Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
TROISIEME JOUR
Aujourd’hui nous organisons notre temps comme bon nous semble ; nous avons choisi de visiter le Palais de Dolmabahçe et d’enchaîner par Büyükada, une des îles aux Princes.
8h45, c’est parti pour Dolmabahçe, on y descend à pied, cette fois-ci on connait l’itinéraire ! On prend un long escalier avec vue sur le Bosphore, qui rejoint une ruelle bordée de vieilles maisons, certaines sont en bois ; des parties de remparts sont apparentes par ici.
Et nous voici, assez rapidement, le pied léger arrivés au Palais …. Quelle déconvenue ! Une file d’attente qui s’éternise jusque dans la rue voisine !!! Pas question de se lancer là dedans, alors après une concertation express, on décide d’inverser nos projets : les iles d’abord, le palais ensuite, d’autant que le premier ferry part dans quelques minutes, le ponton d’embarquement est juste à côté, pas de queue, on compte nos sous, et payons nos traversées !
On peut embarquer tout de suite et le bateau lève l’ancre à 9h30 comme prévu.
Il y a beaucoup de monde sur le ferry ; nous sommes montés à l’étage, c’est un pont couvert, quasiment toutes les places sont occupées. Pendant la traversée, on se déplace à tour de rôle pour aller prendre des photos sur la petite passerelle à la proue du bateau.
On a une jolie vue sur Istanbul, ses divers rivages et les quelques gros paquebots en transit dans la ville... d’impressionnants monstres flottants.
D’où nous sommes nous avons aussi des vues plus complètes sur les palais, Dolmabahçe ou Topkapi, sur les deux mosquées (Mosquée bleue et Sainte Sophie).
Pendant le voyage, des serveurs proposent du thé ou du café, des marchands à la sauvette tentent de placer leur marchandise.
Après ¾ d’heure de traversée, nous accostons enfin ; tout le monde est persuadé d’être arrivé, mais ce n’est en fait qu’une escale sur notre trajet !
Et à 10h30, nous voici enfin arrivés à bon port, celui de l’île de Büyükada.
En descendant, on voit notre capitaine appuyé au bastingage qui surveille les opérations ; tout de blanc vêtu et chaussé … ; avec ses galons sur l’épaule, on dirait le Capitaine Stubbing de « La croisière s’amuse » !!!
Sur les quais, nous sommes accueillis par des marchands de couronnes de fleurs – artificielles – ça semble être la spécialité du coin. En ville, nous verrons un vieil homme tresser des fleurs fraîches, des sortes de marguerites, pour faire ces couronnes.
Sur l’île pas de circulation de véhicule à moteur, seuls moyens de transports le vélo ou le cheval. L’entreprise prospère est la location de tours de calèche pour les touristes.
Remontant la rue principale, on tombe immédiatement sur la file d’attente. Nous n’avons pas du tout envie de devoir faire le même choix que ce matin pour le palais …. Mais finalement la file avance très vite, le débit est si rapide que nous avons à peine le temps de nous renseigner sur les prix, itinéraires et durée de la promenade que nous voilà embarqués dans deux calèches … pour le small tour, de 30/35 minutes à 50 LT par personnes …. On se crie les consignes d’une calèche à l’autre !
Notre cocher est un fou furieux ; après un démarrage en trombe digne d’une attraction de Disneyland, le voilà qui fouette son cheval pour aller à un trot soutenu dans les montées ; et des montées il n’y a que ça dans ce début de trajet ! à fond, il trouve le moyen de doubler les équipages moins rapides …. Aujourd’hui, il fallait miser sur le 118 (numéro de notre attelage), il fait course en tête … pas un commentaire, pas une allure propice aux photos … c’est du service minimum ! Tout à coup, en pleine forêt, il décrète qu’il faut s’arrêter pour les points de vue ? … ah, bon ? on ne voit pas bien où il a vu des panoramas, sans doute derrière les arbres du bois …. Par contre, il y a une petite buvette, là où il a stoppé net … de là à penser que nous sommes sensés faire le plein … on profite de cet arrêt pour prendre des photos de notre carrosse et on intercepte celui de nos copains ! On rigole bien aux dépends de nos cochers ; mais je crois qu’ils ne se privent pas non plus de nous tailler quelques costards !! .. en turc !!
Au même train de folie, sans avoir vraiment eu le temps de voir l’île et ses points de vues, juste quelques chevaux paissant dans le paysage, nous voilà de retour en ville, belles maisons coloniales ou petites masures, pas mal de rues sont en travaux, les maisons à restaurer, souvent mises en vente.
