JOUR 7 - CHIANG MAI => THATON / 200 km

On quitte CHIANG MAI en traversant la ville, longeant les douves, canaux artificiels creusés le long des remparts.

A la sortie de la ville, on passe devant une curiosité « Air Diamond Café & Hôtel », un Airbus A330, un vrai, sur le parking d’un centre commercial ! transformé en café, pour une expérience très originale ! On récupère sa carte d’embarquement, dans la salle d’embarquement on commande ses boissons, on peut alors monter à bord via l’escalier posé sur le tarmac ; et on va déguster un p’tit café ou un jus de fruit dans la cabine, un peu transformée mais dans laquelle on retrouve les fauteuils d’origine !! J’adore l’idée !!

Paradee nous présente la journée : 147 km jusqu’à la colline des ethnies Lahu. Nous aurons ensuite un trajet d’environ une heure en pick-up local jusqu’au village où nous déjeunerons chez l’habitant d’un repas cuisiné pour nous de façon traditionnelle, on nous proposera du riz cuit dans des feuilles de bananier et du poulet grillé. Nous irons ensuite découvrir le village avant de reprendre les pick-up, puis le bus jusqu’à THATON où nous pourrons découvrir l’art du tissage traditionnel des ethnies locales, ce soir, à l’hôtel, nous assisterons à une démonstration de cuisine thaïlandaise suivie d’un spectacle de danses traditionnelles donné par une école de danse.

Nous approchons de la frontière birmane, il existe encore de la contrebande entre les deux pays, souvent effectuée à dos de mulets. Dans cette région du Triangle d’or, il a fallu remplacer les champs d’opium par d’autres cultures : thé, café, fleurs, fruits …

Sur le bord de la route, il se passe toujours quelque chose, une maison, une école, un temple … des champs cultivés, des gens qui récoltent le thé …

A 9 heures, petite pause avant d’attaquer la route de montagne et de virages. Nous traversons des forêts de teck. On voit des rivières et leurs ponts … en dur ou pont suspendu en planches !!! Certaines maisons sont très jolies, plus luxueuses, semble-t-il, que celles que nous avons vues jusqu’ici. C’est un paysage doucement vallonné. On roule doucement !

Donc, aujourd’hui, nous allons découvrir les peuples des montagnes. Paradee entreprend de nous les présenter … à gros traits ! via une vidéo !!

Ce sont des populations montagnardes, arrivées là suite à un exode le plus souvent dû à des guerres sur leurs terres d’origine. Ils se sont installés dans les montagnes frontalières, parfois en plaine.

Les Lisus, sont arrivés via la Birmanie. Ils seraient encore au nombre de 30 000, dispersés dans le pays mais surtout concentrés dans la province de CHIANG MAI. A l’occasion du Nouvel An, ils organisent de grandes cérémonies pour rendre hommage aux esprits. Il y a de la musique, des danses, beaucoup de couleurs. Le costume traditionnel Lisu se remarque par ses couleurs ! Les hommes montrent les armes de façon symbolique pour rappeler les coutumes d’autrefois, les jeunes garçons sont autorisés à boire de l’alcool pour montrer qu’ils sont de hommes !

Les Akhas, les femmes portent des coiffures très élaborées, qu’elles conservent même au travail des champs. C’est un peuple très conservateur, et sans doute le plus pauvre. Eux sont arrivés de Chine au XIXème siècle. Ils vivent dans des maisons sur pilotis en planches et en bambou et ce sont les femmes qui tressent la toiture. Tout le monde participe à la construction et il est de mise de récompenser ses voisins. L’entrée du village est matérialisée par des portes, des pieux qui symbolisent le passage du domaine des Esprits à celui des humains. Ce peuple est très attaché à ses ancêtres dont il suit la ligne de vie. Ils sont cultivateurs, devant remplacer le pavot par le café. Au mois d’août, c’est la fête de la balançoire, qui marque le passage des jeunes filles à la situation de femmes, les hommes installent des balançoires neuves, on festoie, c’est l’occasion de se faire la cour et de fêter les ancêtres.

Les Hmongs (ou les Meos), viennent eux aussi de Chine, sédentarisés vers CHIANG MAI et CHAING RAI. Ils sont très indépendants et vivent entre 1000 et 2000 mètres d’altitude, continuant, malgré l’interdiction, la culture du pavot ; même si la plupart se sont reconvertis dans le maïs ou le riz. Ils sont divisés en Hmongs blancs et Hmongs bleus, selon leurs tenues. Les hommes sont d’habiles forgerons (ils façonnent armes, ustensiles …) et les femmes reconnues pour leurs travaux d’aiguille (broderies). A l’occasion du Nouvel An ils revêtent leurs beaux costumes traditionnels, chantent et dansent portés par des airs de pipeaux.

