Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Embarquement pour une nouvelle découverte touristique : un séjour de quatre jours dans la jolie ville de PRAGUE.
JOUR # 1
Le vol de Paris à Prague est rapide, un peu plus d’une heure et demie. Le pilote nous tient au courant de notre progression : nous volons à 10 100m et survolons Francfort et Nuremberg.
Nous nous interrogeons sur le statut de la République Tchèque vis-à-vis de l’Europe, notre rapide sortie du tout récent aéroport Citi, sans formalité, nous confirme que nous sommes toujours dans la Communauté Européenne.
Nous occuperons notre première matinée à une visite commentée de la vieille ville (STARE MESTO) pour prendre contact avec Prague.
Nous commençons par la place de la République (NAMESTI REPUBLIKY). D’emblée c’est le coup de foudre. Le bel édifice baroque de la Maison Municipale et le contraste avec le bloc noir de la Tour Poudrière ; Prague nous offre en un clin d’œil toute la magie de son charme : exubérance et sobriété, couleurs chatoyantes et roches noires, le télescopage des styles !
La Maison Municipale (OBECNI DUM) est une construction contemporaine qui a vu le jour au début du XXème siècle. L’endroit, dévolu à la musique et à l’art, a aussi une grande importance historique, c’est ici qu’a été proclamée la République Tchécoslovaque, le 28 octobre 1918, et en 1989, elle a vu le gouvernement communiste y rencontrer ses opposants menés par Vaclav HAVEL (devenu par la suite Président). Le bâtiment est à la fois imposant par son volume et la taille de sa coupole, et gracieux par la légèreté des décorations, la finesse du travail du balcon et la gaité des couleurs.
La Tour Poudrière (PRASNA BRANA), quant à elle, marque l’entrée dans la vieille ville. Cette monumentale tour gothique du XIIIème siècle servait à entreposer …. la poudre, à l’écart du château ! … durement endommagée, elle a été rénovée et modifiée en style néogothique au XIXème.
L’esplanade devant ces deux monuments est une vraie ruche. Le va-et-vient des passants est incessant et de nombreux groupes de touristes suivent les explications les yeux accrochés aux façades.
Nous empruntons la rue CELETNA (CELETNA ULICE), rue très animée et commerçante. Un arrêt devant un immeuble cubiste et orangé, au pignon orné d’une vierge noire, qui vaut à la maison sa dénomination de « la maison à la Madone Noire » (dum U âerné Matky bozi), c’est l’occasion de remarquer la double numérotation des maisons, l’ancienne en bleu et la nouvelle en rouge. On admire la gaité et le raffinement des façades peintes, des entourages de fenêtres travaillés, tous différents ; on succombe aussi à la féérie des premières vitrines d’objets typiques tellement colorés : cristal, flacons, icones, poupées …
Nous arrivons maintenant sur une jolie placette, la cour de TYN – UNGELT (TYNSKY DVUR – UNGELT) ; c’est presque calme ici, librairies et marchands de marionnettes occupent les rez-de-chaussée, une ancienne fontaine en forme de pompe à eau, une jolie façade renaissance peinte ….
Nous traversons la place puis suivons le dédale des ruelles pour arriver, contre toute attente, face à une imposante église, c’est Saint JACQUES (CHRAM SV.JAKUBA). Sa façade lisse est décorée de trois lourds bas reliefs baroques, rien ne nous laisse soupçonner la richesse et le foisonnement de la décoration intérieure. De longues et lisses colonnes de marbre rose s’opposent aux éléments baroques et sombres, la belle luminosité force l’admiration. Une curiosité au dessus de la porte d’entrée : l'avant-bras momifié du voleur qui, il y a bien quatre siècles, avait délesté la statue de la Vierge de ses bijoux, punition expéditive et exemplaire ! nul n’osa s’y risquer depuis !
Juste à côté de l’église, une maison écarlate, c’est un théâtre, dont la façade est surmontée d’un chapiteau portant l’œil et la pyramide, symboles de la franc-maçonnerie ! Les yeux toujours accrochés au ciel azur, on aperçoit les clochers si particuliers de Notre Dame du Tyn et les coupoles vertes de Saint Nicolas qui jouent à cache-cache derrière les maisons. Ce mélange étonnant, et détonnant, de couleurs nous laisse bouche bée, ravis de ce début de découverte.
