Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Départ encore très matinal aujourd’hui (7 heures !), on repasse devant le pont pour aller au musée de la guerre, qui, pour ménager la susceptibilité nipponne ne s’appelle pas « musée de la guerre », mais « JEATH War Museum », JEATH étant l’acronyme formé par les différentes nationalités ayant « contribué » à la construction du pont : Japonais, English, Australiens (Américains), Thaïlandais et Hollandais !
Ce petit musée au bord de l’eau n’a vu le jour qu’en 1977 ! Les Japonais ont interdit l’exposition de notes ou enregistrements explicites, refusant que certains comportements soient évoqués (ben voyons !! on aurait mauvaise conscience a posteriori !!!), qu’il ne soit pas pris de photos des pièces présentées !
L’exposition est installée dans une grande hutte en bambou, reconstitution à l’identique de celles dans lesquelles les prisonniers étaient cantonnés. On peut voir des photos anciennes montrant les équipes, les travaux ; il y a divers objets, documents ; mais seules les peintures, réalisées pour la plupart par des prisonniers survivants, pointent les mauvais traitements, la dénutrition, les maladies, et l’hécatombe !
Rien de bouleversant dans cette visite rapide, déplacée ce matin, faute de temps hier soir !
Une demi-heure plus tard, nous prenons la direction d’AYUTTHAYA, nous avons 156 km à faire, ce qui nous prendra 2h15.
Notre guide nous donne un mini cours de thaïlandais. « Bonjour » se dit « sawaddi », pour accentuer la politesse, les femmes diront « sawaddi ka », tandis que les hommes diront « sawaddi krab ». Paradee a tendance à accentuer les voyelles finales (on constatera que c’est l’accent thaï !), du coup ça donne « saaddiiiikââââ » !
Et maintenant « merci » : « khob khun », avec ses déclinaisons féminine « khob khun ka » et masculine « khob khun krab ».
Et, en toutes circonstances, la gestuelle est la bienvenue, le salut façon « namasté » montre le respect vis-à-vis de son interlocuteur.
La langue thaïe est un mélange de khmer et de tamoul.
La route traverse des régions agricoles, rizières et canne à sucre.
Nous longeons ces fameuses rizières, elles sont des deux côtés de la route ! Le paysage est saturé d’eau, quand ce ne sont pas des champs, nous traversons des rivières ou des canaux !
Paradee nous présente rapidement la Thaïlande : 514 000 km², 76 provinces et presque 70 millions d’habitants.
AYUTTHAYA est une de ces provinces. Elle compte environ 770 000 habitants.
La ville a été fondée en 1350, par le prince en exil U-Thong (il aurait dû déplacer sa capitale suite à une épidémie) il deviendra Ramathibodi Ier, le « Maître Suprême », il fait du Siam une puissance importante, entretient des relations paisibles avec ses voisins thaïlandais de SUKHOTHAI, il favorise les échanges commerciaux avec les perses et les chinois, tout en gardant à l’œil ses voisins birmans, ennemis de toujours qui causeront sa chute.
La ville est alors la capitale du Siam, située sur une île à la confluence de trois rivières, elle est aussi un important centre de commerce de l’Asie du Sud Est, située entre Inde, Chine, Japon et Moyen Orient.
C’est une cité brillante et prospère, tant au plan économique que culturel et artistique.
