Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.

VIENNE - mai 2012 - visite en 3 jours

Notre nouvelle destination est   VIENNE  pour un voyage imprévu, inattendu, un cadeau, mieux, une récompense. Le gain d’un concours, le CITY BLOGGING TOUR organisé par la chaine des hôtels ACCOR.

 

Il s’agissait de publier des articles sur des villes imposées par les organisateurs, les auteurs devaient susciter l’envie des les visiter chez les lecteurs. A chaque étape des votes, ceux du jury qui attribuait des votes bonus à leurs cinq articles préférés, et les votes des internautes pour leurs amis. Le concours a duré six semaines, je suis arrivée troisième grâce aux votes fournis (Merci, merci, merci à ceux qui m’ont soutenue dans ce marathon). Trois de mes écrits ont été récompensés : RIO, quatrième place ; NEW YORK  et SIDNEY, deuxième ; et au final, je terminais troisième avec  2070 votes !

 

La dotation du concours récompensait d’un tour du monde le gagnant, et offrait aux quatre suivants un weekend dans la ville des leur choix (sur leur continent de résidence. Nous avons choisi VIENNE, à l’hôtel MERCURE WIEN ZENTRUM.

 

Voilà donc pourquoi nous nous levons si tôt ce matin ….

 

 

 Premier jour

_____________________________________________________________

 

Deux heures de vol depuis Paris … et à 9h du matin nous voici en terre autrichienne, les formalités de début de séjour sont vite expédiées, les pass touristiques achetés, la navette de l’aéroport au centre ville est une confortable évidence (elle nous dépose à deux rues de l’hôtel en moins d’une demi-heure !).

Notre chambre nous attend, les valises posées ! Un enchainement parfait qui nous permet d’endosser nos costumes de touristes dès 11 heures !

L’hôtel est idéalement situé, à quelques rues de la cathédrale Saint Etienne, le cœur de VIENNE ; nous y arrivons très vite. Il y a pas mal de monde sur la place Saint Etienne, Stephansplatz, la cathédrale est en partielle rénovation, la façade inégalement restaurée varie du blanc au gris foncé, en face des terrasses de cafés restaurants, des boutiques bordent le petit parvis.

St-Etienne.JPG

Au XIIème siècle, c’est une basilique romane qui est construite, endommagée en 1258 par un incendie, elle est transformée au fil des siècles, adoptant le style gothique, pour se fondre  ensuite dans le décor baroque de la ville. Ce qui saute aux yeux c’est le toit vernissé, tuiles multicolores savamment agencées elles forment, d’un côté, l’emblème des Habsbourg, ici ce sont deux aigles et une date inattendue : 1950. En effet, l’édifice n’a pas été épargné par les guerres successives,  depuis les ottomans au XVIème siècle jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, en passant par Napoléon ; la cathédrale subit de nombreux bombardements, à la fin de la dernière guerre elle est très endommagée et sa restauration durera sept ans, elle porte donc haut la date de sa dernière renaissance !

Partiellement bâchée, nous ne sommes pas séduits par cette architecture qui n’est pas mise en valeur, pas interpelés non plus par le portail dit « des Géants » (un os de mammouth aurait été trouvé à cet endroit !), porche roman que nous franchissons sans presque lever les yeux !

A l’intérieur, par contre c’est l’émerveillement ! On se croirait plongés dans un monde marin féérique, de prime abord on pense qu’il s’agit de la lumière diffusée par les grands vitraux modernes, mais non, c’est une mise en lumière artistique qui donne ce camaïeu de couleurs : sur les piliers et les voûtes de cette grande église-halle miroitent des reflets roses, bleus ou mauves, c’est magique ! On perd le sens des volumes et des distances, les lustres brillent de mille feux, les statues prennent un relief accentué, un certain silence s’impose … tous les visiteurs sont bouche-bée, le nez en l’air … posture peu propice à la conversation !

St-Etienne---interieur--2-.JPG

On ressort pour aller faire le tour du monument. La haute tour Saint-Etienne (Steffi pour ses intimes ; 137m, et 343 marches !) reste pour nous très pudique, elle est enveloppée de bâches qui ont le bon goût de reproduire ses formes ! …. On contourne pour arriver côté nord, certes la tour de ce côté est beaucoup moins attirante, jamais terminée elle est donc moins haute (61 m) et parait plus massive, elle est chapeautée d’un petit toit renaissance en bronze verdi du XVIème. De ce côté ci, c’est la couverture qui attire tous les regards, le recul offert par la place nous permet d’avoir une vue parfaite sur les aigles, l’ensemble total de la toiture nécessiterait 250 000 tuiles. 

St-etienne---toiture.JPG

Juste au dessous une belle statue et le défilé des calèches qui viennent ici faire demi-tour.

Une pluie fine a décidé de s’imposer, nous nous replions quelques minutes dans une galerie sur la place, dans les vitrines toutes sortes de bibelots et de vaisselle aux couleurs de Gustav KLIMT, l’artiste peintre local … il est omniprésent, dans les souvenirs, mais sur toutes les affiches, pubs de la ville, …

Nous continuons notre promenade sur Kärntner Strasse, c’est une rue très commerçante, les grandes enseignes internationales sont toutes là. Un coup d’œil vers une belle fontaine, on fait un petit crochet pour aller voir, nous sommes maintenant place Neuer Markt, une grande place qui rompt avec l’avenue rectiligne d’où nous venons, et qui en parait presque confinée. Elle est bordée de beaux immeubles  du XVIIIème, là où autrefois se tenait l’ancien marché aux farines et  où se déroulaient bien avant les tournois. Il y a une église sur la place, l’église des Capucins (Kapuzinerkirche) surtout connue pour sa crypte dans laquelle sont inhumés les Habsbourg. Et donc au centre, une grosse fontaine, la Donner-Brunnen, du nom de son sculpteur Georg Raphaël Donner. Elle représente la Prudence qui domine quatre personnages, deux hommes, l’un jeune l’autre âgé, Traun (le jeune pêcheur) et Enns (le vieux passeur) tous les deux affluents du Danube ; deux femmes aussi Ybbs et Mars, elles aussi affluents du grand fleuve bleu emblème de la ville, pour l’instant on ne l’a pas encore vu.

neuer-Markt---fontaine.JPG

Neuer-Markt--4-.JPG

Nous retournons sur Kärntner Str et nous passons devant Malteserkirche, une église de l’ordre de Malte, consacrée à saint Jean Baptiste (Johannes Baptist), dont l’apparence actuelle date du début du XIXème siècle ,  une brève incursion à l’intérieur pour le coup d’œil et pour récolter les informations la concernant : dès 1217, une église dédiée à Saint Jean est mentionnée dans la rue … en face ! Cette église ci est construite vers 1450, elle évolue au fil des siècles, une importante reconstruction intervient en 1806 mais en 1933 l’Ordre se voit contraint de vendre son bien, mais peut continuer de l’occuper.   La dernière restauration de 1998, nous offre un décor immaculé mis en valeur par les grands drapeaux de l’Ordre.

eglise-templiers---interieur.JPG

Nous arrivons tranquillement sur la place de l’Opéra. A ce grand carrefour, nous apprécions vraiment l’ambiance viennoise, de grandes avenues sur lesquelles cohabitent tramways, bus, voitures, vélos, calèches et piétons, en bonne intelligence, sans heurt ni fureur ; comme cette impression de calme et d’espace est agréable !

Opera---fontaine--2-.JPG

De l’autre côté de la rue, donc, l’Opéra National (Staatsoper); nous faisons le tour de ce gros palais qui est longé d’un côté par le Ring, le large boulevard qui fait le tour de la ville historique, l’ouvrant vers un monde plus moderne depuis le XIXèmesiècle ; et à l’opposé l’Albertina, palais musée du XVIIIème. La façade de l’Opéra est jolie avec ses arcades et ses statues, et sur les côtés de l’édifice de belles fontaines attirent les pigeons, et les touristes ; une curiosité, sur le trottoir autour du bâtiment des étoiles sur le sol en hommage aux grands compositeurs.

etoile-Gustav-Mahler.JPG

L’Opéra se visite, le commentaire en français est à 14 heures, le temps pour nous d’une petite pause  déjeuner.

