Un petit tour dans le vaste Monde, une pause dans une salle de spectacles, un détour par la cuisine ou auprès du sapin de Noël ... deux ou trois créations … Bienvenue chez moi , agréable visite, et n'hésitez surtout pas à laisser un commentaire. Pour être informés des articles récents, n’oubliez pas de vous abonner. A bientôt.
Jour # IV
Ce matin, programme bien chargé, et surtout bien ordonné : 9h30 visite du Palais Royal, et dès qu’on a fini, on a prévu d’aller se poster en bonne place pour la relève de la garde de midi !
Pas le temps de flâner, à 9 heures on est dehors, à 9h10 dans la queue … l’œil sur la montre … à 9h30 un zozo pointe son nez pour nous dire que, relève oblige, il n’y a pas de visite du château ce matin … qu’il faudra revenir vers 14 heures !!!! grincements de dents …..
Bon, plan A contrarié, il faut s’organiser … et être de retour vers 11 heures !!!
Aller, le centre de Madrid n’est pas si grand, nous n’avons pas encore vu la Plaza Mayor de jour, c’est l’occasion ..
On traverse la Plaza de Oriente, le moment idéal d’en faire de jolies photos, il fait encore un temps radieux, un beau ciel bleu !
Cette jolie place-jardin est dans la continuité du Palais et est limitée à l’opposé par l’Opéra. On la doit à Joseph BONAPARTE (le frère aîné du nôtre ! qui régna sur l’Espagne de 1808 à 1813), plutôt impopulaire il souhaitait mettre un espace raisonnable entre lui et ses sujets, il a donc fait en sorte que le palais Royal soit une enclave isolée par de larges places et jardins, dont celui-ci qui ne lui rend pas hommage, lui préférant Philippe IV, un comble puisque ce roi du début du XVIIIèmesiècle est le petit fils de notre Louis XIV !! Il opère la liaison entre la dynastie des Habsbourg et celle des Bourbons (encore régnante, Juan Carlos Ier en étant l’actuel descendant).
Mais Philippe IV n’est pas le seul roi à être représenté sur cette vaste place, même si c’est lui qui reçoit l’honneur suprême d’en occuper le centre : tous les rois de l’histoire espagnole sont présents, immortalisés par de grandes statues qui devaient, à l’origine, décorer la façade du Palais royal, mais elles se révélèrent trop lourdes et restèrent les pieds sur terre !
C’est une très agréable (et courte) découverte qui nous conduit devant le théâtre Royal.
On poursuit jusqu’à Puerta del Sol, une place essentielle à Madrid ; elle a d’ailleurs l’insigne honneur d’être le km 0 d’où sont calculées les distances à partir de Madrid. Cette jolie place du XVIIIème siècle a été le théâtre de nombreux événement primordiaux de l’histoire, manifestations, révolutions, c’est là que la république est proclamée en 1931, et tous les 31 décembre c’est ici que les madrilènes accueillent la nouvelle année.
Un p’tit tour pour admirer les jolies façades, la statue de Carolo III, et quelques pas qui nous conduisent jusqu’à la statue de l’ours de Madrid ; l’ours, la bestiole aurait peuplé en nombre la région et symbolise la puissance, et l’arbousier, ajouté suite à une querelle entre la municipalité et le clergé à propos d’une parcelle de forêt … l’arbre accompagne l’animal depuis le XIIIème siècle. Ils sont l’emblème de la ville, présents partout, sur les enseignes officielles, plaques de voirie …
Une belle rue au hasard, calle Alcala, elle nous conduit jusqu'à l’Académie royale des beaux arts et jusqu’aux beaux immeubles de la Plaza Sevilla, siège de banques, probablement, ils sont richement décorés et retiennent l’attention.
Retour vers Puerta del sol et cap vers Plaza Mayor, via la calle Mayor, et là encore de belles maisons. En quelques minutes nous sommes plaza Mayor ; elle est curieuse cette immense place, elle est entièrement fermée, on y accède en passant sous les arcades des bâtiments qui la constituent.
C’est donc un carré presque uniforme que l’on découvre, toutes les façades sont identiques, et datent de 1790. La construction de l’époque s’aligne sur le dernier bâtiment encore debout après le grave incendie du 16 août 1790, la Casa de la Panaderia, qui malgré ses deux cents ans a résisté au drame ; c’est l’élégante partie joyeusement colorée (1992 !!), de son balcon les spectateurs privilégiés suivaient spectacles en tous genres donnés à ciel ouvert, festivités ou exécutions capitales.
