenu (et attendu !) à notre coolie.
Bien, nous voici rassasiés, direction le Palais d’été (Yihé Yuan). Ce palais se situe au nord-ouest de BEIJING.
C’était le lieu de villégiature des empereurs. Une première construction commence en 1151, sous la dynastie Jin, mais l’endroit est considéré comme néfaste, et moins d’un siècle plus tard la dynastie s’effondre, balayée par l’armée mongole de Gengis Khan. C’est en 1750 que l’empereur Qianlong (dynastie Qing) décide de transformer ce domaine pour y aménager une résidence pour sa mère, Les travaux sont colossaux, le petit lac Kunming est remanié, il est creusé, élargi et approfondi par 100 000 ouvriers, les remblais de ce lac artificiel vont former les collines tout aussi artificielles du parc, l’empereur veut retrouver dans son jardin d’été les paysages de Hangzhou et de son splendide Lac de l’Ouest . C’est un domaine d’une superficie de 290 ha qui voit le jour, dont 220 sont occupés par le lac.
Pendant la Guerre de l’Opium, en 1860, les troupes occidentales anglo-françaises détruisent le palais. La décriée impératrice douairière Cixi le fait reconstruire en 1888 en se servant sur le budget destiné à la modernisation de la marine chinoise, paradoxalement ces sommes financent la construction du magnifique bateau de marbre ! Nouvelle destruction pendant la révolte des Boxers en 1900, ayant les mêmes effets, rendant de plus en plus impopulaire la vieille impératrice. La révolution chinoise n’épargnera pas le « palais ».
Ayant franchi la porte de cet étonnant domaine, nous arrivons dans la cour de la Salle de la Bienveillance et de la Longévité (Renshou Dian), les portes sont disposées en zig-zag pour déjouer l’intrusion des mauvais esprits ! Dans la cour un haut rocher tordu représente un vieillard et sa posture voutée, on est entouré d’un bestiaire de bronze parmi lequel se trouve un dragon, animal mythique protecteur dans la culture chinoise. La salle est un joli bâtiment rouge richement décoré, par les fenêtres on peut apercevoir le mobilier impérial, dont le trône de l’impératrice Cixi. Décidemment, il sera dit qu’on ne pourra jamais entrer dans ces pièces !
L’histoire de cette impératrice n’est pas banale. Née en 1835, elle est choisie, alors qu’elle n’a que 15 ans, pour rejoindre la cohorte des concubines de l’empereur Xianfeng. Jouant de stratagème, elle parvient à devenir sa favorite, et consolide sa position en lui donnant un héritier mâle, ce qui la place, hiérarchiquement, en seconde position après l’impératrice Ci’An. Lorsque Xianfeng meurt, elle assume la régence en éliminant tous les régents choisis par l’empereur, elle vole le sceau faute duquel plus aucun document officiel ne sera recevable. Elle va conserver le pouvoir jusqu’à sa mort 47 ans plus tard, en 1908 ; elle intriguera toute sa vie pour mettre hors-jeu ses rivaux potentiels ; on la soupçonne de ne pas être étrangère à la mort de son fils (héritier de Xianfeng), de sa bru (enceinte d’un futur successeur au trône) et de sa rivale, l’impératrice Ci’An ! Elle mène sa politique comme sa vie personnelle, à ce titre, ses sujets la considèrent comme un tyran féodal et une traitresse, elle ne verra pas sa dynastie disparaitre en 1912, alors que le jeune empereur Puyi n’a que six ans et qu’il est contraint d’abdiquer. Le Palais d’été sera sa résidence, puis sa prison.
Et voici ce petit paradis qu’elle a choisi de restaurer aux dépens des finances de son pays ! Nous voici maintenant au bord de ce lac exceptionnel ; c’est magnifique ! Si joli, si paisible, si gracieux ! Une « forêt » de lotus, dont certains sont encore en fleurs, comme ça doit être beau quand tout est fleuri !! Plus loin un embarcadère et plein de petits bateaux pour une sortie sur le lac. Au loin, les silhouettes de plusieurs bâtiments, et voici la fameuse galerie, la Longue Galerie (Chang Lang), une promenade couverte longue de 728 mètres, formée de 273 sections, décorée de plus de 8000 peintures !
Claire nous donne quartier libre, nous avons une heure pour flâner dans ce jardin, aller voir le fameux bateau en marbre …
Quel plaisir de se promener dans cette galerie, d’un côté une allée bordant le lac, de l’autre divers petits pavillons, de magnifiques parterres de fleurs ; de loin en loin nous retrouvons les gens du groupe ; par ici un petit pont de pierre, par là, sur le lac le Pont de la Ceinture de Jade (Yudai Qiao) aux 17 arches et décoré de 544 statues de lions.
C’est un moment délicieux, tellement dépaysant, rafraichissant ; on savoure notre plaisir … d’un bon pas … on a des choses à voir et le temps est compté !
Et voici le fameux bateau qui a justifié le sacrifice de la flotte chinoise !
Tout un symbole ! l’eau supporte le bateau comme le peuple soutient l’empereur … celui-ci est en marbre ce qui le rend indestructible, insubmersible … le message de Cixi est clair !
Il faut faire la queue devant le bateau pour pouvoir se prendre en photo !! Il nous reste encore quelques minutes pour profiter de ce bel endroit, mais nous ne nous aventurons pas trop loin … il parait qu’il faut une journée pour tout voir !!! Pour nous ça sera du concentré … en une heure !!!
Nous sommes tous ponctuels au rendez-vous ; tous émerveillés ! La journée touche à sa fin, nous remontons dans le car à 17h55, c’est la fermeture du parc, et nous tombons dans les embouteillages de la ville.
Contre toute attente, nous ne rentrons pas à l’hôtel mais allons directement diner … à 18h30 ! à l’heure chinoise !!!
Cette fois, nous sommes dans un vrai restaurant, mais la disposition reste la même, table ronde avec plateau central pour huit à dix convives. Le repas suit le même rituel, divers plats sont apportés, sans ordre, et chacun se sert, picorant un peu de tout.
La journée de tourisme s’achève ici, suivie du retour à l’hôtel pour un repos bien mérité, demain nous avons un morceau de choix au menu : la GRANDE MURAILLE de Chine !
Que c'est difficile de trouver le coup de cœur de ces premiers jours ... que je limiterai à la journée de découverte de BEIJING ! De l'émotion en découvrant la Place Tian'anmen et la Cité Interdite, Beaucoup de plaisir à flâner dans les jardins.
Et puis, la curiosité de rencontrer les membres de notre groupe !
WEST INTERNATIONAL TRADE HOTEL : Grandiose !! On nous avait promis des cinq étoiles !!! Waou !!! L'immense et luxueuse réception nous laisse sans voix !! Elle offre plusieurs salons, points internet, café-bar, boutique.
La chambre est très spacieuse, confortable, d'une élégante décoration, la salle de bain au top ! De menues attentions sont mises à notre disposition.
Buffet du petit-déjeuner très varié.
Nous avons été un peu déçus par la piscine malgré son grand bassin et son agréable décor, et n'avons pas eu l'occasion de tester le SPA.
Un petit regret quant à la situation, l'hôtel situé dans un quartier sans intérêt.
Petit bémol au sujet du personnel qui ne parle bien sûr pas français, et difficilement anglais .... pour un hôtel de cette catégorie, c'est regrettable !