Encore quelques pas et nous arrivons sur la place de la VIEILLE VILLE (STAROMESTSKE NAMESTI), nous débouchons par une petite ruelle sur cette immense place grouillante. Nous découvrons les principaux monuments qui occupent la place : en face de nous, l’ancien Hôtel de Ville (STAROMESTSKA RADNICE)(autrefois détruit en quasi-totalité par un incendie dont il ne reste qu’une petite façade rose), la Tour (et son horloge astronomique) qui y est accolée ; à notre droite, l’église Saint Jacques, et derrière nous « la maison à la cloche de pierre » (dum U kaménneho zvonu), elle attire naturellement le regard par sa belle façade gothique, et la surprise est totale quand on apprend que cette beauté est restée longtemps cachée, recouverte et aménagée de façon plus moderne au fil des temps, la mise à jour du travail ancien est récente ! elle doit son surnom à une cloche en pierre accrochée à son pignon …et nos yeux peuvent enfin se poser sur de sombres clochers …..
Nous empruntons une ruelle, au milieu des terrasses de restaurants, et arrivons devant une curieuse église, encastrée dans les maisons : c’est NOTRE DAME DU TYN (CHRAM MATKY BOZY PRED TYNEM) qui se cache ! C’est vraiment un abord très curieux, pas de parvis, pas de recul pour détailler cette grande façade, en pierre, sombre et ces deux clochers à tourelles, juste un petit espace sur le flanc de l’église dans laquelle nous pénétrons. Guère plus d’espace à l’intérieur où les touristes sont cantonnés à une petite bordure pour jeter un coup d’œil rapide (il y a du débit !!) à ce bel édifice dont le lustre est incomparable, d’une taille impressionnante, il est en cristal de Bohème.
Nous quittons assez rapidement l’endroit pour retourner sur la place et nous diriger vers une autre église. Cette fois, il s’agit de Saint NICOLAS – Vieille Ville (Sv MIKULAS – kostel – Staré Mesto). On a accéléré le pas, et ne prenons pas le temps de jeter un œil à la grande statue qui occupe cette partie de la place, excentrée, celle de Jan de Hus ; nous entrons dans l’église ; enfin « entrer » est un bien grand mot car nous sommes vite arrêtés par une corde qui nous barre le passage et des ecclésiastiques font des rondes pour dissuader les contrevenants …. Il est en outre interdit de prendre des photos !!! Las ! on se rattrapera sur autre chose …. Le heurtoir de la porte par exemple, qui est magnifique !!!
Rapide retour au grand air ; nouvelle placette ! Nous voici sur la place triangulaire de MALE NAMESTI, le centre est occupé par une fontaine emprisonnée dans un grillage foisonnant, surmonté de l’emblème de la Bohème, un lion. Une façade peinte retient notre attention, c’est la maison de ROTTqui abrite des marchands de cristal, devant des voitures de collection qui sont autant de sollicitations à des visites de la ville d’un genre nouveau ! On peut aussi faire des tours de la ville en calèche. Un jazz-band joue ses morceaux et on resterait bien les écouter mais Prague, ce matin, n’attend pas, direction le quartier juif.
Nous avons quitté les ruelles médiévales et sommes maintenant dans ce qu’on qualifie de « Champs Elysées » praguois : PARIZSKA, belles façades, toujours la même recherche architecturale, plus d’espace, présence de magasins de réputation internationale !
Une bifurcation et nous voici au coeur du quartier juif, JOSEFOV, marqué par la présence, côte à côte de deux synagogues : la synagogue « HAUTE » et la petite et trapue synagogue « VIEILLE NOUVELLE » (STARONOVA SYNAGOGA) la plus vieille synagogue d’Europe Centrale ! On découvre un peu l’ambiance de ce quartier et avons une vue ultra rapide sur le fameux cimetière juif que nous nous sommes promis de visiter.
L’heure avance et un " spectacle" nous attend, nous devons être ponctuels, devant la Tour de l’Hôtel de Ville (STAROMESTSKA RADNICE VEZ), sous l’horloge astronomique. Toutes les heures, les statues qui entourent l’horloge s’animent, et les petites fenêtres de l’étage supérieur s’ouvrent sur le défilé des apôtres. La fin du carillon est ponctuée par le cocorico (en tchèque !!) du coq doré qui surplombe l’ensemble.