Les Lahus, ils arrivent de Chine au XIXème siècle, via la Birmanie ou le Laos. Ils sont les « enfants bénis ». C’est un peuple de chasseurs. Ils vivent dans des maisons de bambous sur pilotis, ils cultivent le riz et le maïs. Ils sont très doués pour les travaux de vannerie.

Les Yaos (ou les Miens), sont aussi arrivés de Chine, et installés vers CHAING RAI. Ils cultivent le riz et le maïs. Seule ethnie a avoir une langue écrite, ils vénèrent particulièrement leurs ancêtres.

Et enfin, les Karens, c’est l’ethnie la plus ancienne. Profondément pacifique, cette population n’hésite pas à s’isoler loin des autres dans des contrées reculées pour éviter les conflits. Ils habitent des maisons en bambou sur pilotis proches de l’eau. Ils vénèrent la Terre et l’Eau.

Ces ethnies ont les mêmes droits que les Thaïlandais, ils sont thaïlandais mais conservent leur langue.

Le long de la route on voit toujours des temples, chaque maison, commerce, a son petit mausolée et curieusement il y a aussi les marchands des éléments de ces autels personnels, c’est amusant ! C’est aussi l’occasion d’étudier de près les aménagements des pick-up avec des armatures sophistiquées qui vont permettre de transporter des volumes importants de matériel. Mais les motos et les vélos sont aussi des pièces curieuses !

C’est un village Lahu qui va nous recevoir.  Installé à 1300 mètres d’altitude. Nous serons divisés en deux groupes.

Les Lahus sont arrivés de Chine par la Birmanie, ils cultivaient le pavot, ils ont dû se reconvertir, ils ont essayé le riz et le maïs sans trop de réussite, remplacés par le thé avec succès. Des missionnaires catholiques et protestants ont installé des écoles dans ces montagnes, convertissant au passage les parents !! Il n’est donc pas rare de voir des églises chrétiennes dans ces montagnes. Nous serons dans un village de Lahus noirs, protestants ; juste avant d’arriver nous allons traverser un village Lahu rouge animiste (pour eux la nature est régie par des esprits analogues à la volonté humaine). La dénomination de la couleur vient du costume. Notre village comprend une soixantaine de maisons, dont les habitants cultivent le thé et le café.

Première partie du trajet terminée, maintenant, nous allons monter dans les pick-up... Nous sommes assis sur deux planches placées sur le plateau arrière du véhicule, à ciel ouvert ! Après un bon quart d’heure à vive allure, cheveux au vent, nous bifurquons vers le village à travers la forêt par une petite route de montagne, une piste en terre battue.

Nous traversons le village animiste où les enfants de la cour de l’école nous saluent joyeusement, et nous apercevons bientôt notre destination, quelques maisonnettes accrochées à flanc de colline. Il s’agit de DOI PUMUEN LAHU VILLAGE HOMMESTAY.

Une fois sur place, on voit différentes sortes de constructions ; toutes sur pilotis, les maisons sont en planches, en bambou ou en briques, même variété dans les toitures, en tôle ondulée, en planches, en bambou, mais jamais en tuiles.

Nous descendons de nos bolides et nous laissons guider dans le « village » … un ensemble de cabanes sur pilotis, les chemins sont en terre battue, il n’y a ni commerce ni école ici. … mais l’électricité et des paraboles accrochées aux façades !! des coqs et des poules se baladent sous le regard passif de quelques chiens.

Nous entrons dans la maison qui va nous accueillir après nous être déchaussés sur le petit perron. C’est assez impressionnant car elle est entièrement construite en bambou, d’où un extrême sentiment de fragilité. J’ai peur de marcher sur ce sol en tiges (fendues dans leur longueur !) de bambou, maintenues de loin en loin par des rangées transversales … On a tous la même réaction et on avance sur ce plancher incertain comme si on marchait – littéralement – sur des œufs … là c’est pire, on ne redoute pas de casser des œufs mais de transpercer le plancher et se retrouver quelques mètres plus bas ! Du coup, une conclusion s’impose … la réputation de solidité du bambou est fondée !