Et hop, on nous débarque, le cocher va pouvoir reprendre sa place dans la file des embarquements express !!!
Nous décidons de consacrer quelques minutes à la découverte de la ville ; c’est rapide, nous prenons une rue animée, bordée de petits magasins d’alimentation et sandwicheries.
Nous bifurquons vers la mer (de Marmara) et tombons sur une enfilade de terrasses, toutes plus attrayantes les unes que les autres. Comme je regrette que nous n’ayons pas plus de temps à passer ici ! Je ne sais pas si la nourriture est bonne mais le cadre est irrésistible : les tables sont dressées au bord de l’eau, sous des parasols, de jolies nappes proprettes !
A l’entrée des restaurants, des frigos vitrés exhibent la pêche du jour qui ne demande qu’à garnir nos assiettes ….
Moins appétissants, des poissons sèchent au soleil sur des portants spéciaux … pas ragoûtants du tout, entre le soleil, la poussière et les mouches … non merci !
Nous revoici au port ; nous achetons nos billets et attendons au soleil le moment d’embarquer. Nous prenons notre mal en patience …. Pendant cette attente, finalement agréable puisque nous sommes tous assis en plein soleil, nous regardons les autres bateaux arrivant d’Istanbul et déversant des flots de passagers, c’est impressionnant, dire que ces milliers de personnes vont se retrouver faire la queue en même temps aux calèches, que tout ce petit monde va se poursuivre sur les petites routes, qu’ils vont tous essayer d’aller déjeuner ! On est arrivés au bon moment, et si nous l’avions souhaité, étions au bon moment disposés à déjeuner, maintenant ça va être l’enfer, et les petites terrasses si sympathiques devraient vite ressembler à des ruches !
Büyükada ne nous laissera pas un souvenir impérissable, sinon celui d’avoir manqué de temps pour pouvoir un peu mieux l’apprécier ; tant de temps de transport pour si peu de temps sur place, c’est du gâchis, mais les rotations des ferries sont mal faites et le prochain retour vers Istanbul (Besiktas, c’est le quartier de l’embarcadère) est à plus de 16 heures, plus le temps de la traversée, nous n’aurions plus le temps de visiter Dolmabahçe ;
Allez, 12h30, on retourne vers le continent, pendant la traversée, on voit défiler le joli paysage : on passe près de certains ilots, on en aperçoit d’autres au loin, habités ou non.
Et voilà, 13h35, on repose le pied à Istanbul, fin de la parenthèse dans l’archipel des Princes, direction le palais !
Le contrôle de sécurité se fait très vite. Mais … ça se gâte devant les portes du palais, la file d’attente devant les caisses est assez longue …. Et elle ne bouge pas d’un iota !
Il est près de 14 heures, nous sommes dans la queue, un petit mètre de gagné de temps en temps, les caisses qui ferment pour réguler le flux des visiteurs, on approche doucement … mais l’attente est de plus en plus difficilement supportable ! un mauvais plan se profile, vu l’heure qui avance : à partir de 15 heures, il nous faudra faire un choix entre palais et harem ; la possibilité de visiter les deux s’arrête à cette heure là ! … et l’heure tourne !
Pour divertir notre attente on regarde le manège du soldat en faction devant la porte principale. Enfin « manège » est un bien grand mot dans son cas ! il est parfaitement et totalement immobile, les touristes viennent poser à ses côtés, il ne cille pas ; il doit cuire sous ce soleil, être complètement engourdi, mais pas un mouvement, rien. Parfois, un autre soldat vient lui éponger le visage, il lui essuie avec ses gants. Puis c’est la relève de la garde, la petite troupe arrive, une dizaine de soldats, après quelques pas bien chorégraphiés, le planton échange sa place, le nouveau venu se positionne, un militaire vient ajuster chaque pli de sa vareuse, l’angle de son arme, c’est réglé au millimètre près ! La troupe s’éloigne, pour lui l’attente commence …. Pour nous elle continue !
Bon, ça y est, il est 15 heures, l’heure du choix, palais ou harem. Ça sera palais … quand notre tour viendra ! il arrive enfin ! et à 15h15 nous avons enfin nos billets pour la visite du palais !
Quel soulagement quand on franchit la porte du jardin !!! Et quelle récompense d’avoir attendu si longtemps quand on découvre la jolie façade du palais, la belle fontaine, ce beau jardin qui donne sur le Bosphore, protégé par une interminable grille blanche.