Nous admirons cette merveille : elle daterait de 1410, les deux grands cadrans (astronomique et astrologique) sont magnifiques, précis et colorés, et entourés de jolies statues, peintes elles aussi.
Notre attention se porte sur la foule - dense - autour de nous : tout le monde a la tête levée, les yeux rivés sur les cadrans, le doigt en position pour lancer les prises de vue !! tout ceci dans un ensemble parfait !
Et à l’heure exacte, le carillon retentit ; le squelette fait tinter sa clochette, les autres statues pivotent, les apôtres nous saluent chacun à son tour, et le chant du coq s’élève ! fin du spectacle … nouvelle séance dans une heure !!
Nous quittons une nouvelle fois STAROMESTSKE NAMESTI pour nous rendre au Pont Charles (KARLUV MOST),emblématique de la ville. La petite rue Karlova donne sur une place toujours aussi animée ; à gauche une curiosité, le musée de la torture ( !), à droite la statue en bronze du roi Charles IV, si belle, majestueuse et finement travaillée, en face la grosse tour carrée, Tour du Pont de la Vieille Ville. Passant devant Charles IV, nous nous rapprochons du fleuve, la VLTAVA ; et de là, nous découvrons la vue sur l’autre rive ; le regard immédiatement captivé par la colline occupée par le Château Royal, dominé par la cathédrale Saint Guy, les flèches se découpent sur le ciel. Les différentes parties du château sont colorées, chacune dans une teinte distincte, blanches, vertes, roses, les toitures ont, elles aussi, leurs propres couleurs, brique ou bronze. C’est magnifique, le regard se pose et s’attarde sur les multiples détails de ce panorama. Sur le fleuve, c’est un ballet d’embarcations : bateaux-mouches, bateaux de tourisme plus petits, en bois …..
Et il y a le pont …. Une construction massive, longue d’environ 500 mètres, décorée d’une trentaine d’imposantes statues, et que les caprices de la rivière ont en partie mise hors de l’eau, on devine un ruisseau, qui délimite la presqu’île de KAMPA. Sur le pont la foule est encore plus dense, faute de temps, nous ne nous y engageons pas ; mais nous prenons le chemin du retour en découvrant d’autres trésors, tels que le KLEMENTINUM, ancien collège jésuite, bâti au milieu du XVIème siècle, il s’est vu transformé en bibliothèque au XIXéme et renferme depuis des ouvrages d’une valeur inestimable.
Rencontre plus contemporaine ensuite avec le nouvel hôtel de ville, (NOVA RADNICE) aux balcons et toitures décorés de grandes statues art-déco, puis le Théâtre des Etats (STAVOVSKE DIVADLO), le plus ancien théâtre de Prague, où fut joué, pour la première fois, en 1787, « Don Giovanni » de Mozart, dirigé par le compositeur en personne. C’est un beau bâtiment classique, blanc et vert pâle à colonnes et dorures. Dans la rue, à gauche de l’entrée, la "statue du Commandeur" médite, difficile de rester insensible à cette œuvre si parlante, et pourtant ….
On longe le théâtre, dans une jolie petite rue renaissance aux accents gothiques, et on arrive à l’université Charles (CAROLINUM), fondée bien sûr par Charles IV.
Notre petit circuit s’achève, hélas trop rapidement, à travers les jolies rues de ce vieux Prague, aux maisons si charmantes, si belles et colorées, très bien restaurées et entretenues.
La journée est loin d’être terminée et nous décidons de partir à la découverte du château, d’essayer d’en avoir une vue globale.
Pour cela, nous devons prendre le tram … si il est très facile de trouver la station … l’affaire se complique pour trouver le bon tram !!!! on hésite, on tente de comprendre les panneaux d’affichage, on se renseigne et …. Finalement nous validons nos titres de transport ; grâce à ces tickets touristiques, nous avons désormais 72 heures devant nous pour vagabonder comme bon nous semble !
Nous voici donc dans le tram prenant tant bien que mal nos repères, essayant de mémoriser le nom de la station près de l’hôtel : STROSSMAYEROVO NAMESTI (il est où le problème ?) ; et il faut aussi avoir l’œil pour ne pas louper la descente, plus facile, à MALOSTANSKA ; heureusement la signalétique dans les trams praguois est très bien faite et nous très performants !!! on descend donc au bon arrêt !