L’Opéra date de la fin du XIXème siècle (construction débutée en 1861, et inauguration en 1869 par l’empereur François-Joseph) mais il a été partiellement détruit pendant la Deuxième Guerre Mondiale. La façade, protégée reste intacte, mais une grande partie de l’intérieur doit être refait, il va être transformé et modernisé, il rouvre ses portes fin 1955, soit dix ans après sa fermeture.

Opera---plafond.JPG

Nous commençons par la salle de spectacle, en forme de fer à cheval, elle semble assez petite (bien que pouvant accueillir 2280 personnes) et surprend par sa sobriété, sièges ou loges ne bénéficient pas d’une profusion décorative, l’ensemble est aux couleurs impériales : rouge-or et ivoire, mais le faste de jadis a laissé place à un décor très dépouillé, très fade quand on pense à l’Opéra de Paris !

Notre guide nous livre les chiffres clé de cette salle, les places, les tarifs (de 3 à 200€ … à 3 on suit le spectacle debout !), attire notre attention sur les petits écrans devant chaque place qui offrent, pendant la représentation, une traduction simultanée en allemand ou en anglais ; on lève les yeux vers le lustre de 3 tonnes et 1200 ampoules – le seul luxe de la salle !

Une mention aussi est faite pour la fosse d’orchestre qui peut, à loisir, s’élever ou être escamotée.

On a ensuite la possibilité d’aller voir la scène. C’est impressionnant, nous restons sur le bord pour ne pas gêner les machinistes, c’est une vraie ruche : les décors de la veille doivent être démontés, ceux du soir préparés (il arrive parfois qu’en cours de journée certains soient installés pour les répétitions !). Tout un système est en place pour qu’en quelques instants les uns remplacent les autres, le premier descend au sous-sol tandis que le second arrive sur le côté sur des rails, enfin le troisième viendra du fond de la scène. Scène aux dimensions impressionnantes : 1500m², 45m de hauteur et 50 de profondeur ! et sous nos yeux les équipes s’activent, au milieu des décors, des outils, des câbles et des accessoires !

On les laisse travailler, et la guide nous montre une photo de la salle lors d’une manifestation très particulière : le Grand Bal de l’Opéra (Wiener Opernball), à cette occasion l’auditorium est transformé, tous les sièges sont enlevés pour laisser place à la piste de danse sur laquelle vont évoluer 180 couples de  riches jeunes gens en tenue de soirée, les prix pour assister à cette manifestation sont exorbitants.

Durant l’hiver, environ 450 bals ont lieu à Vienne, dans des salles prestigieuses. On peut même procéder aux réservations en ligne !

Bien, notre visite de l’Opéra reprend, nous faisons maintenant le tour des différentes salles ouvertes aux spectateurs : la salle des marbres, qui date de la rénovation des années 50, un grand bar qui doit son nom à deux grandes « fresques » en marbres colorés qui illustrent les métiers du spectacle. Puis le salon de thé de l’empereur (François-Joseph venait s’y détendre aux entr’actes, cette pièce se loue à raison de 500€ les vingt minutes). Enfin le foyer Schwind (du nom du peintre qui l’a décoré) décoré des bustes des grands compositeurs et de représentations de leurs œuvres maitresses.

La  visite se termine à 14h20, bien qu’intéressante, j’ai trouvé la visite trop courte et surtout trop rapide, difficile d’enregistrer, noter les informations et quasi impossible de suivre le groupe si on veut prendre quelques photos ! [hélas, un gros problème technique a fait disparaitre tous les clichés de cette visite icon_cry.gif]

Puisque nous en sommes si proches, nous allons jeter un coup d’œil à l’Albertina, un exceptionnel musée pictural regroupant depuis 1776 des dessins, esquisses rares, … la collection a été initiée par le Duc Albert de Saxe-Teschen (gendre de l’impératrice Marie-Thérèse). Pas de visite de musée pour nous maintenant, mais plutôt une agréable promenade, on contourne la galerie pour arriver dans un grand jardin (Garten Burggarten), une belle verrière occupée par un café et juste à côté la Serre aux Papillons. On poursuit notre promenade dans ce dédale de bâtiments qui s’avèrent faire partie du Palais de la Hofburg, le monumental palais impérial des Habsbourg.

Hofburg---cour-interieure.JPG

De passages, en cours ou placettes nous découvrons pêle-mêle cet énorme ensemble qui est maintenant un quartier de musées (musée Sissi, Bibliothèque nationale, musée des Papyrus, le Trésor Impérial et aussi l’Ecole d’Equitation espagnole), aucune de ces visites n’est à notre programme de découverte aujourd’hui, nous continuons pour retrouver la rue en passant par une grande porte que l’on apprécie à sa juste valeur de l’extérieur.

VIENNE-2034.JPG

Nous venons de passer par la Porte Saint Michel (Michaelertor) et nous voici sur la Place du même nom (Michaelerplazt). Que de choses à voir sur cette petite place !

L’entrée du Palais, donc, imposante avec ses hautes colonnes corinthiennes et ses statues d’Hercule sans oublier la corniche, le blason et le dôme vert bronze qui la domine. Juste devant, des vestiges mis à jour lors de fouilles, et la jolie église Saint Michel devant laquelle passent et repassent les calèches viennoises.

Hofburg---Michaelplatz---fontaine.JPG

Une jolie fontaine sur la gauche me retient une minute avant de poursuivre par la visite de l’église Saint Michel (MichaelerKirche). Construite vers 1220, elle évolue au cours des siècles, voyant l’édification de sa tour en 1340, et l’ajout de sa flèche en 1598, la façade actuelle datant de la toute fin du XVIème siècle ; l’aspect est assez austère en dépit de la finesse de la flèche, et l’église, toute blanche, très modeste accolée aux autres maisons de la rue alors qu’elle est historiquement le lieu de culte de la famille impériale !

Saint-Michel.JPG

Même sobriété à l’intérieur avec un décor gothique aux longs piliers blancs ; la richesse vient de la source de lumière du maître-autel et son grand bas relief, « La chute des Anges » (œuvre connue pour être la dernière création baroque de Vienne), une magnifique réalisation de Karl Georg Merville de 1782.  A l’opposé les grandes orgues lui répondent (elles sont là depuis 1714), et dans l’église une belle « Descente de Croix » et la jolie chaire nous retiennent un moment, avant de nous arrêter à la sortie devant un Christ en Croix datant de la fin du XVème siècle.

Saint-Michel---interieur.JPG

Saint-Michel---statue-chute-des-anges--2-.JPGSaint-Michel---stateu-descente-de-croix.JPG

SAint-Michel---chaire.JPGSaint-Michel---orgue.JPG

Saint-Michel---Christ-en-croix.JPG

Quelques rues plus loin, une nouvelle église, dans une petite rue, blanche elle aussi surmontée d’un gros dôme vert, c’est Saint Pierre (Peterskirche). Elle serait la plus ancienne église de la ville, construite dès Charlemagne à l’emplacement d’un sanctuaire déjà mentionné au IVème siècle. La construction actuelle remonte au tout début du XVIIIème siècle, dans le style baroque. Ici, rien à voir avec Saint Michel d’où nous venons ! tout est richesse, stuc, dorures et profusion décorative, un grand souci du détail et de la beauté jusque dans ces visages d’anges qui décorent les longues lignées de bancs.

Saint-Pierre.JPG

Saint-Pierre--3-.JPG

Saint-Pierre--5-.JPG

Nous revoilà dans les rues viennoises, sur une grande place, ou plutôt une longue rue piétonne, il s’agit de Graben, littéralement « le fossé », celui creusé par les romains pour protéger leur camp et qui gardera ce rôle au Moyen Age, jusqu’à ce qu’il soit comblé pour être transformé en une grande rue carrossable, axe névralgique de la ville et surtout frontière entre les quartiers les plus anciens et les modernes. En 1327, un incendie ravage ce cours, et du XIVème au XVIIIème siècle les artisans et marchands s’installent ici, avant que la rue ne s’embourgeoise, pour devenir dans la deuxième partie du XVIIIème siècle une rue plus élégante à l’architecture embellie une fois le dernier marché aux légumes parti (en 1753).