On prend le temps de profiter de ce parc, photos, photos, photos … et on part visiter l’intérieur du palais.
Mais une nouvelle fois, il va nous falloir prendre notre mal en patience : les entrées pour la visite doivent être accompagnées ; prochain départ 15h30 en turc, sinon 15h40 en anglais, rien en français ! Tout le monde a envie de voir les choses avancer, je ne me vois pas faire la traduction simultanée pour notre petit groupe d’amis, et on a en mains un guide à la couverture verte …. Alors ça sera en turc !!
Et en chaussons !!! il nous faut enfiler des sur-chaussures avant de rentrer dans le palais !!! nous voilà donc tous les pieds enveloppés dans des petits sacs roses !
Bon an, mal an, on suit notre visite, entre l’évidence des pièces et les renseignements glanés ici et là, on parvient à obtenir quelques informations. Nous visitons à notre rythme, il est interdit de prendre des photos, on n’est donc pas retardés par les cadrages … Cette visite un peu hasardeuse est tout de même magnifique, ce palais est d’une richesse inouïe, marbres, velours, soieries et bois précieux, dorures et cristal mis à toutes les sauces, dans tous les lustres, avec des pièces impressionnantes de plusieurs tonnes et milliers de lumières, et mélanges de couleurs avec des éléments rubis dans ces lustres énormes. Rien d’oriental dans ce grand, très grand palais.
Il est né d’une jalousie de son sultan envers les gouvernants occidentaux et leurs palais magnifiques. Au départ, un accident, le grave incendie en 1831 du quartier de Pera, quartier des ambassades, les gouvernements font reconstruire faisant étalage de leurs richesses à travers ces vitrines diplomatiques. Le sultan se retrouve bien à l’étroit sur l’autre rive dans son « petit » et vieux palais de Topkapi ; alors il passe commande de ce monstre de 285 pièces, situé idéalement sur la berge du Bosphore.
On sent l’influence ottomane lorsqu’on arrive dans les appartements de la mère du sultan, isolés du monde masculin que l’on peut suivre, surveiller, espionner à travers des petites fenêtres situées dans des galeries parallèles.
En cours de visite, on perd notre guide turc sans s’en rendre compte, on n’écoute évidemment pas ses explications, nous sommes repérés par un gardien qui se renseigne, comprenant que nous sommes livrés à nous même il nous impose de rejoindre les turcs, nous empêchant même de visiter une salle (la salle de bains de la Validé) … heureusement la visite touche à sa fin ; on a pu évoluer entre nous dans le palais sans que personne ne se soucie de nous.
Il est 16 heures quand nous sortons du palais, rendons nos chaussons ; des femmes sont préposées au tassage de ces petits sachets au fond des grands bidons dans lesquels nous nous en débarrassons !
Visite agréable, certes, mais bien rapide !
Encore un tour dans le parc, de nouvelles photos.
Mais le jardin du palais nous réserve des surprises.
Nous longeons la façade jusqu’au jardin du harem, nous traversons un petit jardin qui fait très british, un gazon parfaitement entretenu, des tables et des chaises en fer forgé blanc … c’est un cadre complètement décalé dans ce palais de suzerains ottomans !
Et voici la façade lisse, rose et blanche du harem. Un grand jardin, un cadran solaire, des palmiers, une pièce d’eau … mais surtout un musée des horloges dont l’entrée est matérialisée par une pendule de verdure et une autre sur pied qui me fait immédiatement penser à "Alice au pays des merveilles" !!
Jolies pièces dans cette petite salle, rien de passionnant, mais de belles horloges de tous pays exposées.
Nous allons ensuite vers le palais de cristal ; à l’entrée, nouvel épisode chaussons.
Encore une fois, pas de photos. C’est dommage, il est bien joli ce petit pavillon ; jardin d’hiver du sultan, c’est un beau balcon protégé par une verrière duquel il pouvait suivre les allées et venues dans le parc, et les défilés dans l’avenue longeant ce petit bâtiment. De jolies mosaïques le décorent, des statues d’oiseaux dont les plumes sont en cristal ( ?) ou verre coloré ; à coup sûr le cristal on le retrouve dans les pieds du piano et de son tabouret ; deux pièces magnifiques et étonnantes, du jamais vu pour moi que ces pieds torsadés et pleins d’éclat.