Le nez au vent et les plans en mains, il nous faut trouver la direction du Château, c’est assez facile, la rivière derrière nous et la colline devant, nous n’avons pas beaucoup d’hésitation ; et nous voilà vite face à une – longue – volée de marches. Et c’est parti, bon an, mal an, pour cette ascension !!! une étape à mi-chemin pour admirer le paysage, et enfin on parvient devant l’entrée de ce qui doit être le château, car seuls une porte voûtée et un garde en faction donnent l’impression qu’on a touché au but, car la rue se prolonge sans autre formalité, le palais présidentiel se trouve tout de même dans l’enceinte du château !!
Nous sommes dans une longue ruelle ascendante en travaux (des fouilles archéologiques) bordées de jolies maisons, sur la gauche un musée d’art, sur la droite le musée du jouet, et finalement on atteint une immense place, parvis de la basilique Saint Georges (BAZILIKA Sv JIRI), rouge et blanche, flanquée de son couvent (KLASTER SVATEHO JIRI)en pierres sombres.
La place traversée, nous longeons les flancs de la Cathédrale Saint Guy (KATEDRALA Sv. VITA), dont on aperçoit les fondations, et nous sommes enfin au cœur du domaine : d’un côté le palais présidentiel, rose, aux lignes sobres, de l’autre la cathédrale Saint Guy, sombre, d’un gothique flamboyant époustouflant, et si haute !
Passant sous un porche, nous arrivons dans un jardin, le hasard veut que nous tombions pile pour la « relève de la garde » …. Rien à voir avec le ballet des vigiles de sa gracieuse majesté britannique, ou la chorégraphie danoise, là il s’agit d’un petit groupe de sept militaires qui se relaient. Clic-clac, bien sûr !!!
Sortant du jardin par une petite porte, nous sommes maintenant devant l’entrée principale du château, et sa cour d’honneur. Nous prenons le temps d’admirer l’ensemble, de détailler les statues du portail, la vue sur la ville depuis le sommet de la colline.
Comme nous ne sommes pas bien loin, pensons-nous, du Pont Charles, il est désigné comme étant notre prochaine direction … à pieds !
Nous descendons tranquillement vers le fleuve, pendant que la nuit tombe sur Prague. Nous abordons le pont avec son éclairage nocturne par la Tour du Pont du petit côté (MALOSTRANSKE MOSTECKE VEZE)! et toujours un monde fou !
Et nous revoici dans Staré Mesto, la question du repas va se poser, nous nous mettons donc en quête d’un premier restaurant, que nous souhaitons typique.
Nous trouvons l’oiseau rare avec un restaurant en sous-sol (comme c’est souvent le cas ici), situé derrière Notre Dame du TYN , la carte est tentante, le cadre agréable ; on s’installe.
La carte rédigée en français occasionne quelques surprises comme cette « soupe de champignons servie avec de la Chantilly » ! Désirant commencer dignement ce séjour, nous avons décidé de prendre l’apéritif, local tant qu’à faire ! sur la carte, deux suggestions : BECHEROVKA et SLIVOVICE, on demande au serveur des explications …. Mieux qu’un long discours, il nous propose de goûter les fameuses liqueurs « apéritives » ; « BECHEROVKA » est selon la rumeur locale un « médicament », fait avec des plantes, au un goût proche du génépi … et affiche 38° d’alcool, et « SLIVOVICE » est tout simplement de l’eau de vie de prune qui grimpe à 40° …. Un apéritif léger, en somme !!!
Nous découvrons, à l’occasion de ce premier restaurant, les habitudes du service ici. Dès que l’assiette est terminée, elle est enlevée ; pas d’insistance pour caser la carte des desserts, ou forcer sur le café ; inutile aussi de demander l’addition, elle arrive la dernière bouchée avalée !!! autre particularité, pas de carafe d’eau, ici la boisson, quelle qu’elle soit est payante ; et dernière curiosité, un « couvert » est facturé à chaque convive couvrant en général le prix du pain.
Ainsi s’achève notre première journée, pleine de projets pour le lendemain !
JOUR # 2
Notre deuxième journée commence bien : le temps est superbe, un magnifique soleil et un ciel bleu azur nous accueillent ; nous décidons de découvrir aujourd’hui la presqu’île de KAMPA, et le quartier de MALA STRANA.