Graben demeure un endroit essentiel à la vie viennoise, « rue » commerçante très fréquentée elle vaut aussi par les palais qui la bordent, ses fontaines des XV et XVIème siècles et surtout la « Colonne de la Peste » (Pestäule) un bouillonnement baroque offert en 1693 par l’empereur Léopold Ier à la suite de l’épidémie de peste survenue treize ans plus tôt, on le voit agenouillé, sa couronne déposée au  pied de la Sainte Trinité représentée sur le monument, colonne formée d’anges et de nuages, et surmontée de statues dorées.

Graben.JPG

Nous retrouvons des rues déjà croisées pour rentrer à l’hôtel … pour mieux en repartir quelques minutes plus tard … direction « Stadtpark » et le Kursalon, une salle de concert. Un joli petit pavillon, qui ressemble à une bonbonnière.

Kursalon.JPG

Pour nous, VIENNE est associée au concert du Nouvel An, aux valses, à Strauss, à Mozart, alors, sachant que nous y venions nous avons voulu assister à un concert, nous avons réservé nos places sur Internet.

La salle est élégante et assez luxueuse, avec de magnifiques lustres que nous avons le temps d’admirer pendant que les spectateurs arrivent.

Kursalon---concert-orchestre.JPG

A 20h15 les musiciens s’installent, les derniers réglages, la salle est pleine, et le concert commence à l’heure dite. Morceaux de Strauss et Mozart, parfois accompagnés d’un couple de danseurs ou d’une cantatrice ou un ténor.

Pendant les premières minutes, les prises de photos sont tolérées, mais au second morceau, le chef d’orchestre qui s’exprime en allemand et en anglais, invite le public à privilégier l’écoute ; les vigiles se chargent ensuite de faire respecter cette demande, venant rappeler à l’ordre ceux qui continuent de prendre des photos.

A 21h, l‘orchestre s’arrête un moment et la salle se vide, et les flûtes se remplissent ! Comme c’est agréable, divinement dépaysant ! Le concert reprend à 21h20, avec toujours au programme des airs plus ou moins connus ; grand succès et rappel pour « La Marche de Radetzky » ; et la soirée se termine sur un morceau que nous ne connaissons pas.

Kursalon---concert-salut-final.JPG

Le diner nous ramène côté de Stephansdom, la cathédrale, nous décidons d’aller voir à quoi elle ressemble de nuit. Nous avons la surprise de voir qu’elle est encore ouverte à cette heure tardive, on y retourne donc et la surprise est encore plus grande quand nous nous apercevons qu’elle est restée ouverte ce soir exceptionnellement pour accueillir une manifestation très particulière : « CHRONOPHONIA », un concert de musique (ultra) moderne, accompagné d’une projection aux effets gérés et générés informatiquement ; le tout dans le cadre fantasmagorique de la cathédrale aux illuminations si étonnantes. Tout ce mélange donne un résultat très particulier, planant, il faut dire que le groupe de musiciens-chanteurs est vraiment hors norme ; on se demande encore à quelle substance ils carburent pour produire un spectacle pareil ! des sons, souvent discordants, des cris et des grognements ou des plaintes ; des instruments de musique révolutionnaires, c’est une musique lancinante, obsédante et à la fin irritante ! De la même façon l’image sur l’écran géant déployé au dessus du chœur, est triturée sans cesse, sans aboutir à une quelconque évolution ou à un résultat lui donnant un sens. D’abord curieux, on se lasse vite de ce spectacle destiné à un public très initié, ou très snob !

cathedrale-St-etienne---interieur-statue.JPGcathedrale-St-Etienne---concert.JPGcathedrale-St-Etienne---Christ.JPG

Mais il faut reconnaitre que cette visite nocturne est très agréable, il n’y a presque personne, certains se recueillent, ou dorment sur leur banc ; la luminosité est encore différente de nuit, aucune lumière ne filtre à travers les vitraux ; tout cela donne une atmosphère très spéciale, solennelle presque mystique, on apprécie beaucoup.

Nous rentrons ensuite directement à l’hôtel, il est minuit … levés depuis 3h du matin, la journée a été longue, bien remplie, agréable, certes, mais le repos sera le bienvenu !

 

 

Deuxième jour

_____________________________________________________________ 

Nous pourrions nous réveiller tard, faire une grasse matinée, profiter du weekend … mais c’est sans compter avec tout ce que nous avons à voir à VIENNE et le planning que nous nous sommes fixé pour ce matin !

SCHÖNBRUNN nous attend ! Nous y allons en métro, trajet facile et rapide.

Schonbrunn---palais--3-.JPG

Le long palais jaune est au bout d’une longue allée ; un dédale nous mène aux caisses, nous avons choisi de prendre le « Classic pass » qui nous permet de faire la visite d’une quarantaine de salles (appartements et salles d’apparat) ainsi que l’accès à la Gloriette et au Labyrinthe, le tout pour 14.90€ par personne (avec une réduction due au Pass touristique).

A l’entrée nous récupérons les audio guides qui vont nous commenter la visite qui dure une cinquantaine de minutes.

Hélas, les photos à l’intérieur du palais ne sont pas autorisées et des gardes vigilants se chargent de surveiller les touristes.

La visite commence par l’ascension du bel escalier bleu, rien à voir avec un escalier d’apparat, mais un élégant escalier qui doit son nom à la couleur de son tapis … et la dominante de la fresque du plafond, nous apercevons ensuite une salle au plancher remarquable et le petit bureau de l’aide de camp ; par la fenêtre je peux me risquer à une photo de la cour du palais. Maintenant la visite des appartements proprement dite commence par la salle des gardes (en uniformes) qui précède l’antichambre et le bureau de François Joseph dans lequel l’empereur assidu passait ses longues journées de travail. Nous passons ensuite dans sa chambre, le lit dans lequel il mourut est là avec son portrait sur son lit de mort ; suivent  les salles de bains et toilettes, puis la chambre du couple et les salons de Sissi. L’agencement des pièces permet de voir les pièces de services, couloirs employés par le personnel, cabinets de préparation des petits déjeuners, linge … dans la salle de bains de l’impératrice un mannequin la représente mettant en évidence sa longue chevelure qui nécessitait beaucoup de soins et de temps.

Puis voici la salle à manger dans laquelle le cercle familiale prenait ses diners, le commentaire un peu amer de nos écouteurs souligne que Sissi, très préoccupée par sa ligne, souvent hors de Vienne et peu désireuse de se plier au protocole, était la plupart du temps absente, même si son couvert était mis, comme nous pouvons le constater aujourd’hui devant cette table reconstituée à l’identique avec la vaisselle quotidienne impériale (et ses multiples verres, couverts …).

Voici maintenant la chambre des enfants et la petite pièce dans laquelle ils prenaient les petits déjeuners.

Puis nous enchainons par les différents salons, le « jaune », puis le « rouge »  dit « salon des Glaces » dans lequel Mozart, âgé de six ans, se produisit devant l’Impératrice Marie-Thérèse, la reine de cœur de Schönbrunn et de Vienne alors que Sissi semble assez décriée malgré sa popularité.

Viennent ensuite les salons de Rosa, décorés de grandes fresques, paysages peints par … de Rosa !!!

Et voici la plus belle des salles, la Grande Galerie, longue de 40 mètres, large de 10 ; l’équivalent de la Galerie des Glaces de Versailles, c’est là qu’avaient lieu les bals, les fêtes, réceptions de toutes sortes. La décoration est toute à la gloire de Marie-Thérèse ; et la voix dans le casque dirige nos yeux vers les lustres qui nécessitaient chacun 70 bougies avant l’arrivée de la fée électricité ! Salle de concert à ses heures, c’est ici que se rencontrèrent Kennedy et Khrouchtchev en 1961.