Les premiers occidentaux à y venir seront les Portugais au XVIème siècle, puis les hollandais au XVIIème. Louis XIV, lui, veut convertir le roi de Siam au catholicisme et il veut y envoyer des missionnaires. En 1685, Alexandre de Chaumont, est nommé ambassadeur. Le français est accueilli en grande pompe par le monarque siamois Narai le Grand. Le chevalier se montre audacieux, il n’adopte pas l’attitude soumise qu’il est de bon aloi d’avoir face au roi, mais tente de le convertir, il négocie avec lui d’importants accords commerciaux et obtient des privilèges pour les missions apostoliques. Ces traités n’auront pas de suite (la mort du roi de Siam entraine un coup d’état qui remet en cause les alliances !) mais le chevalier aura gravé son nom dans l’histoire de la Thaïlande ! Autre français remarquable, pour les mêmes raisons, Simon de La Loubère, il est envoyé au Siam en 1687 par Louis XIV, son expédition sera un échec, mais il en rapportera un ouvrage de référence : « Royaume de Siam ». Publié en 1693, le livre présente la vie quotidienne, la culture du Siam, il y est question des traditions, mais aussi de la boxe, des massages (déjà !), de religion (il est le premier occidental à expliquer sans le trahir le bouddhisme) …
Ces émissaires débarquent en nombre, 1400 soldats, 300 artisans ; qui vont échanger leurs connaissances avec le pays d’accueil.
Mais le monarque suivant est hostile aux français qui devront fuir. Durant le règne de Phra Phetracha les relations avec l’Occident sont quasiment nulles. Mais la cité d’AYUTTHAYA reste prospère, jusqu’en 1767 quand elle est détruite par l’armée birmane. En 1782, le pouvoir va se déplacer à BANGKOK.
Ce sont les ruines de cette cité que l’on va visiter aujourd’hui.
Les populations ne reviennent qu’au milieu du XIXème siècle et reconstruisent la ville. Le centre-ville historique est préservé, entouré par les fleuves et les rivières qui coulent jusqu’à BANGKOK. Les inondations y sont fréquentes.
La ville compte une multitude de temples, Paradee nous réexplique la topographie des lieux et les comportements à adopter. Elle revient sur le stûpa, c’est l’emblème du temple, du bouddhisme car il renferme dans ses fondations une relique de Bouddha (ou d’un personnage royal, religieux). L’architecture du stûpa reflète son influence khmer (en épi), en cloche, en étages …
Notre guide explique les offrandes : des fleurs, des bougies, des bâtons d’encens, ou des feuilles d’or que le fidèle va coller sur les statues de Bouddha. Celui qui en aura les moyens offrira une statue de Bouddha à son temple, participera à l’entretien ou à la rénovation, il appose alors son nom, faisant rejaillir sa bonne action sur sa famille, source de fierté pour ses parents.
Nous nous arrêtons vers 11 heures pour visiter le temple WAT PANAN CHAOENG. Il est renommé pour son immense Bouddha de 19 mètres de haut !!
Voici notre second temple ! Mais notre premier Bouddha !
Le temple a été construit en 1324, soit avant la naissance « officielle » de la ville !
Nous nous déchaussons pour entrer dans l’immense wihan (la chapelle principale accueillant la statue de l’Eveillé). Et nous voici plongés dans un autre monde ! On mesure nos lacunes en « bouddhisme de base » !! Il y a des statues de Bouddha partout ! des allées entières de statues dorées, adoptant quasiment toutes la même posture, assis en méditation. Et il y a les marchands du temple !!! des stands pour acheter des sachets d’offrandes, des coupons à remplir avec le montant de son offrande, les carnets de feuilles d’or que les gens viennent coller sur des statues à la queue leu leu …. Un petit bassin fumant sur lequel on peut déposer une bougie flottante en forme de fleur de lotus … c’est joli et poétique … et ça rapproche du nirvana !
Et dans une grande salle (forcément !!) le voilà !!! Waou ! Quelle merveille !!! Il est monumental ! tout d’or recouvert ! Il nous toise dans la posture de Bouddha prenant la Terre à témoin, une main ouverte sur ses genoux, l’autre les doigts vers la Terre. L’espace semble trop petit pour le contenir !!! On repense aux mises en garde de Paradee, attitude humble, on reste debout au fond pour le photographier, on s’avance à genoux, jamais les pieds en avant …
On contourne la statue, très surpris de voir, sur les côtés, à la base de la statue … plein de petites statues du même Bouddha … puis des grandes … chacune différentes, par la posture, les cheveux, les yeux, l’expression …
Nous entrons ensuite dans d’autres chapelles, toutes joliment décorées, la statue de Bouddha toujours centrale, de très belles fresques murales ; déambulant dans l’enceinte du temple nous y croisons d’autres figures – inattendues !