Arrivés, en tram, près du pont Manesuv most, nous profitons de la jolie vue puis nous engageons dans les petites rues : on passe devant un musée consacré à Kafka, et au détour d’une rue, on aperçoit le pont Charles, reconnaissable par les statues qui le décorent. Comme ce décor hors du temps est joli ! On a l’impression d’avoir fait un saut vers la Renaissance !
Des boutiques de marionnettes, des restaurants, et des bateliers qui essayent de nous enrôler pour une promenade sur le fleuve, tout ce petit monde occupe cette partie que le fleuve a rendue à la terre ferme.
Un autre petit pont et nous posons le pied dans la presqu’île de KAMPA. C’est d’un romantisme fou ! L’endroit est d’un calme absolu, une petite terrasse sous la treille en bordure de rivière, un porche qui porte les traces des crues de la Vltava, une grande place déserte bordée d’arbres et de bancs, toujours les façades si soignées, la roue d’un moulin …. On se croirait dans un décor de cinéma ! Nos yeux se posent avec gourmandise sur tous ces charmes déployés rien que pour nous … ou presque !! On ressent une réelle émotion, une avidité particulière à tout regarder, détailler, les cartes mémoire des appareils photos se remplissent tant il nous semble impensable de confier toute cette harmonie au seul soin de nos mémoires !
Le cœur de la presqu’île nous ayant livré, partiellement ses secrets, nous nous retrouvons au bord de l’eau. Plus loin sur le chemin, une grande maison blanche abrite un musée d’art moderne …. Qui nous replonge dans la réalité contemporaine, quel choc de voir des lapins oranges géants dans la cour, des caniches rouges vifs accrochés à la façade !!! et Staré Mesto en arrière plan ! une rangée de pingouins jaune vif matérialise la berge !!! c’est peu après que nous abandonnons Kampa.
Une volée de marches nous ramène dans l’animation praguoise, au bout de la rue la trouée du funiculaire que nous devons prendre pour aller vers Notre Dame de Lorette (LORETA), notre prochaine destination.
Mais notre regard est d’abord attiré par un curieux monument au milieu d’une jolie promenade verdoyante : un grand escalier et au sommet des silhouettes d’hommes faméliques, c’est le monument dédié aux victimes du communisme. Saisissante, et matière à réflexion, cette « œuvre d’art » est impressionnante, et fait froid dans le dos !
Nous suivons l’indication vers le funiculaire (LANOVKA) et la colline de Petrin.
Nouveau moyen de locomotion pour arriver au sommet , au cours de la montée, de la cabine du funiculaire nous avons eu une très belle vue sur la ville que nous cherchons à retrouver, suivant les indications vers Loreta, nous passons devant une belle église, encore blanche aux clochers verts comme celles que nous avons vues hier ; et un monument nous attire immanquablement : une tour Eiffel (ROZHLEDNA), presque conforme à l’original !! Les courageux qui s’y aventurent auront, à l’arrivée, une vue magnifique.
Le chemin vers Loreta nous offre des beaux points de vue.
La matinée avance au rythme de nos pas et nous voici devant le Monastère de STRAHOV (STRAHOVKY KLASTER) et ses bibliothèques.
Nous commençons par découvrir la grande église du monastère, Saint Roch (KOSTEL SV ROCHA), l’accès est circonscrit par de grandes grilles, les photos interdites ! … la beauté de cet ensemble baroque à la voûte si délicatement peinte est saisissante.
Place aux bibliothèques ; le « no photo » peut être contourné par l’achat d’un visa spécial, et l’endroit le mérite, ô combien! (pour info, dans les salles nous avons été contrôlés !)
La première bibliothèque, la salle philosophique, est magnifique, un modèle du genre : une grande salle acajou, des milliers de livres dans les rayonnages, un grand escabeau mobile le long du mur, une fresque dans les mêmes tons au plafond, c’est somptueux. L’accès est interdit au public, c’est le défilé dans l’embrasure de la porte.
Dans le petit couloir clair, un alignement de livres anciens décolorés tranche avec la richesse de la pièce que nous venons d’admirer, des armures, quelques meubles d’époque nous conduisent au clou du site, la salle théologique. Rien à voir avec l’autre salle ; celle-ci est claire et trapue, d’une décoration baroque, elle vaut surtout pour son plafond en stuc à caissons. Elle aussi renferme des merveilles.