Juste à côté, la Petite Galerie, réservée, elle, aux fêtes plus intimes, et ses curieux cabinets chinois fantaisie de Marie Thérèse.

Suivent deux grandes salles de réception ou de cérémonies, la salle du Carrousel (nommée ainsi à cause des peintures équestres qui la décorent) et la salle des Cérémonies dans laquelle on peut voir un portrait de Marie Thérèse et des représentations du mariage de son fils, avec une anecdote soulignée, le mariage a eu lieu en 1760, mais le tableau est long à peindre tant le souci du détail est présent chez le peintre …. Du coup, le petit Wolfgang, devenu entretemps la coqueluche de la cour (vers 1762 !) est représenté dans la foule !!! (une loupe met le petit bonhomme bien en évidence !).

Ici s’achève la première partie de la visite, celle des appartements de François Joseph.

Nous continuons par un salon pas très joli mais remarquable par sa tapisserie d’origine : du papier de riz du XVIIIème entièrement peint à la main (pas beau, un peu délavé …. Mais historique), pièce notable aussi pour le traité qui y a été négocié et qui a abouti à l’abdication de Charles Ier  le 11 novembre 1918, mettant fin au règne de la dynastie.

Nous passons ensuite dans une pièce très curieuse, le « salon de laque noir et or », un mausolée voulu par Marie Thérèse après le décès de François Ier, son époux bien aimé. C’est une salle sombre et d’une décoration très chargée de panneaux de laque noire, boiseries, tentures rouges et motifs dorés, c’en est presque oppressant !  La salle suivante est elle aussi étouffante avec ses immenses tapisseries ; il s’agit de la salle « Napoléon », un membre de la famille qui séjourna quelques fois à Schönbrunn avant que Marie Louise ne revienne y chercher asile, et l’Aiglon y mourir dans le lit qui occupe la pièce, ici c’est la statue mortuaire qu’on exhibe !

On traverse ensuite la « salle des porcelaines » qui doit son nom au décor peint imitant la porcelaine, et nous arrivons dans une salle hélas en réfection, la plus précieuse du château à cause du revêtement en bois de rose des murs, mais ils sont provisoirement masqués … on passe … pour arriver dans la « salle des tapisseries » qui doit son nom …. Là les tapisseries sont partout, sur les murs mais aussi sur les fauteuils, illustrant les travaux agricoles des douze mois de l’année … juste chargé !!!

On revient à plus de sobriété avec le salon suivant qui est le bureau de l’Archiduchesse Sophie, la mère de François Joseph, la vilaine harpie belle-mère de l’adorable Sissi des films de mon enfance !!

Ensuite le « Salon rouge » galerie de portraits de famille.

Et nous voici dans la salle du trésor ! il s’agit d’un lit monumental, aux tentures brodées d’or et d’argent, aux dimensions impressionnantes, il fut le lit de Marie Thérèse, celui dans lequel elle accoucha (en public, hummm !) de ses – très – nombreux enfants ! La salle suivante est consacrée à cette famille nombreuse, seize marmots, dont onze ont atteint l’âge adulte, belle performance pour l’époque ! parmi eux notre Marie-Antoinette !

Et voilà, la dernière salle dite « de chasse » se passe de commentaires.

Une belle visite, assez courte mais avec des explications précises et une immersion dans ce monde impérial grâce à un décor préservé et à une belle mise en scène.

(j’ai retrouvé l’intégralité du commentaire de la visite, le mot à mot de l’audio guide ici : http://www.schoenbrunn.at/fr/bon-a-savoir/le-chateau/tour-du-chateau.html) …. Photos à l’appui J

Il est 9h45 et la visite des appartements est terminée ; place aux jardins maintenant, ils semblent très beaux  ! Aujourd’hui le temps est magnifique, et la vue sur les jardins, les fontaines et au fond la Gloriette est superbe, surtout qu’il y a encore peu de monde.

Schonbrunn---vue-sur-le-parc----la-Gloriette.JPG

Schönbrunn, palais impérial, n’était que  la résidence d’été des souverains, le palais officiel étant, en centre ville la Hofburg ; le jardin a donc un rôle essentiel dans ce qui n’était à l’origine qu’un petit pavillon d’agrément. C’est Marie Thérèse qui le fait réaménager au milieu du XVIIIème siècle, pour y accueillir sa cour qui peut comprendre jusqu’à 1500 personnes !

Schonbrunn---fontaine---Gloriette.JPG

Schönbrunn est donc un lieu de villégiature, il doit son nom à la source découverte dans le parc « Schöner Brunnen » (belle fontaine).  Mélange agréable d’un environnement boisé et de parterres tirés au cordeau fleuris et les fontaines ou statues, l’ensemble est très harmonieux et surtout très original avec la vue qui se concentre au loin sur ce curieux monument qu’est la Gloriette, toute en arches et transparence, nous irons la visiter tout à l’heure, pour l’instant place aux photos de ce beau jardin à la française. 

VIENNE-2002.JPG

 Nous allons jusqu’à la grande fontaine de Neptune, construite à la fin des années 1770 ; un vaste bassin, des jets d’eau, les grandes vasques bordées de statues et la grotte surplombée par Neptune, cet ensemble est vraiment très beau.

Nous pouvons le contourner et passer derrière la grotte ce qui offre un joli point de vue inattendu sur le château et nous permet d’apprécier de près la beauté des imposantes statues.

Schonbrunn---fontaine-detail.JPG

Nous montons ensuite la colline qui mène à la Gloriette ; nous sommes en bordure de bois et croisons plusieurs petits écureuils noirs pas très farouches.

Nous voici au pied de ce petit pavillon,  devant un grand plan d’eau sans aucune décoration.

VIENNE-2006.JPG

Cette fameuse Gloriette est une curieuse construction qui ressemble à un arc de triomphe auquel on aurait ajouté des ailes avant de le transformer en jardin d’hiver. Et paradoxalement, alors que l’architecture  très élégante et raffinée  nous fait rêver de dames à ombrelles en dentelle s’y promenant en devisant entre elles, les décorations sont exclusivement militaires, des silhouettes caparaçonnées et casquées, des lauriers, des lions, des serpents et l’aigle impérial triomphant au sommet de l’édifice.

Schobrunn---statue---Gloriette.JPGSchonbrunn---fronton-Gloriette.JPG

La formule que nous avons choisie nous donne accès à la terrasse de la Gloriette, de là la vue sur Schönbrunn est magnifique, le palais juste en face, la fontaine de Neptune disparue sous le dénivelé de la colline, on ne voit que la géométrie des jardins, VIENNE en toile de fond, tout cela bordé d’un superbe ciel bleu, nous avons de la chance.

VIENNE-2007.JPGSchonbrunn--vue-depuis-Gloriette.JPG

On redescend pour voir que la partie vitrée du bâtiment est occupée par un café-restaurant.

On retourne vers le palais par le versant opposé de la colline, qui offre encore de belles vues sur le palais et le jardin, chemin bordé de statues et d’où partent de nombreux sentiers vers les autres secteurs du parc que nous n’avons pas le temps d’aller voir.

Schonbrunn---statue.JPG

Inclus également dans notre pass, la visite du labyrinthe. Cette attraction existe dès le début du XVIIIème siècle, il perd de son importance au XIXème, et se voit réhabilité en 1998, les plans des différentes parties sont disposées à l’entrée, gravées dans le marbre, faute de temps (et d’intérêt) nous ne nous y risquons pas, on s’arrête juste un moment devant des miroirs qui démultiplient nos images ! Une petite buvette et un jardin d’enfants complètent l’endroit.

Schônbrunn - plan labyrintheSchonbrunn---palais.JPG

Retour vers le château par la cour principale avant de partir pour la suite de notre visite de VIENNE, nous voulons retraverser la ville pour aller, complètement à l’opposé voir le fameux Prater et sa Grande Roue.

On reprend le métro et en à peine une demi-heure, nous voici arrivés à la station Praterstern et bientôt la Grande Roue en vue.

Le Prater est une grande fête foraine permanente, l’entrée est gratuite, et les tours de manèges sont payants.