L’habitation se limite à une vaste pièce carrée, un coin foyer-cuisine, le long d’un mur quelques meubles de rangement avec une télé grand écran ! En face une longue table où nous prenons place. On peut apercevoir dans un coin du rangement, le long des murs des matelas et tapis sont roulés. L’air et la lumière passent à travers les tiges de bambou, le toit semble être également en bambou, la tige et le plumeau.

Donc, à même le sol, un petit carré de terre délimite le foyer, le coin cuisson, un feu est allumé et des gros tubes de bambous sont disposés dessus, à côté un grand plat de patates douces qui semblent avoir été cuites à la braise.

Nous nous asseyons de part et d’autre de la grande table, recouverte de feuilles de bananiers qui font office de nappe. Deux des nôtres ont opté pour une installation « comme l’habitant », ils s’asseyent à même le sol devant une petite table ronde … en bambou !

Place au repas ! Chacun reçoit une assiette … en bambou tressé … contenant une patate douce et une portion de riz cuit roulé dans une feuille de bananier placée dans un tube de bambou (ceux qu’on a vus dans le feu), la femme qui a cuisiné pour nous a sorti ces petits paquets brûlants des cylindres brûlés. Dans des petits plats individuels on nous sert poulet grillé, chou cuit, soupe bien relevée. En dessert l’incontournable pastèque !!

Ce repas très original mais cuisiné pour nos palais est simple mais bon !

On termine sur des petits bols de thé ! Seuls les amateurs vont en profiter, on peut en acheter si on le souhaite.

Quand le repas est terminé, nos hôtes sont en train de manger eux aussi, mais assis par terre autour du feu, ils mangent la même chose que nous.

Après le repas, on va faire un tour dans le village, les maisonnettes se ressemblent dans un joyeux bric à brac, un habitat pour nous fragile, perché sur des pilotis, mais, au milieu de la volaille et des bambous, les pickups et des motos !!

Un gamin vient nous tourner autour, un homme jeune en jean-T-shirt mais veste traditionnelle brodée de perles nous prend en charge, il semble être le chef du village, ou en tout cas un interlocuteur privilégié ; l’autre groupe a déjeuné chez lui, il leur a fait déguster du miel qu’il vend.

Il s’emploie à allumer un petit feu, dès qu’il a pris, il dépose dessus une bassine métallique pleine de feuilles de thé, sa femme vient nous montrer le mouvement pour faire chauffer ces feuilles pour les sécher sans les brûler … vient le moment où on cherche un cobaye … puis le jeune Lahu reprend les choses en mains … avant que tout soit brûlé !! Il renverse sa production dans un grand récipient plat en bambou, après quelques manipulations il dépose les feuilles sur une grande natte posée à même le sol, elles vont finir de sécher quelque temps au soleil.

Il nous accompagne ensuite dans la visite du village, les maisons, les buissons de théiers, les serres, la grande halle dans laquelle les feuilles sont séchées, triées et emballées.

Dans ce village, il y a une église protestante ! C’est étonnant ! et sur la place de l’église une grande surface est couverte de feuilles de thé en train de sécher.

Au milieu des cultures se trouve un plan d’eau … et des panneaux solaires ! Les ethnies montagnardes, même très isolées, suivent quand même la modernité !!

Ici les cultures ont dû se diversifier, l’opium a été remplacé par le chou, et maintenant par les avocats, fraises, salades, légumes …

Nous reprenons nos pickups, suivant la piste longeant les champs de thé, des ouvriers sont au travail et récoltent manuellement les feuilles. Plus loin ce sont les mandarines qu’ils récoltent.

Puis nous retrouvons notre bus, et dix minutes plus tard nous passons sur la rivière Kok, commune à la Birmanie et à la Thaïlande, affluent du Mékong. Ici la Birmanie est juste à côté, nous l’apercevons au loin.

En cours de route, nous nous arrêtons pour voir un petit marché artisanal, des femmes de l’ethnie Karen nous présentent leurs travaux de tissage. Une femme fabrique des petites amulettes en bambou, maintenues par un laçage savant. On peut repartir avec son porte-bonheur !   

Une autre ouvrière, assise par terre sur une nappe, file à l’ancienne, manuellement avec un petit rouet. Elle est concentrée sur son travail et n’a pas un regard pour les touristes qui la regardent faire.

A côté d’elle, dans la même posture, une autre femme s’affaire sur un métier à tisser, faisant circuler les fils des navettes de différentes couleurs … une écharpe ou un coussin devrait finir par être réalisé

Une dernière employée enroule une pelote du fil tout juste filé.

Ces femmes sont en costume traditionnel.