Une fois de plus, nous nous retrouvons dans le parc, devant la grande fontaine aux cygnes ; encore quelques photos avant de partir, séduits par la jolie petite bordure de renoncules, une touche légère, fraîche et très colorée dans cet imposant décor.
Il est 17 heures, le palais va fermer, en partant, nous assistons, une nouvelle fois à la relève de la garde.
Bon, cette fois, il est hors de question de remonter à pied jusqu’au sommet de cette colline ; un plan indique que le funiculaire est tout proche, on se met à sa recherche. Il doit être à côté de l’embarcadère de Besiktas où nous étions tout à l’heure.
C’est la station de tramway qui nous saute aux yeux, mais juste derrière on voit l’entrée du funiculaire, en fait il s’agit d’une liaison sous-terraine !
Il faut comprendre maintenant comment obtenir nos titres de transport et combien ça coûte ! une misère 1.75 LT par trajet, dans des distributeurs qui rendent la monnaie …. On obtient un petit jeton à glisser dans la fente du portillon …
Nous montons dans la cabine et sommes arrivés en quelques minutes ! en trois minutes nous voici libérés. On reste dans la station pour prendre quelques photos, s’intéresser au mécanisme et à la taille des câbles.
Et nous voici place Taksim, et à l’hôtel. Nous nous donnons rendez-vous un peu plus tard pour diner.
La question du restaurant se pose une nouvelle fois. On va du côté de la rue de l’Indépendance, on descend cette rue animée, plus occupée en fait de magasins que de restaurants, qui sont plutôt dans les rues transversales ; on va s’y risquer un peu mais on redoute de se perdre dans ce dédale. D’une ruelle à l’autre, ne parvenant pas à trouver l’établissement idéal (plats, tarifs, propreté … on en demande beaucoup ….). On s’arrêtera près du consulat de France, le cadre du restaurant est très joli, on nous installe sur la terrasse, dans un coin donnant sur une petite rue, un emplacement idéal pour notre petit groupe.
Les serveurs sont aux petits soins pour nous, un service stylé de qualité ; c’est agréable. Nous déclinons l’offre des mezzés, on a compris que l’expérience pouvait s’avérer couteuse.
D’hésitations en rectifications, on parvient malgré tout à fixer notre choix. On dinera de poulet grillé, kebabs ou agneau grillé. La cuisine est simple et savoureuse. On passe un moment très agréable.
Nous rentrons directement à l’hôtel ; et avons envie de prolonger cette dernière soirée en prenant un café au bar de l’hôtel avant de regagner nos chambres pour y refaire nos valises qui devront être prêtes à partir dès le petit déjeuner.
Mission accomplie, nous pouvons nous endormir une dernière fois à Istanbul.
QUATRIEME JOUR
On part en balade à 9h10.
Alors, finalement, au programme aujourd’hui : mosquée Rüstem Pasha, croisière sur le Bosphore, repas et Grand Bazar.
Nous arrivons devant cette petite mosquée vers 9h25.
Elle est située juste à côté du Bazar égyptien, et est assez banale de l’extérieur, mignonne toutefois avec le ballet des pigeons qui se posent sur son fronton, mais ses décorations intérieures lui vaudront le titre de plus belle mosquée du monde.
Cette fois, l’initiative de la construction de cette mosquée ne revient pas à un sultan, en l’occurrence Soliman le Magnifique, mais à son Grand Vizir etgendre, ledit Rüstem Pasha.
L’homme n’est pas populaire, on lui reproche sa radinerie ; il compte faire taire les mauvaises langues en faisant construire cette mosquée à ses frais, mais l’homme est économe et rusé, il la bâtit sur le bazar dont il va louer les emplacements aux marchands qui vont ainsi contribuer pour environ 60% aux frais ….
1560, l’architecte Sinan est encore aux commandes (architecte de Soliman le Magnifique, il est le père de l’architecture ottomane, alliant art byzantin et règles orientales) ; il va livrer une jolie petite mosquée à la décoration intérieure magnifique, une débauche de motifs, différents sur chaque cloison, tulipes, lys, des araignées (parait il, je ne les ai pas vues), toujours un beau travail de calligraphie pour les noms de dieu et des prophètes, et une porte en noyer sculptée incrustée de nacre.
Comme cette mosquée est claire, toujours ce grand espace de prière, le mihrab et le minbar, encore en dentelle de pierre, si aérien ! et surtout ces faïences ! si fines, si colorées, toutes différentes. Au centre, toujours, le lustre bas ; au sol un grand tapis rouge à motifs ; la voûte est blanche, soulignée de brun. Ici les inscriptions calligraphiées ne sont pas peintes sur des écussons mais elles aussi tracées en mosaïque bleue.