Grande-Roue---wagon.JPG

On veut commencer par un tour de roue, ne sachant pas trop comment gérer le reste de la visite. On se renseigne au point info où on nous explique les différents tarifs (tour de roue seul ou combiné avec le petit train) et on nous remet un plan du Prater, génial !

Grande-Roue--4-.JPG

Encore peu de queue à la Grande Roue (Riesenrad) qui a été construite en 1897, d’un diamètre de 61m, la balade dans les airs dure un petit quart d’heure et se fait par paliers, on s’arrête régulièrement pour pouvoir découvrir le paysage (grandiose de VIENNE), l’armature de la roue et les wagonnets en face de nous, l’occasion de voir que certains sont équipés de tables sur lesquelles on peut servir un repas.

Grande-Roue--2-.JPG

Nous sommes une huitaine de passagers, à chaque étape tout le monde prend des photos, outre la partie foraine du Prater, on aperçoit aussi les équipements sportifs qui le composent : hippodrome, stade … on ne peut manquer la haute tour du Danube (Donauturm)  la plus haute tour de la ville dotée d’une plateforme panoramique.

Grande-Roue---vue-sur-Prater.JPGGrande-Roue---vue-sur-la-ville.JPG

Ce parc existe dès le Moyen Age, réserve de chasse impériale, il est ouvert au public en 1766 et devient un lieu de festivités, attractions et aussi bals et cafés.

Revenus sur Terre, sous le soleil la promenade au milieu des manèges est très agréable, il n’y a pas beaucoup de monde, étonnant pour un si beau dimanche après-midi, on a de la chance. Il y a des attractions de toutes sortes, les manèges à sensation au pied desquels les passants s’arrêtent pour voir la tête des malheureux qui sont trimballés dans tous les sens ! des maisons-fantômes, ou des labyrinthes infernaux, et puis les tirs à la carabine, les chamboule tout …. Les marchands de confiseries et beaucoup de petits restaurants. L’ambiance est joyeuse, familiale ; la musique pas trop forte.

Prater---jeux.JPG

Le temps passe et il est bientôt 13h30, il serait temps de déjeuner ; mais il nous faut trouver où se poser ! on fuit la restauration rapide, on veut quelque chose de plus « couleur locale »,  on finit par trouver l’oiseau rare : « XXL Restaurant », qui affiche des tarifs très attractifs ; allez, on se risque.

L’intérieur ressemble à une grande taverne, de grandes tables de bois, peu de lumière, le va et vient des serveurs. Le service est assez long ce qui nous laisse le temps de regarder les autres clients, et surtout ce qu’il y a dans leurs assiettes. Certaines parts sont monstrueuses, en particulier les portions de ribs, servies sur des planches à découper en bois, il y en a au moins trois voire quatre épaisseurs avec des frites !!!! Un bol est apporté en même temps pour les os ! D’autres se voient servir des sortes de petits rosbifs découpés en tranches ! La suite du repas nous montre que les clients peuvent demander du papier alu pour emporter ce qu’ils n’ont pas mangé !

Prater---restau--5-.JPG

Nous choisissons les fameuses wiener spitzels (escalopes panées) avant de reprendre notre promenade, un dernier tour dans le parc et nous reprenons le métro, prochaine destination le Ring. On descend à Schottentor. La sortie de la station est en sous-sol, et il y a une ligne de tramways qui passe là, on voit un peu plus loin les clochers de l’Eglise Votive derrière les câbles du tram.

tram.JPG

Nous ne retournons pas sur nos pas pour aller voir la Bourse mentionnée dans le Michelin, et continuons vers l’Université.

Nous commençons notre promenade sur le fameux Ring viennois. Ce grand boulevard circulaire délimite le centre historique et ouvre sur les quartiers récents depuis 1858. La Ringstrasse est longue de 5,2 kilomètres.

Le premier arrêt se fait donc devant le bâtiment principal de l’Université ; l’école est fondée en 1365 mais son implantation ici date de 1883.

Universite.JPG

C’est l’architecte Heinrich Freiherr von Ferstel qui la conçoit comme de nombreux bâtiments du Ring.

Ici, le Ring est une large avenue bordée d’arbres, trois voies de circulation pour les voitures qui roulent en sens unique et deux pour les tramways qui eux vont dans les deux sens. Et sur le trottoir, une allée est réservée aux cyclistes. Et toujours le défilé des calèches !

le-Ring.JPG

Un peu plus loin voici un parc et des fontaines, une belle bâtisse gothique au loin, masquée par des bâches de travaux, il s’agit du Nouvel Hôtel de Ville (Neues Rathaus), mais du parc la vue est très belle.

Hotel-de-Ville.JPG

Juste en face, de l’autre côté du Ring (ici Dr Karl Lueger – Ring), le Théâtre National (Burgtheater) un long édifice blanc mêlant les styles Renaissance à l’extérieur et baroque à l’intérieur. Il a été inauguré en 1888, et partiellement détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale ; comme l’Opéra, sa reconstruction – à l’identique – va durer dix ans, et depuis 1955 il a rouvert ses portes. C’est très inattendu de voir qu’un tel monument « n’est » qu’un théâtre ! On dirait un palais ou un ministère, il a vraiment  beaucoup d’allure.

Theatre-national--2-.JPG

Sur la place à sa gauche, un grand café, il s’agit du Café Landtmann, un établissement ouvert en 1873 où se retrouvent la bourgeoisie viennoise, ainsi que les parlementaires ou les artistes ; il se dit que Freud en était un client assidu !

Quel dommage que d’importants travaux nous masquent la façade du Nouvel Hôtel de Ville, il est vraiment magnifique.

Nous continuons cette si agréable promenade, nous sommes vraiment séduits par ce grand boulevard, clair et calme qui respire la douceur de vivre, VIENNE est décidemment une très jolie ville où il fait bon flâner sous le soleil.

Nous avons traversé le Ring pour aller voir le théâtre de plus près et nous longeons maintenant un autre parc, il s’agit du Volksgarten, le « Jardin du Peuple », ce grand parc, créé en 1819 fut le premier jardin public de la ville.

La silhouette d’un temple antique se profile de l’autre côté de Ringstrasse, c’est le Parlement ; son architecte a voulu rendre hommage au berceau de la démocratie. Avec ses ailes renaissance et sa façade à colonnes grecques il est très beau. Il a été construit entre 1873 et 1883, sous le règne de François-Joseph, et il était destiné aux réunions du Conseil des Etats ; c’est là que l’Autriche voit officiellement le jour le 11 novembre 1918 quand les députés déclarent la création de la Republik Deutsch-Österreich, qui deviendra République Autrichienne l’année suivante. Ce superbe palais est lui aussi victime des bombardements alliés, sa restauration se fera toujours dans les mêmes conditions que les autres monuments.

Parlement---caleche.JPG

L’ensemble est à la fois imposant et très gracieux ; la bâtisse est très longue, la géométrie des fenêtres néo-renaissance est rompue par les séries de colonnes et les beaux chapiteaux ; pas d’escalier frontal mais deux longues rampes qui mettent en valeur la grande fontaine dédiée à la déesse Athéna dont une superbe statue domine, blanche et or.

parlement---statue---fronton.JPG

Encore une fois, VIENNE nous renvoie l’image d’une ville paisible, alors que nous sommes devant un monument politique essentiel, nous ne voyons pas de présence policière, ni barrière, ni car de police, pas même un vigile ; et bien sûr pas de graffiti ou d’affichage sauvage. 