Sur une table, on peut voir le fil d’origine ainsi que les plantes tropicales dont sont extraites les différentes teintures, naturelles, qui vont colorer les écheveaux, le rocouyer, dont l’enveloppe des graines rouges va donner une teinture de cette couleur appelée « roucou » ou « rocou » ; le teck dont les feuilles apportent la couleur verte ; le padouk de Birmanie qui donnera du brun et le jacquier avec les fruits duquel on aura du jaune.

Bien sûr leur production est en vente, le travail, sans grandes fioritures, est beau et régulier et les étoffes de textures différentes, plus ou moins fines.

On va ensuite jeter un coup d’œil au petit marché attenant. Les babioles qu’elles vendent sont très colorées, comme leurs costumes, leurs coiffes sont impressionnantes, ce sont des membres de l’ethnie akha. Il y a aussi de jolis articles brodés et des abat-jour en bambou et pompons plutôt mignons.

Ce petit marché vend aussi les fruits et légumes produits dans la région, on peut voir juste à côté les rangées de jolies salades, on a vu la récolte de mandarines en arrivant. Il y a aussi des paquets de chips de bananes !

On quitte le parking du ROI JAI RAK MARKET CAFE et, après quelques minutes de route, nous arrivons à l’hôtel, en bordure de la rivière KOK, proche de la frontière avec la Birmanie.

Ce soir, une nouvelle expérience culinaire nous attend, suivie d'un spectacle de danse.

La soirée commence en extérieur, sur la route longeant l’hôtel et la rivière, c’est là qu’a lieu notre démonstration – rapide – de cuisson de nouilles sautées à la thaïe. Nouilles, petits légumes, poulet et sauce … nous pouvons venir goûter quand c’est prêt, c’est bon !

Maintenant nous allons assister, toujours dans la rue à un spectacle de danses des différentes ethnies montagnardes. Ce sont les jeunes filles d’une école de danse qui vont faire cette représentation, vêtues de leurs costumes traditionnels.

Elles sont 14, d’âges différents, à se présenter sur le tapis rouge installé pour elles. Elles portent le costume traditionnel de leur ethnie.

Elles sont toutes très souriantes et gracieuses, le spectacle est très agréable à suivre, et nous enchante pendant une grosse demi-heure. A la fin, toutes se font applaudir, avant qu’un madison soit lancé en l’honneur de leurs spectateurs … elles viennent dans la foule solliciter des danseurs ; bientôt tout le monde est sur la piste … de la rue !!! C’est avec plaisir qu’on glisse un généreux billet dans les paniers qu’elles nous présentent avant de partir.

Aujourd’hui, nous avons parcouru 200 km … et marché 3,5 km

Demain, la journée sera consacrée à la découverte du fameux "Trangle d'or"

Coup de coeur pour le spectacle offert par les jeunes (élèves) danseuses, charmantes et douées !

Pas d'angélisme dans cette "découverte de la vie traditionnelle avec les villageois", qui reste intéressante même si on sait qu'elle est bien orchestrée ! Ce repas très typique a été un bon moment, mais sans échange avec nos hôtes cantonnés au service.

SARANYA RIVER HOUSE HOTEL : Un petit hôtel en bordure de rivière. Jolie petite piscine et beau patio. 

La chambre est spacieuse, bien aménagée, décorée avec élégance, sur le lit nos serviettes de toilette sont enroulées en forme d’éléphants, avec une petite fleur décorative ! Dans la salle de bains, belle et agréable, le tapis de bain est aussi joliment plié à notre arrivé. Ces détails insignifiants font plaisir à voir ! … gros bémol pour les geeks, le réseau WIFI est une catastrophe (accessible à la réception !)!!

On entreprend de se doucher avant d’aller diner … et là … c’est la découverte des petits secrets de la salle de bains !!! Il n’y a pas d’eau chaude au lavabo, un robinet alimente une jolie vasque en forme de coquillage … mais on ne peut régler que le débit, pas la température !! 

Passage à la douche, … oui !!! il y a bien de l’eau chaude !!! mais qu’il faut régler à part, sur un boitier … électrique !!!! Donc on ouvre l’eau … puis, les pieds et les mains bien mouillés, on s’attaque à la température … En pensant à Claude François, ça va de soi !!! … nous sortons sains, saufs et propres de cette aventure !!! Tout le monde s’en parle quand on se retrouve !!!

Le déjeuner .... Chez l'habitant ! 

Le dîner : un buffet dans le petit restaurant de l'hôtel.