On resterait encore longtemps pour inventorier les dessins, les comparer.
Nous repartons vers 10 heures ; retraversons par le pont de Galata, jusqu’à la ville moderne et l’embarcadère de Besiktas. Pour une fois, la circulation ne nous retarde pas et en dix minutes nous y sommes … hélas, notre bateau n’est prévu qu’à 11 heures ! une fois de plus dans ce voyage, alors que nous avons tant à voir et si peu de temps, on perd bêtement de précieuses minutes à ne rien faire ! surtout que, en ce qui concerne notre petit groupe, c’est un coin dont nous commençons à avoir épuisé toutes les ressources !
Bon, à 10h45 on embarque enfin, direction Tarabya, à mi distance d’Istanbul et de la Mer Noire, au milieu du Bosphore, donc.
Nous suivons la rive côté européen, commençant par la jolie mosquée du palais, puis la longue et belle façade du jardin et du palais de Dolmabahçe. Il est encore plus beau vu d’ici.
Un autre palais se profile, magnifique, il s’agit du palais de Ciragan, construit entre 1863 et 1867 pour le sultan Abdülaziz par les architectes de la lignée des bâtisseurs de Dolmabahçe, la famille Balyan. Cette merveille est maintenant transformée en hôtel de luxe …
Se profile maintenant la façade jaune et blanche, très sobre après ce qu’on vient de voir, de l’université de Galatasaray.
Nouveau palais, à colonnes celui-là, c’est le palais de Feriye. L’histoire est drôle parfois, nous quittons le merveilleux palais construit pour le sultan Abdülaziz, et c’est dans ce nouveau palais qu’il sera assigné à résidence une fois destitué en 1876 et qu’il sera assassiné quelques jours plus tard ! il a fini ses jours reclus, à quelques pas de sa belle demeure ! transformée ensuite en hôtel de police, et logement des fonctionnaires, puis en entrepôt … quelle décadence !
Tandis que nous longeons ces palais, d’autres s’affairent sur l’eau, tel ce pêcheur dans son petit canot qui prépare sa ligne sans nous prêter attention.
Puis nous passons devant la mosquée d’Ortaköy, construite en 1854 au bord de l’eau, actuellement en cours de rénovation.
Juste après voici le grand Pont du Bosphore, long de 1,5 km, il relie les deux rives depuis 1973. Il a des allures du Golden Gate, sans en avoir la couleur !!
Le long détroit s’étend sur 32 km, et sa largeur va de 700 m (698, pour être précise !) à 3,3 km … quant à la profondeur, elle varie de 30 à 120 m.
Nous sommes maintenant le long de quartiers plus résidentiels, les belles villas se succèdent, de petites villes, un restaurant bâti sur un îlot auquel on accède en bateau, à propos de bateaux, ce sont maintenant des yachts qui mouillent devant les petits embarcadères privés.
Ce sont maintenant les murailles de la forteresse qui se profilent. C’est la forteresse de Rumeli Hisari. Construite vers 1450 par le sultan Mehmet II le conquérant, sur la rive européenne, juste avant sa conquête de Constantinople. Sur la partie la plus étroite du détroit, elle devait bloquer tout renfort vers la ville. La cité tombée dans le giron ottoman, elle perdit rapidement son utilité initiale. Transformée en prison, elle abrite, de nos jours, un musée. Elle reste très belle, dans un excellent état de conservation. L’image de ses remparts crénelés et de ses tours se découpant sur le ciel bleu est très jolie.
Un peu plus loin, dans une perspective surprenante avec la forteresse, on découvre le second pont sur le Bosphore, le pont sultan Mehmet II le Conquérant (Fatih Sultan Mehmet), pont suspendu de 1,5 km datant de 1988.
Sur la rive, toujours ces palais reconvertis en sièges de sociétés, hôtels, ou propriétés privées. Et des mosquées, des maisons en bois … Sur l’eau, encore des pêcheurs, et le va et vient des cargos.
Le décor n’a plus rien à voir avec le fouillis d’Istanbul, et ses maisons si serrées ; ici ce sont de belles villas au bord de l’eau, beaucoup de verdure, la forêt en toile de fond.
D’après notre guide, ces modestes demeures se négocient entre 5 et 150 millions de livres turques !