Nous sommes maintenant Dr Karl Renner Ringstrae, et nous entrons dans ce qu’il convient d’appeler « le Quartier des Musées » (Museumsquartier), une série de musées aussi classiques qu’essentiels : le Musée d’Histoire Naturelle (Naturhistorisches Museum) et le Musée des Beaux Arts (Kunsthistorisches Museum) encadrent la statue de l’impératrice bien-aimée Marie-Thérèse (Maria-Theresien Denkmal), un sombre monument de bronze verdi de 20 mètres de haut, l’impératrice trône, une main tendue vers le peuple, l’autre enserrant son sceptre ; à ses pieds chevauchent ses généraux alors que sont aussi représentés les grands compositeurs contemporains de son règne.

le-Ring---Statue-de-Marie-Therese--2-.JPG

Juste en face, de l’autre côté du Ring, une grande porte élevée (en 1821) au chiffre de François Ier, l’époux de l’impératrice, ses cinq arches donnent accès à Heldenplatz (la Place des Héros) nous arrivons dans le secteur de la Hofburg qui commence ici par cette porte triomphale. Mais nous n’avons, encore une fois, pas du tout l’impression d’entrer dans un espace « sensible », pourtant c’est ici que réside la présidence autrichienne ! Pour l’instant nous sommes à l’orée d’un parc, une manifestation écologique a lieu aujourd’hui avec démonstrations de techniques ou véhicules écolos. Plus solennelle, la statue équestre du Prince Eugène de Savoie s’impose devant la façade en arc de cercle du palais, devant le balcon duquel Adolf Hitler, le 15 mars 1938, annexait officiellement l'Autriche qui, au nom de l’Anschluss, devenait une province du Reich, acclamé par plus de 250.000 personnes.

palais-de-Hofburg.JPG

La première pierre du palais royal fut posée en 1220, et depuis les souverains s’y sont succédés, avec bien sûr le règne de la dynastie des Habsbourg, six siècles durant !

Nous trainons un peu dans cette grande esplanade, l’occasion de croiser l’enfant du pays, Mozart, auquel une jolie statue est dédiée ; l’occasion de nous étonner une fois de plus de la place accordée ici à ce compositeur, pour nous VIENNE était synonyme de Strauss et Sissi qui se voient détrônés par Mozart et Marie Thérèse ! Quant au beau Danube bleu … on le cherche encore ! ni beau, ni bleu, ni vu tout simplement, à la station de métro ce n’est qu’un canal que nous apercevons ! Ca tue le mythe !!

Hofburg---Mozart.JPG

L’après midi s’écoule au rythme de nos pas … un peu fatigués ! Nous retrouvons le Ring et Goethe de l’autre côté du boulevard sur une petite placette arborée, honneur encore à la littérature allemande avec la statue de Schiller devant l’Académie des Beaux Arts (Akademie den Bildenden Künste) et sa gracieuse façade  néo-renaissance orangée.

le-Ring---statue-de-Goethe.JPGle-Ring---statue-de-Schiller.JPG

Et nous voici arrivés devant l’Opéra, qui gagne à être vu sous le soleil, cet édifice est vraiment beau et imposant.

Opéra National (3)

Pour nous, VIENNE évoque, bien sûr, le fameux concert du Nouvel An, il se produit dans le Musikverein, et nous n’en sommes pas loin, on se met à sa recherche.

Avec la création du Ring, les limites de la vieille ville sont repoussées, et en 1863 François-Joseph autorise la construction de cette salle de concert qui doit remplacer l’ancien Musikverein, salle populaire devenue trop exigüe. Deux salles vont voir le jour ici, la Grande Salle qui donnera son premier concert le 6 janvier 1870, et la Brahms-Saal plutôt destinée aux concerts de musique de chambre.

Musikverein.JPG

Musikverein---plafond.JPG

Nous pouvons entrer dans le hall, rien n’indique qu’une visite est possible, on fait malgré tout un petit tour des couloirs accessibles, admirant le très beau plafond peint ; en fait sept salles sont à la disposition du public pour diverses manifestations.

Nous sommes très contents de cette petite incursion tout en regrettant de ne pas avoir vu la fameuse Grande Salle qui parait tellement plus belle que celle de l’Opéra, but avoué de l’architecte, Theophil Hansen, qui voulut créer un concurrent direct à l’Opéra National avec un monument plus beau et plus riche, se laissant inspirer par la Grèce antique que l’on retrouve dans les statues et le chapiteau de la façade et les caryatides de la Grande Salle.

Retour sur le Ring, sa circulation particulière, les lignes et les câbles des trams, et encore et toujours le grand charme de cette avenue. Mais on bifurque rapidement, on veut aller voir l’église Saint Charles (Karlskirche).

On la découvre  sur une place cachée par des arbres, comme elle est jolie, blanche couronnée de vert, une colonne devant elle, quelques dorures et des pigeons.

Saint-Charles.JPG

Quand on arrive sur le parvis on constate qu’il y a un grand bassin sur la place décoré d’une vilaine statue moderne en bronze qui se passera de nos commentaires.

Construite de 1716 à 1737, l’extérieur de cette église est un curieux mélange de styles, l’entrée antique à colonnes et chapiteau est flanquée de colonnes dites « trajanes » pour leur inspiration directe de la colonne romaine, ici c’est la vie de Saint Charles Borromée, cardinal du XVIème siècle canonisé en 1610, qui est racontée. De part et d’autre de ces colonnes de grosses tours carrées, trapues ; l’ensemble est surmonté de la coupole et son petit clocheton ajouré.

Saint-Charles--2-.JPG

J’ai noté dans mon guide « vert » qu’un ascenseur panoramique donnait accès à la coupole, quel bonheur !! La montée va nous couter 5€ avec une petite ristourne due à notre pass viennois.

Nous restons d’abord absorbés par l’observation de l’intérieur de cette église, surpris par sa petite taille, déconcertés par la vilaine construction en échafaudage qui défigure complètement l’édifice.

Saint-Charles---interieur--2-.JPG

Cet intérieur baroque est pourtant beau, riche et lumineux ; on se pose un long moment (fatigués) avant de prendre l’ascenseur qui n’arrête pas de monter et descendre les visiteurs. Nous arrivons sur la plateforme, il s’agit bel et bien d’une construction provisoire, un peu instable, les personnes souffrant de vertige y sont très mal à l’aise, et pour eux pas question d’aller plus haut, car il y a ensuite un escalier, une centaine de marches qui mènent je ne sais où ! (je ne m’attendais pas du tout à ça quand il a été question « d’ascenseur panoramique pour la coupole » !) ; en fait je suis entrain de grimper (seule désormais !) dans la coupole par un escalier de chantier, plus je monte moins c’est stable, je sens à chaque marche l’armature vibrer … un peu impressionnant … comme le décor : j’ai maintenant une très belle vue – rare – sur le sommet de la coupole son chapelet d’anges et son aigle, je frôle les murs et j’ai la surprise de voir que ce décor est en faux marbre, que du trompe l’œil, des éclaboussures de peinture rose, un grossier barbouillage qui fait si bien illusion vu du sol ! Trompe l’œil aussi dans le travail des reliefs des fenêtres finalement bien plates, adieu corniches et statues !!! tout ceci n’est que trucage ! J

Saint-Charles---ascension.JPGSaint-Charles---coupole.JPG

Saint-Charles---fresque-coupole.JPG

Je retrouve le plaisir ressenti à Florence dans le Duomo en ayant le nez sur les fresques, ici aucune protection. Je redescends assez rapidement, une fois mon tour d’horizon terminé ; finalement je suis arrivée tout en haut du dôme, dans le petit clocheton, juste assez de place pour se retourner, alors certes la vue sur VIENNE est intéressante mais impossible de prendre de jolies photos à travers ces vitres sales ! Nous avons déjà eu de belles vues depuis la Gloriette ce matin et la Grande Roue tout à l’heure !

En arrivant en bas de l’escalier, le liftier me demande si quelqu’un est encore dans la tour ; comme je suis la dernière, il invite tout le monde à reprendre l’ascenseur pour terminer sa journée.

Encore quelques minutes dans l’église, je scrute d’un regard nouveau ce joli marbre rose (en bas, il n’est pas factice !), la belle fresque de la coupole, et surtout la jolie chaire, le beau maitre-autel.