C’est une statue équestre de Philippe III qui décore le centre de la place, de la lignée des Habsbourg, il est le père d’Anne d’Autriche, Madame Louis XIII, la maman de notre Roi Soleil !
On s’échappe par une petite rue au nord ouest de la place et arrivons au Mercado San Miguel, un joli marché couvert, de verre et de fonte, agréable à visiter et à regarder mais sans vie et sans âme, il semble être là juste pour le décor, luxueux et donnant l’impression d’être branché, il ne présente aucun attrait local.
On repart par la petite Cava de San Miguelet ses curieuses maisons dont le rez de chaussée est évasé, plus large que le reste de la construction.
De rue en rue, on arrive Plaza de la Villa, la place de l’Hôtel de Ville, avec en son centre fleuri, une belle statue de Alvaro de Bazan, grand amiral de Philippe II. La construction de la place s’échelonne du XVème au XVIIèmesiècle, la Torre de Lujanes est la plus ancienne, datant du XVème, c’est là qu’aurait été em prisonné, en 1525, François Ier après sa défaite face à Charles Quint à Pavie. Vint ensuite la Casa de Cisneros, joli palais renaissance de 1537, portant le nom de son propriétaire de l’époque. Enfin, la Casa de la villa était à l’origine en 1640, une prison avant de devenir l’hôtel de ville.
Mais le temps passe, il est 11 heures, nous ne devons pas perdre de vue notre programme et nous rejoignons maintenant le Palais Royal tout proche.
Une surprise de taille nous y attend, quasi désert ce matin, voici maintenant une longue file d’attente qui va de l’entrée principale du palais jusqu’à la cathédrale, les gens patientent pour entrer et assister à la relève de la garde depuis les gradins construits dans la cour d’honneur depuis notre arrivée.
A 11h15 nous sommes en place …. A 11h30 un mouvement s’amorce aux portes du château, des cavaliers se présentent, les portes s’ouvrent … puis des fifres, et autres cavaliers, troupes à pied …. Le véritable « spectacle » de la relève commence bel et bien à 12 heures tapantes, le coup d’envoi est donné par une voix dans les hauts parleurs, tous les passants ont pu prendre place, sur les gradins dans la cour, ou autour de nous, un service d’ordre efficace veille à ce que personne ne trouble le cérémonial.
Tout ça est réglé comme du papier à musique, entrée des troupes, va et vient, les seuls imprévus sont les « déjections » des chevaux, une classe devant nous explose de rire à chaque lâcher de crottin !!!! Ce qui amène même la maitresse à mettre un peu d’ordre dans ses rangs regardés d’un mauvais œil !!!
On quitte la place alors que la cour d’honneur se vide peu à peu de ses soldats et musiciens, ils sont 400 à participer à la cérémonie !
On va les retrouver calle Bailen, quand ils vont passer devant nous !
Une surprise nous attend, alors que toutes les troupes regagnent les entrailles du Palais, les musiciens s’installent, les passants avertis aussi … place au concert. L’organisation est telle que des policiers distribuent même le programme ….
On traine ensuite de rue en rue, passant devant le Monasterio Descalzas Reales, nous ne verrons que la façade du bâtiment du XVIème , fermé à la visite à cette heure ci.
Bon, pour la suite de la journée, nous avons totalement modifié nos plans ; nous allons visiter le Prado, qui n’était pas dans nos priorités mais qui nous tente malgré tout.
Le plan en mains, nous allons faire toutes les salles de l’exposition permanente , voir toutes les peintures et sculptures exposées : peintures espagnole, flamande, française, italienne, allemande ….. du Moyen Age au XXème siècle, des signatures incontournables telles BOSCH, RAPHAEL, GRECO, TITIEN, TINTORET, REMBRANDT, et les grands peintres espagnols VELAZQUEZ, MURILLO ou GOYA auxquels le musée fait une place encore plus importante.