En sortant nous nous promenons le long de la grande galerie extérieure en bois verni, puis nous reprenons le car.
Ce matin, nous découvrons les galettes de riz soufflé caramélisé, un petit régal pour nous permettre d’attendre le déjeuner … qui n’est pas encore au programme.
Maintenant, nous allons visiter les ruines du WAT PHRA SI SANPHET, le temple royal, c’est le temple le plus important de la ville, c’est aussi son emblème. On pourrait traduire son nom par « Temple du Saint, du Vénérable et de l’Omniscient ».
Nous y sommes à midi, il fait 33°, avec un ressenti à 36 sur cet espace pauvre en ombre ! (je vous l’ai dit, c’est l’été ici … en février !)
En 1350, le roi U-Thon (futur Ramathibodi) fait construire son palais royal dans la cité qu’il vient de désigner comme capitale. En 1448, un de ses successeurs le transformera en temple. C’est ici que, désormais, les futurs rois seront sacrés, les cérémonies militaires se tiendront ici, mais l’accès reste réservé à la famille royale. Chaque monarque aura à cœur de laisser son empreinte sur le site et de l’embellir, ainsi un Bouddha de bronze massif, entièrement plaqué or (on estime à 343 kg le poids du métal précieux), d’un poids évalué à 64 tonnes, haut de 16 mètres prend place dans le sanctuaire.
Mais, en 1767, les Birmans triomphent et s’emparent d’AYUTTHAYA, ils vont piller le temple, tout saccager et récupérer l’or de la précieuse statue (elle est maintenant à BANGKOK dans le Wat Pho). Il ne reste de cette merveille que trois stûpas alignés et des ruines dispersées.
Du parking, nous suivons le mur d’enceinte en briques délimitant le temple, voyant émerger de loin en loin des tours, des morceaux de murs, et les pointes de chedis.
A l’entrée du site, une grande maquette reconstitue la magnificence perdue, le nombre important des bâtiments, et l’alignement des stûpas.
Ils sont face à nous maintenant ! les bâtiments intermédiaires ont disparu. Ces hautes constructions en forme de cloches sont imposantes.
Paradee nous guide à travers ce grand parc, à travers ces vestiges qui n’ont pas beaucoup de signification pour nous. Nous n’avons pas suffisamment les codes pour comprendre le rôle ou la signification des monuments. Ça n’en reste pas moins grandiose !
On repart une heure plus tard, pour aller voir un nouveau Bouddha … dans une nouvelle posture !! Un Bouddha couché !
En chemin, on croise plusieurs éléphants, promenant des touristes assis sous un dais, guidés par leurs cornacs. Même si la démarche est contestable, il faut avouer que ça a de la gueule !!! Quand on évoque le problème de cet abus de l’animal avec Paradee, elle nous fait remarquer que l’entretien de ces éléphants coûte cher, il faut les nourrir, les toiletter, les soigner ; si ces déambulations étaient interdites, elles condamneraient ces animaux. Certaines associations prennent en charge les vieux pachydermes mis à la retraite, mais la démarche est rare et coûteuse.
Voici donc ce nouveau temple, c’est le WAT LOKAYA SUTHA (WAT LOKAYASUTHARAM), ou Temple de la Terre. Voici une longue statue couchée de 42 mètres de long, haute de 8, installée à quelques centaines de mètres du Temple Royal, sur l’autre rive du fleuve. Du reste du temple on ne voit rien (mais on ne cherche pas à voir tant la monstrueuse statue retient l’attention !!).