Saint-Charles---interieur-statue.JPG

Allez, il est 17h45, on est vannés ! On décide de rentrer à l’hôtel se poser, et se reposer un peu ! le métro est le bienvenu même si nous n’avons que quelques stations !  Encore un effort avant d’arriver, on veut quand même voir à quoi ressemble le bout de Danube qu’on aperçoit ! Et c’est confirmé, ce bras du fleuve, ce canal, n’est ni beau, ni bleu ; par contre, c’est rigolo, une ligne fluviale propose un trajet « Wien – Bratislava » ! Ce n’est pas la première fois que nous sommes interpelés par ces liaisons avec d’autres grandes villes, c’est vrai que la position de VIENNE au carrefour de la République Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie s’y prête, c’est pourquoi dans la navette de l’aéroport, ou dans certaines rues on peut voir les indications routières pour Prague, ou Budapest, par exemple.

Danube.JPG

Top chrono, 18h30 ! Fin de la journée de tourisme ! OUF ! Dix heures de marche dans les mollets !!

 Saint-Etienne-de-nuit.JPG

 


Troisième jour

_____________________________________________________________

 

Ce matin, nous voulons aller visiter la Bibliothèque Nationale (Österreichische Nationalbibliotek) dans la Hofburg, et aller voir la crypte des Capucins (Kapuzinergruft) et ses tombes impériales.

Un saut de puce en métro et nous revoilà Michaelerplatz, puis dans la Hofburg.

On traverse le Palais, repassant par la grande cour intérieure de Josefplatz décorée de la statue de Joseph II représenté en empereur romain.

Hoftieure-staburg---cour-int.JPG

Nous cherchons l’entrée de la bibliothèque dans ce dédale, hélas elle est fermée le lundi, quel regret ! C’est la douche froide ! Nous comptions vraiment sur cette visite et nous trouvons bien démunis ! C’est totalement de notre faute, nous aurions du nous renseigner avant !

Nous partons tout de suite vers Neuer Markt et son église qui est petite et très discrète.

Nous achetons nos billets pour la visite de la crypte. Nous allons voir les tombeaux de la famille Habsbourg, douze empereurs, dix-sept impératrices et une centaine d’archiducs ; détail funèbre, les cœurs sont conservés dans l’église des Augustins (Augustinerkirche) dans la Hofburg, nous l’avons furtivement aperçue tout à l’heure, et les entrailles, elles, sont dans les catacombes de la cathédrale.

Cloitre-des-Capucins--4-.JPG

A l’entrée du sanctuaire des affichettes rappellent que nous pénétrons dans un cimetière invitant à une conduite respectueuse adéquate ; et effectivement nous voici dans une galerie voûtée, et derrière de discrètes grilles noires, les sarcophages de membres de la famille, vieux empereurs ou jeunes enfants. Grands ou minuscules ces « cercueils » sont très décorés, souvent de motifs morbides (têtes de morts, ossements).

Cloitre-des-Capucins--12-.JPG

Nous arrivons devant la crypte de Marie-Thérèse, le monumental sarcophage de l’impératrice et de son mari l’empereur François Ier du Saint Empire, il est protégé par un caisson de verre car une restauration des stucs et de la fresque de la salle sont en cours. C’est un impressionnant mausolée où le couple y est représenté côte à côte les yeux dans les yeux !

Cloitre-des-Capucins--14-.JPG

Dans la crypte, une seule sépulture n’est pas celle d’un membre de la famille, il s’agit de la comtesse Fuchs qui avait élevée la future impératrice et était devenue une amie précieuse, une confidente, Marie-Thérèse avait souhaité la savoir inhumée près d’elle.

Les cryptes se succèdent, des noms ou titres plus ou moins connus, un peu isolé, le tombeau de Maria-Ludovika  (« Louise ») morte en 1847, mère de Franz Joseph, Herzog von Reichstadt, fils de Napoléon Ier Bonaparte, notre impératrice. Le numéro 127 lui est affecté, un petit bouquet de roses jaunes lui rend hommage.

Cloitre-des-Capucins--17-.JPG

Dans la crypte suivante, beaucoup de lumière pour trois tombes, au centre Franz Joseph (1830-1916) à sa droite Rudolf Franz Karl Joseph von Habsburg-Lothringen, son fils, mort à trente ans ; et à sa gauche Elisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, dite Sissi.

Cloitre-des-Capucins--20-.JPG

La dernière crypte abrite les derniers Habsbourg régnants.

La visite est terminée, nous retrouvons la place et la belle fontaine. Nous repartons vers le Ring pour prendre un tram jusqu’au Parlement que nous voulons visiter.

Première balade en tramway depuis notre arrivée ; facile et sympa !

le-Ring---Parlement--2-.JPG

Une fois sur place, il s’avère que la prochaine visite est dans trois heures (en anglais, rien en français), alors on décide, en attendant de tenter le coup à l’Hôtel de Ville (Neues Rathaus, le Nouvel Hôtel de Ville), juste à côté.

Nous y entrons par une porte latérale, on peut visiter l’Hôtel de Ville, la visite a bien lieu le lundi à 13heures ; on a le temps de faire un tour par nous même, de se poser un peu avant la visite qui devrait pouvoir s’enchainer avec celle du Parlement !

On va donc se promener dans la grande cour de ce joli palais, cour occupée par un grand chantier, tout un dispositif est entrain d’être installé, avec des barnums et semble t’il une scène démontable. La décoration florale aussi a l’air d’être provisoire, avec de jolis parterres de fleurs bordés d’écorces de pins.

Hotel-de-Ville--7-.JPG

Hôtel de Ville (6)

Cet endroit est très agréable, très calme, presque monacal avec cette disposition de la cour qui, avec sa galerie d’arcades, ressemble à un cloître. On va jusqu’au point d’informations d’où doivent partir les visites, et là c’est la grosse, GROSSE déconvenue : suite à la mise en place de la prochaine manifestation il n’y a pas, exceptionnellement, de visite cette semaine ! Vraiment pas de chance ! après la fermeture de la bibliothèque ce matin, notre dernière journée à VIENNE prend un mauvais tour ! C’est le désespoir dans nos rangs !!! On ne sait plus trop quoi faire ! attendre deux heures pour la visite du Parlement nous fait perdre un temps fou sur les quelques heures qu’il nous reste à passer ici !! Alors on revient à l’idée du Belvédère que nous avions écartée, faute de temps justement. Allez, on est repartis !

Nous allons prendre un tram qui, suivant le Ring, va nous conduire jusqu’au Belvédère, l’occasion de revoir la façade de l’hôtel de Ville (toujours masquée, pour cause de spectacle pyrotechnique !).

Cet édifice est vraiment très gracieux, sa construction date de la mise en chantier du Ring, et a duré de 1872 à 1883, d’un style néo-gothique assez incongru pour l’endroit ! Une très haute tour de près de 103 mètres s’élève au-dessus de l’ensemble aux dimensions respectables : 152 mètres de long pour 127 de large ! La flèche de la tour centrale mesure à elle seule 5,4 mètres de haut, il s’agit du « Rathausmann », un fier porte-étendard de 650 kg ! Sa prise au vent est telle qu’il lui faut un contrepoids de 800 kg pour qu’il reste en place, même par grand vent, la flèche pouvant osciller dans ces conditions de 25 cm !!! La petite histoire souligne que ce petit bonhomme chausse du 63 !

Hotel-de-Ville--4-.JPG

le-Ring---tram.JPG

Notre tram D arrive, en route pour le terminus «Belvédère », dans sa partie haute, coup de chance !! Et en vingt minutes, nous sommes devant le portail, et là tous les regrets accumulés ce matin s’effondrent ! Comme il aurait été dommage de ne pas venir voir ces deux palais !

Le-Belvedere-superieur---portail.JPG

En cours de route, nous sommes passés devant la magnifique ambassade de France ! Ce quartier au sud-est de la ville est le quartier de la diplomatie ; et donc, surtout celui de ces deux magnifiques palais.

Nous les devons au Prince Eugène de Savoie, né en France, le petit Eugène-François grandit à la cour de Louis XIV qui lui refuse le temps venu de servir dans l’armée royale ; le jeune homme a à peine vingt ans, il part proposer ses services à l’empereur autrichien, Léopold Ier ; il deviendra l’un des plus victorieux commandants de l’histoire militaire de l’Europe Moderne assurant la suprématie autrichienne en confortant sa renommée de fin diplomate et stratège.