La bonne adresse : un restaurant dans les jardins du monastère, « Peklo » ! : une cave, voûtée, en pierre, cette fois ; ambiance feutrée, lumière tamisée, bonne table (du bon goulasch maison !), l’endroit idéal pour un repas roboratif !
Nous retrouvons ensuite les jolies rues et les curiosités de Prague, comme cette église transformée en hôtel, « l’hôtel Questenberk », un quatre étoiles ; les frontons au-dessus des portes cochères (les portes de Prague sont magnifiques) ou encore cette affiche concernant le musée du Communisme montrant une poupée russe aux dents acérées !
Nous arrivons en vue de Notre Dame de Lorette (LORETA), et quelle vue, nous la découvrons en surplomb, se révélant au fur et à mesure que nous avançons ; c’est magnifique, une vision de carte postale : ciel bleu intense, façade blanche et ocre, tuiles rouges et clochers verts ! ô temps suspends ton vol … et laisse nous un peu admirer cette merveille !
On se risque ensuite à la visite du cloître. Quelle monumentale erreur de passer côté sans franchir la porte !!!
Au centre du jardin, une grande statue et un cube un peu envahissant : une copie de la Santa Casa romaine. Ce curieux monument antique tout sculpté tranche au cœur de ce cloître baroque, il semble « parachuté » dans cet espace clos ! Tout le long de cette cour, une galerie où alternent les confessionnaux et les prie-Dieu consacrés aux figures bibliques. Il émane un grand calme, une grâce particulière de ce lieu ; nous faisons le tour du cloître, admirant les nombreuses chapelles décorées avec recherche, les belles perspectives.
C’est la mélodie du carillon qui nous ramène à la réalité, les 27 cloches qui le composent jouent une petite mélodie pour la nouvelle heure.
Nous enchainons avec la visite de la galerie du premier étage, toute aussi belle et richement décorée. Et si richesse il y a, c’est dans la salle du trésor que nous allons en trouver le clou : parmi les objets de culte et de cérémonie exposés, le plus remarquable est un ostensoir en or, soleil triomphant dont les rayons sont modestement garnis de plus de 6000 diamants, son nom : « le Soleil de Prague », à côté les autres babioles paraissent bien ternes.
La visite est terminée, Prague nous a livré l’un de ses plus beaux joyaux ; Notre Dame de Lorette est un endroit enchanteur.
Nous avons deux projets précis pour la fin d’après midi : visiter la Cathédrale Saint Guy et écouter un concert dans l’église Saint Georges, toutes deux dans l’enceinte du château ; donc on poursuit la promenade vers le château avec un soleil toujours radieux et un décor magnifique.
Arrivés près d’HRADCANY (le quartier du château) nous admirons les beaux lampadaires verts (tous ne sont pas restaurés) aux quatre statues de femmes surmontées de huit lanternes. Nous sommes toujours aussi admiratifs devant la curieuse façade en face du palais, qui semble recouverte de petites pyramides. Nous voici dans la cour d’honneur, puis devant le portail de la cathédrale, fermée ! il est 17h, et elle est déjà fermée à la visite !!! Quelle déception !
Passons à la suite du programme ; ce soir à 18h30, nous irons écouter du Pachelbel, du Mozart et du Vivaldi ! De nombreuses églises ouvrent ainsi leurs portes en début de soirée pour ce genre de manifestation ; nous nous sommes arrêtés à Saint Georges, sur notre chemin.
Le concert est un très agréable moment, l’intérieur de l’église est de style roman, dépouillé, l’éclairage chaud et tamisé, et la sonorité de bonne qualité, la musique résonne doucement dans l’église… si doucement que certains membres de l’assistance succombent !
A la sortie du spectacle, la nuit est tombée sur la ville ; nous redescendons jusqu’à Malostranska à pieds, la vue de la cité illuminée est magnifique.
La dernière découverte de la journée sera le métro de Prague : nous allons donc nous y risquer ! Une fois dans la station, nous devons trouver le bon itinéraire, réunion au sommet devant le plan du métro, simplissime, il n’y a que trois lignes ! La station est belle, neuve et propre, les escalators rutilants. La signalétique évidente et les rames modernes et confortables.
Deuxième journée encore parfaite, décidément Prague est magique !