Nous sommes finalement assez déçus par l’exposition, rares seront les toiles qui vont nous toucher : on reste en arrêt devant « Le jardin des Délices » de Jérôme BOSCH, moi, j’ai beaucoup aimé « El fusilamiento de Torrijos y sus compañeros en la playa de Málaga” d’Antonio GISBERT, la peinture de Muñoz DEGRAIN, et nous tombons d’accord sur les portraits de Federico de MADRAZO, que nous trouvons lumineux, et un buste de femme nous enchante.
Cette visite bien complète va nous occuper trois heures.
En sortant, suivant la calle de Las Huertas, nous repartons trainer un peu en ville ; nous revoici Puerta del Sol, il y a une folle animation sur la place : près de la fontaine des esthéticiennes maquillent des jeunes femmes, un jeune magicien fait des tours, plusieurs groupes de mariachis donnent de la voix, des personnages Minnie et Mickey ou Bob l’éponge proposent des ballons aux enfants. Ca donne un côté festif à la place des plus agréables.
Encore un petit tour sur la Plaza Mayor, illuminée pour la nuit ; puis on s’arrête dîner, le dernier de notre séjour ; je profite de cette pause roborative pour mentionner le jambon, star incontestable de la ville ! Plusieurs belles boutiques lui sont consacrées, il est de toutes les cartes des restaurateurs, et à même son musée en ville .... et c'est tellement légitime ... il est délicieux !
Jour # V
Palais Royal …. Deuxième !!!!
On prend les mêmes et on recommence !!! Cette fois, on va pouvoir entrer !
Le plan à la main, l’audio-guide sur les oreilles, l’appareil photo discrètement utilisable (mais pas ostensiblement en action, les photos sont encore interdites !), on suit docilement le circuit qui commence par la très belle pharmacie, les pièces sont claires, présentent de belles collections de bocaux en verre, porcelaine … la salle des préparations des potions sous haute surveillance.
Puis, passage par la cour d’honneur qui nous donne l’occasion de voir la cathédrale avec plus de recul.
Nous passons ensuite à la visite de l’intérieur du palais, son magnifique escalier, les salons (celui dit « des colonnes » où fut signé le traité d’adhésion de l’Espagne à l’Union Européenne), la salle du trône (magnifique, à l’égal de son nom et de ses fonctions, richement tendue de velours rouge et broderies en fils d’argent) la grande salle des banquets … ce palais est magnifique ; toujours d’actualité dans le cadre de manifestations officielles, il n’est plus la demeure du roi.
La visite se termine par l’armurerie, le trésor du château. Parfaitement mis en situation, on ne peut qu’admirer toutes les armures et les harnachements de chevaux présentés dans la première salle ; dans la seconde salle des armures d’infant, des pièces de vêtements royaux et des armes d’un autre temps qui, tels ces mousquets interminables, paraissent impossible à manipuler !
Les plus anciennes armes présentées datent du XIIèmesiècle, d’autres appartenaient à Charles Quint ou Philippe II, émouvantes découvertes !
Nous terminons la visite en deux heures, un dernier petit tour dans la cour avant de repartir vers l’Opéra, notre prochaine visite.
Nos projets vont vite tourner court ! Renseignements pris au guichet, la prochaine visite est à 13 heures. En attendant, histoire de s’accorder un petit répit on s’installe à la terrasse du café le plus chic de Madrid : Café de Oriente, la plus belle situation de la ville : à côté de l’opéra, devant les jardins de Oriente et avec une vue imprenable sur le Palais Royal, un must !
On va ensuite prendre nos billets au guichet de l’Opéra. Quand notre tour arrive, enfin, on apprend que la salle de spectacle n’est pas visible !! allons bon !!! grosse déception, mais on ne voit plus trop l’intérêt de suivre cette visite amputée du morceau de choix !
Alors on quitte les lieux, on va encore trainer un peu, faire les derniers achats, déjeuner ….
Puis hôtel, avion, maison !
Nous sommes enchantés d’avoir visité cette jolie capitale, nous nous posions pas mal de questions avant de partir, Madrid ne figurant pas dans les destinations "phare" des voyagistes, à tord. Nous n’avons vu qu’une petite partie de la ville, le Madrid historique ; avons été piégés par les fermetures du lundi, mais, même si quelques portes n’ont pas été poussées, nous avons vu de jolies choses et avons eu l’excellente idée de compléter cette visite par une incursion à Tolède, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986.
C’est donc une belle destination dont il ne faut pas se priver !