Mais tout guerrier a droit à un repos bien mérité ! Le Prince de Savoie va faire construire ici sa résidence d’été en 1714 ; deux superbes palais, vitrines de son prestige, dominant la ville.

VIENNE-2038.JPG

Nous sommes devant le Palais Supérieur (Oberes Belvedere), une superbe maisonnette baroque, d’un équilibre parfait, qui nous attend derrière un large bassin que nous devons contourner pour accéder à l’entrée. Nous commençons par un état des lieux en allant voir ce qui ce passe de l’autre côté de ce modeste pavillon, jeter un coup d’œil au jardinet !

Belvedere---vue-sur-Belvedere-inferieur.JPG

La mare aux canards de l’entrée fait pâle figure face à ce parc à niveaux, descendant en pente douce vers le second palais, le Belvédère Inférieur (Unteres Belvedere), un autre charmant cabanon !! J

Nous avons décidé de visiter les deux palais, les appartements et les collections sont visibles ainsi que les expositions de peintures.

On commence, bien entendu par le Belvédère Supérieur ; une belle très riche collection de tableaux. Nous traversons rapidement la partie consacrée à l’art médiéval auquel nous sommes assez hermétiques ! La suite nous réserve de belles découvertes, de vrais coups de cœur pour des peintres du XIXème siècle, comme Ferdinand Georg Waldmüller, dont nous découvrons la lumineuse peinture, ou Josef Danhanser et Johann Baptist Reiter. Certaines toiles sont magnifiques, dans le style qu’on aime tant ! En cours de visite, nous nous arrêtons un long moment devant un montage vidéo très bien fait qui par des fondus enchainés visitent un nombre impressionnants de toiles de maîtres ayant pour thème la représentation de la femme, c’est passionnant.

Nous l’avons croisé pendant tout le séjour, Gustav Klimt est généreusement exposé, ainsi que les impressionnistes français (Monet, Renoir …)

Hélas, les photos sont bien sûr interdites ! en cours de visite nous traversons une magnifique salle de marbre rouge (Marmorsall); des petits disques de couleurs sont disposés sur le sol, il s’agit de petits coussins destinés aux enfants des écoles qui viennent apprendre que c’est dans cette salle que fut signé le 15 mai 1955 le traité d’état mettant fin à l’occupation alliée de l’Autriche.

Belvedere-superieur---interieur.JPG

Nous retrouvons avec plaisir le grand jardin à la française ; cette visite nous a emballés, les toiles étaient magnifiques.

Le parc est lui aussi superbe, une belle pièce d’eau garnie de fontaines,  plus bas, une autre fontaine cachée par le dénivelé du terrain, partout de jolies statues, petits jets d’eau …  Ce jardin a été dessiné avec rigueur par Dominique Girard, disciple de Le Nôtre, des reproductions de ses plans sont exposées dans le jardin, avec ses annotations en français !

Belvedere---bassin-fontaines.JPG

VIENNE-2043.JPG

P1010198---Copie.JPG

Le palais inférieur est plus modeste que le premier ; on peut y voir les appartements du Prince, suivis d'une belle exposition, « GOLD », à travers 200 œuvres de 120 artistes, on revisite l’histoire de l’art pour y pister l’utilisation du métal précieux, très apprécié des créateurs contemporains. Là encore des vraies surprises, du pire au meilleur ; nos éternelles interrogations sur les critères de l’art moderne, qui présente des peaux de bananes partiellement recouvertes d’or, ou le tableau d’une pop-star dorée avec sur le sol, au pied du tableau 27 paires d’escarpins ? d’autres nous font sourire, tel ce tableau doré épousant la courbe du mur touchant le sol, d’autres « trucs » incongrus comme ce cerveau ailé, ces menottes en or estampillées Gucci …. D’autres me charment : les toiles de Robert Ginder, la superbe « Becca » de Fred Wessel ou les « Waves » de Walter Schnabl, magnifique composition optique.

Jardins-du-Belvedere---vue-sur-le-Belvedere-inferieur.JPG

jardins-du-Belvedere---boite.JPG

Il est 15h, nos visites sont terminées, nous avons beaucoup aimé ces expositions si riches et variées, une dernière surprise nous attend dans le jardin : un drôle de petit cube de verre qui reflète notre image ! Il nous amuse un moment avant de filer prendre notre tram, à deux pas de l’Hôtel Impérial, l’un des plus prestigieux de la ville, classé monument historique, installé ici depuis 1873 offrant près de 80 chambres (à plus de 400€ la nuit) et quelques 60 suites (pour lesquelles le petit déjeuner au champagne est offert ! après une nuit à plus de 560€ il faut au moins ça !!).

le-Ring---hotel-Imperial.JPG

Nous reprenons une dernière fois le tram qui va nous conduire directement jusqu’à l’hôtel.

Nous avons un dernier projet qui nous tient à cœur, prendre un goûter dans l’un de ces fameux cafés viennois, le timing est parfait !

Nous jetons notre dévolu sur le « Café Diglas » est une institution viennoise.

On s’installe à la dernière table vide de ce café baroque tout en longueur. On choisit de boire du chocolat chaud avec les pâtisseries que nous allons choisir à l’entrée ; je sais d’avance ce que je veux ! je veux goûter un vrai Sachertorte viennois ! LE gâteau viennois par excellence, pour la petite histoire, il fut créé par le jeune pâtissier Franz Sacher en 1832 pour être servi au prince Klemens Wenzl von Metternich ; une tuerie calorique composée d’un gâteau au chocolat, fourré de confiture d’abricots, glacé au chocolat ! j’avoue que dans la vitrine les autres gâteaux sont plus que tentants aussi, ce qui justifie peut être l’assiduité des viennois pour ces pauses gourmandes ! il y a des strudels qui paraissent bien fades à côté des gâteaux aux fruits surmontés d’une dizaine de centimètres de crème … d’autres gâteaux au chocolat, des tartes plus classiques … mais nous en revenons à nos Sachertorte !

gouter-gourmand.JPG

Chocolat délicieusement mousseux et pâtisseries succulentes, dernier festin viennois ! Ce goûter est donc le moyen d’observer le rituel des habitués : derrière nous, des amis (semble t’il) ont terminé depuis longtemps leurs consommations mais restent à bavarder, à côté deux jeunes filles papotent, textotent … un vieux couple vient s’installer derrière elles, chacun sort son journal, s’ignorant mutuellement, ils passent commande et mangent sans s’adresser la parole ! plus loin dans le café, des petites tables rondes, des sofas, une ambiance très cosy ! et encore des personnes attablées entrain de lire (les journaux du jour sont à la disposition des clients) ou de discuter, sans être incités à consommer davantage.

Hélas, il nous faut repartir, repus et bien reposés mais le temps passe, nous devons aller acheter quelques chocolats avant de repasser par l’hôtel et partir ensuite pour l’aéroport !

Sur le chemin une église grecque nous arrête une minute, la porte vitrée est fermée mais nous permet de voir un très bel intérieur.Il s’agit de l’église orthodoxe de la Sainte Trinité (Griechenkirche zur heiligen Dreifaltikeit)un édifice en briques construit à la fin du XIXèmesiècle.

eglise-grecque--3-.JPG

eglise-grecque--2-.JPG

Et voilà, retour à l’hôtel, navette jusqu’à l’aéroport (d’une ponctualité exemplaire), enregistrement et duty free … Contrairement à ce qui se pratique ailleurs, une fois le portique de police franchi on entre en zone d’embarquement d’où on est coupés du monde ! Pas moyen de tuer son attente en faisant du shopping, c’est à faire avant !

vues-aeriennes-retour--4-.JPG

Voilà, la belle page viennoise se referme, pleine de beaux souvenirs, conquis par le charme de cette ville élégante et très satisfaits de ce séjour! Nous avions, de longue date, envie de découvrir cette ville, nous l’avons fait dans des conditions exceptionnelles qui ajoutent à notre plaisir, VIENNE vient de gagner sa place dans nos villes préférées !

chopines.JPG

 

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article