Notre croisière aura duré une heure, à 11h50 nous accostons. Le bateau repart immédiatement. Nous attendons sur le quai l’arrivée de notre car.
Ici encore beaucoup de pêcheurs, avec toujours la même fortune, dans les seaux éparpillés sur le quai, plein de petits poissons qui ressemblent vraiment à des sardines.
Nous reprenons le car jusqu’à Istanbul pour aller déjeuner. Je m’étais prise à rêver d’un repas près de l’eau … Quelle erreur !! Nous repartons pour Istanbul, qui est à environ 25 km.
Nous traversons les quartiers modernes de la ville, avec leurs buildings (la tour Saphir), le stade de Galatasaray qui peut accueillir 55 000 spectateurs ; les quartiers luxueux et leurs boutiques ; les coins plus populeux infréquentables la nuit.
Nous revoilà à Istanbul, repassés côté antique, bon, le car bifurque vers un restaurant. On s’installe aux tables préparées pour le groupe.
Repas trop banal pour s’y attarder ; on part sans regret de cette gargote vraiment pas à la hauteur du séjour. Personne n’est vraiment satisfait de cet accueil bas de gamme …. Bon, nouveau mauvais plan, suite aux changements de programme, nous voilà embarqués, à contre cœur, dans une de ces firmes à touristes, fabrique de vêtements de cuir.
L’accueil y est très agréable, et la corvée du show expédiée, on va sur la terrasse profiter de la vue sur la Mer de Marmara et les îles de l’archipel aux Princes au loin, c’est toujours ça !! en plus des dauphins nagent dans la baie !
Cette petite diversion nous aura encore pris une heure et demie !!
Ce n’est qu’à 15h40 qu’on arrive ENFIN au Grand Bazar … et pas de visite guidée ou commentée, Notre guide nous plante devant la porte principale, la porte n°7, et nous donne rendez-vous à 17 heures pour le retour à l’hôtel !
La grande porte que nous franchissons indique la date de 1461, nous entrons dans ce labyrinthe un peu déboussolés. Nous pensions tomber dans une sorte de souk, ce ne sont que des bijouteries de luxe de part et d’autre de l’allée, ça brille de mille fois mille feux ! Partout le rappel du nombre de carats, les commerçants sur le pas de la porte qui rabattent la clientèle pourtant nombreuse ! on traverse en apnée, rien ne nous intéresse dans tout ça !
On cherche des loukoums et des petits souvenirs typiques, on va finir par trouver dans les allées transversales, mais on ne quitte jamais de vue la grande artère principale de peur de se perdre dans ces quelques 4000 boutiques !
Par jeu, je marchande la moindre babiole ; j’achète des petits bracelets avec les yeux ; je négocie pour des yeux porte-bonheur. A la sortie du bazar on trouve nos loukoums … bien contents d’être sortis de ces galeries !
Dans les allées adjacentes, c’est le paradis de la contrefaçon : des rues entières de fausses marques !
A l’heure dite nous reprenons le car pour retourner à l’hôtel où on récupère nos bagages, puis direction l’aéroport.
Une dernière traversée de la ville, un dernier regard à la porte Aura.
Nous arrivons à l’aéroport à 18h50, enregistrement des bagages, police, duty free, embarquement …
A 20h20, nous somme dans l’avion, un A321.
Plusieurs turbulences pendant le vol, mais sans grande gêne.
Nous nous posons à l’heure, à 23h35 …. Heure parisienne !
Bilan mitigé pour ce beau séjour !
Les nombreux cafouillages ont gâché notre plaisir, nous n’avons pas aimé (d’un commun accord) cette ville brouillon et sale, dans laquelle nous n’avons pas su nous repérer !
Faute de coordination, cohésion et organisation, nous avons perdu beaucoup trop de temps, payé au prix fort des visites que nous avons du abandonner : le pont de Galata, les mosquées, l’église Saint Sauveur de Chorba, la traversée vers Üsküdar pour un coucher de soleil … la vraie découverte profonde des quartiers … peut être étions nous trop gourmands ?
Alors, on va vite oublier tous ces petits aléas et conserver les images des belles choses qu’on a pu voir : les palais magnifiques, les belles mosquées, ces fines mosaïques … ces petits marchands, ces belles vues.
Car finalement, si l’emballage est assez terne et manque terriblement de charme, les trésors qu’il recèle valent indéniablement le détour, et c’est ce souvenir qu’on souhaite conserver.