La statue vient d’être rénovée, restaurée, et ce n’est pas une réussite ! Notre Bouddha a une pause alanguie et la peau jaune-glace vanille ! Sa tête repose sur des fleurs de lotus, son corps est couvert d’un voile orange … et 40 mètres plus loin la statue se termine par des pieds immenses et sans fioriture (souvent les pieds de Bouddha sont travaillés, décorés). Quelques offrandes sont posées sur les fondations. L’histoire de cette statue est incertaine.
Retour au car, il y a toujours autant d’eau sur le bord de la route, rivières, canaux, rizières … plans d’eau, mares avec des lotus, beaucoup d’oiseaux ; et toujours des villages.
Bientôt 15 heures quand on s’arrête pour déjeuner !
Nous sommes dans un petit paradis, perdu -en bord de route – au milieu de la jungle !!
Après un agréable repas dans ce joli cadre, nous reprenons la route, encore 2h30 avant l’hôtel à PHITSANULOK.
Paradee nous parle de la géographie du pays qui comprend 76 provinces. Il est entouré par la Malaisie, au sud ; à l’est Cambodge et Laos (maintenant Lao, la frontière est matérialisée par le Mékong)) et surtout au nord et à l’ouest 2000 km de frontière avec l’ennemi de toujours la Birmanie.
La région centrale du pays est agricole, avec les cultures de riz et canne à sucre, et les arbres fruitiers ; au nord se trouve la région montagneuse du Triangle d’Or, c’est la région la plus pauvre ; le sud et le sud-est tirent leurs revenus du tourisme et de l’extraction minière.
Nous traversons toujours des paysages agricoles, d’interminables rizières avec, en permanence des ilots de vie. Cette présence humaine est omniprésente, rien à voir avec les kilomètres inhabités que l’on peut voir aux Etats Unis, ou en Afrique du Sud ! Il y a des petites fermes partout !!! Et de la volaille (poules et coqs) partout aussi !!
Vers 18 heures le soleil commence à baisser, et il a totalement disparu quand nous arrivons à l’hôtel à 19 heures. Arrivée trop tardive pour découvrir la piscine !
Mais, aujourd'hui encore, quelle belle et riche journée ! Du Bouddha plein les yeux !
Aujourd’hui, nous avons parcouru 560 km … et marché 4,3 km
Demain, encore beaucoup de kilomètres en vue, la visite de deux villes "capitales" : PHITSANOLOK et SUKHOTHAÏ, et l'arrivée à CHIANG MAI ; des temples et des vestiges de l'histoire du Siam sur la route vers le nord du pays.
On se retrouve demain ? 😉
Sans hésiter la rencontre avec l'imposant Bouddha du temple WAT PANAN CHAOENG, tellement impressionnant, bienveillant !
THE IMPERIAL HOTEL PHITSANULOK : Très bel hôtel, luxueuses installations et belle décoration.
La chambre est très spacieuse et confortable. Litterie parfaite.
Pour le déjeuner : THE CHABA LAGOON : Un peu à l’écart de la route, on découvre un petit paradis !! La salle est une grande halle, le repas est servi sous forme de buffet présenté dans de grandes jarres en terre. Le restaurant propose de nombreuses spécialités : soupe (encore délicieuse), poulet frit, porc au basilic, poisson frit, avec du soja, du riz, des nouilles ; en dessert bananes au lait de coco, pastèque, ananas (le restaurant sert aussi du jus d’ananas frais !).
Après le repas, nous allons flâner dans le beau jardin, superbement aménagé, une ode au zen ! des orchidées suspendues, des buissons de fleurs, des statues de petits bouddhas rigolards partout !!!
Ce « Chaba Lagoon », un très bon choix !
Pour le diner : Restaurant de l'hôtel : La salle de restaurant est belle, très vaste ; le repas est servi, une fois de plus sous forme de buffet, très raffiné.